La rougeole est causée par un virus et les complications possibles incluent la pneumonie. La rougeole est une cause majeure de décès chez les enfants dans les pays à faible revenu et elle est particulièrement dangereuse pour les enfants souffrant d'une carence en vitamine A. Huit études impliquant au total 2574 participants ont été incluses dans cette étude et nous avons constaté qu'il n'y avait pas de réduction significative de la mortalité chez les enfants recevant de la vitamine A. Cependant, les mégadoses de vitamine A (200 000 unités internationales (UI) quotidiennement pendant deux jours) ont réduit le nombre de décès dus à la rougeole parmi les enfants hospitalisés âgés de moins de deux ans. Le coût de deux doses de vitamine A est considéré abordable et les effets indésirables sont peu probables.
Les auteurs concluent que les mégadoses de vitamine A semblent efficaces pour réduire la mortalité due à la rougeole chez les enfants de moins de deux ans et ont peu d'effets indésirables associés. Il n'y a pas suffisamment de preuves pour tirer des conclusions concernant l'efficacité dans la prévention de la pneumonie ou d'autres complications chez l'enfant. Cependant, la qualité des données était généralement modérée. Des essais randomisés de meilleure qualité sont nécessaires pour évaluer l'efficacité de la vitamine A dans le traitement de la rougeole chez l'enfant.
Aucune réduction significative globale de la mortalité par traitement de vitamine A n'a été constatée chez les enfants atteints de rougeole. Cependant, les séries de deux doses avaient réduit la mortalité d'ensemble et celle due à la pneumonie chez les enfants âgés de moins de deux ans. Aucun essai n'avait comparé directement une dose unique avec deux doses.
La rougeole est une cause majeure de morbidité et de mortalité infantiles. La carence en vitamine A est un facteur de risque reconnu pour les graves infections de rougeole. L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) recommande une dose orale quotidienne de vitamine A pendant deux jours aux enfants atteints de rougeole vivant dans des zones à risque d'avitaminose A.
Déterminer si la vitamine A, administrée suite à un diagnostic de rougeole, prévient la mortalité, la pneumonie ou d'autres complications chez l'enfant.
Nous avons effectué des recherches dans le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL) (The Cochrane Library 2011, numéro 1), qui contient le registre spécialisé du groupe Cochrane sur les infections respiratoires aiguës, MEDLINE (de 1966 à la 3ème semaine de février 2011) et EMBASE (de 1980 à février 2011).
Des essais contrôlés randomisés (ECR) chez des enfants atteints de rougeole recevant en plus du traitement standard de la vitamine A ou un placebo.
Deux auteurs de la revue ont évalué les résultats de façon indépendante. Nous avons analysé les données dichotomiques et exprimé les résultats sous la forme de risques relatifs (RR) avec des intervalles de confiance (IC) à 95 %. Nous avons effectué des analyses en sous-groupes pour la dose, la formulation, l'âge, l'hospitalisation et la mortalité spécifiquement liée à la pneumonie. Nous avons calculé les différences moyennes (DM) avec IC à 95 % pour les données continues.
Huit études répondaient aux critères d'inclusion (2 574 participants). Il n'y avait pas de réduction significative du risque de mortalité dans le groupe vitamine A quand toutes les études étaient regroupées (RR 0,70 ; IC à 95 % 0,42 à 1,15). Les résultats laissent apparaitre que la vitamine A en dose unique n'était pas associée à un risque réduit de mortalité. Cependant, deux doses de vitamine A (200 000 unités internationales (UI) quotidiennes pendant deux jours consécutifs) ont réduit la mortalité chez les enfants âgés de moins de deux ans (RR 0,21 ; IC à 95 % 0,07 à 0,66) ainsi que la mortalité due à la pneumonie (RR = 0,57 ; IC à 95 % 0,24 à 1,37). Deux doses de vitamine A réduisaient l'incidence du croup (RR 0,53 ; IC à 95 % 0,29 à 0,89), mais pas la morbidité pneumonique (RR 0,92 ; IC à 95 % 0,69 à 1,22) ni la morbidité diarrhéique (RR 0,80 ; IC à 95 % 0,27 à 2,34). Aucune des études incluses dans cette revue n'avait fait état d'effets indésirables.