L'autosurveillance de la glycémie se révèle efficace comme outil d'autogestion des niveaux de glycémie chez des patients atteints de diabète de type 1 et de type 2 utilisant l'insulinothérapie. Les patients peuvent utiliser les valeurs glycémiques pour régler leurs doses d'insuline. On suppose que les patients atteints de diabète de type 2 qui n'utilisent pas l'insuline peuvent avoir recours aux valeurs glycémiques pour adapter leur régime alimentaire et leur « style de vie ». Toutefois, il n'existe aucun consensus sur les effets de l'autosurveillance de la glycémie chez les patients atteints de diabète de type 2 non insulino-dépendants. Dans la mise à jour de cette revue systématique, six nouveaux essais contrôlés randomisés ont été ajoutés aux six essais inclus dans la revue d'origine. Pour la comparaison des effets de l'autosurveillance à l'absence d'autosurveillance chez les patients atteints de diabète depuis au moins un an, 2 324 patients suivis pendant 6 mois et 493 patients suivis pendant 12 mois étaient disponibles. Les résultats regroupés des études, incluant des patients diagnostiqués avec un diabète de type 2 depuis au moins un an, révèlent que l'autosurveillance de la glycémie a un effet minime sur l'amélioration du contrôle de la glycémie au bout de six mois et disparaît après un suivi de 12 mois. Les avantages cliniques résultant de cet effet sont limités.
Deux études évoquaient les coûts de l'autosurveillance : Une étude comparait les coûts de l'autosurveillance de la glycémie à l'autosurveillance du glucose dans les urines en se basant sur neuf mesures hebdomadaires et dont les sommes étaient exprimées en dollars américains pour l'autosurveillance en 1990. Il a été conclu que les coûts totaux pour la première année d'autosurveillance de la glycémie, avec l'achat d'un photomètre à réflectance, étaient 12 fois supérieurs par rapport à l'autosurveillance du glucose dans les urines (481 $ ou 361 EUROS [conversion de 11/2011] contre 40 $ ou 30 EUROS [conversion de 11/2011]). Une autre étude faisait état d'une évaluation économique totale des coûts et des effets de l'autosurveillance. À la fin de l'essai, les coûts de l'intervention s'élevaient à 89 £ (104 EUROS [conversion de 11/2011]) pour des soins habituels standardisés (groupe témoin), 181 £ (212 EUROS [conversion de 11/2011]) pour le groupe d'autosurveillance la moins intensive et 173 £ (203 EUROS [conversion de 11/2011]) pour le groupe d'autosurveillance la plus intensive.
Nous n'avons trouvé aucune preuve probante révélant un effet sur la qualité de vie liée à la santé générale, le bien-être général, la satisfaction du patient ou sur la baisse du nombre d'épisodes hypoglycémiques. Toutefois, ces derniers se produisaient plus souvent dans les groupes d'autosurveillance de la glycémie que dans les groupes témoin (quatre études), car les patients des groupes d'autosurveillance de la glycémie pouvaient utiliser leur dispositif pour confirmer les périodes des épisodes hypoglycémiques symptomatiques et asymptomatiques, conformément aux attentes.
Cette revue nous permet de conclure que lorsque la durée du diabète dépasse un an, les effets globaux de l'autosurveillance de la glycémie sur le contrôle glycémique chez des patients atteints de diabète de type 2 non insulino-dépendants sont minimes 6 mois après le début du traitement et disparaissent au bout de 12 mois. Par ailleurs, en se basant sur une synthèse des meilleures preuves, aucune n'a permis de démontrer que l'ASG a un effet sur la satisfaction des patients, le bien-être général ou la qualité de vie liée à la santé générale. Des recherches supplémentaires doivent être effectuées pour examiner l'impact psychologique de l'ASG et son impact sur la qualité de vie et le bien-être en rapport avec le diabète, ainsi que l'impact de l'ASG sur l'hypoglycémie et les complications diabétiques.
L'autosurveillance de la glycémie (ASG) s'est révélée efficace chez les patients atteints de diabète de type 1 et de type 2 insulino-dépendants. L'efficacité de l'ASG comme outil servant à l'autogestion des patients atteints de diabète de type 2 non insulino-dépendants fait l'objet de nombreux débats.
