Conclusions
Il n'existe pas suffisamment de preuves pour soutenir ou réfuter l'hypothèse que le paracétamol seul, ou en association avec de la codéine ou de la dihydrocodéine, fonctionne contre n'importe quel type de douleur neuropathique.
Contexte
La douleur neuropathique est une douleur qui provient de lésions nerveuses. Cette douleur est différente des messages de douleur qui sont convoyés le long de nerfs sains depuis une lésion tissulaire (par ex. lors d'une chute, d'une incision ou d'arthrose du genou). La douleur neuropathique est habituellement traitée par des médicaments différents de ceux utilisés pour la douleur provenant de tissus endommagés (médicaments qui sont souvent appelés "analgésiques"). Les médicaments qui sont parfois utilisés pour traiter la dépression