Évaluer les effets de l'autosurveillance de l'ASG chez les patients atteints de diabète de type 2 non insulino-dépendants.
Plusieurs bases de données d'essais en cours et bibliographiques électroniques ont fait l'objet de recherches auxquelles se sont ajoutées des recherches manuelles dans les bibliographies ou les articles extraits (date de la dernière recherche : 7 juillet 2011).
Des essais contrôlés randomisés étudiant les effets de l'ASG comparés à des soins habituels, l'autosurveillance du glucose dans les urines (ASGU) chez des patients atteints de diabète de type 2 non insulino-dépendants. Les études utilisant l'hémoglobine glycosylée A1c (HbA1c) comme critère principal étaient éligibles pour l'inclusion.
Deux auteurs ont extrait des données des études incluses et évalué leurs risques de biais de façon indépendante. Ces données étaient comparées afin de déterminer si elles étaient suffisamment homogènes pour les regrouper dans une méta-analyse. Les critères principaux étaient HbA1c, la qualité de vie liée à la santé, le bien-être et la satisfaction du patient. Les critères secondaires étaient le niveau de glycémie plasmatique à jeun, les épisodes d'hypoglycémie, la morbidité, les effets indésirables et les coûts.
Douze essais contrôlés randomisés étaient inclus et évaluaient ces critères auprès de 3 259 patients randomisés. La durée de l'intervention variait de 6 mois (26 semaines) à 12 mois (52 semaines). Neuf essais comparaient l'ASG à des soins habituels sans surveillance, une étude comparait l'ASG à l'ASGU, une étude correspondait à un essai composé de trois bras comparant l'ASG et l'ASGU à des soins habituels et une étude correspondait à un essai composé de trois bras comparant une ASG moins intensive et une ASG plus intensive à un groupe témoin. Sept études sur 11 présentaient de faibles risques de biais pour la majorité des indicateurs. Une méta-analyse des études incluant des patients atteints de diabète depuis au moins un an révélait une baisse induite de l'ASG statistiquement significative de l'HbA1c au bout de six mois de suivi (- 0,3 ; intervalle de confiance (IC) à 95 % - 0,4 à - 0,1 ; 2 324 participants, neuf essais). Cependant, une baisse induite globale de l'ASG non significative statistiquement était constatée au bout de 12 mois de suivi (- 0,1 ; IC à 95 % - 0,3 à 0,04 ; 493 participants, deux essais). Des analyses qualitatives portant sur les effets de l'ASG sur le bien-être et la qualité de vie n'ont révélé aucun effet sur la satisfaction du patient, le bien-être général ou la qualité de vie liée à la santé générale. Deux études faisaient état des coûts de l'autosurveillance : Un essai comparait les coûts de l'autosurveillance de la glycémie à l'autosurveillance du glucose dans les urines en se basant sur neuf mesures hebdomadaires et dont les sommes étaient exprimées en dollars américains pour l'autosurveillance en 1990. Les auteurs ont conclu que les coûts totaux pour la première année d'autosurveillance de la glycémie, avec l'achat d'un photomètre à réflectance, étaient 12 fois supérieurs par rapport à l'autosurveillance du glucose dans les urines (481 $ ou 361 EUROS [conversion de 11/2011] contre 40 $ ou 30 EUROS [conversion de 11/2011]). Un autre essai faisait état d'une évaluation économique totale des coûts et des effets de l'autosurveillance. À la fin de l'essai, les coûts de l'intervention s'élevaient à 89 £ (104 EUROS [conversion de 11/2011]) pour des soins habituels standardisés (groupe témoin), 181 £ (212 EUROS [conversion de 11/2011]) pour le groupe d'autosurveillance la moins intensive et 173 £ (203 EUROS [conversion de 11/2011]) pour le groupe d'autosurveillance la plus intensive. Des pertes de vue importantes dans le groupe d'autosurveillance la plus intensive étaient responsables des différences de coûts, comparées au groupe d'autosurveillance la moins intensive.
Peu de données portant sur les effets sur d'autres critères de résultat étaient disponibles et ces effets n'étaient pas statistiquement significatifs. Aucune de ces études ne disposaient de données sur la morbidité.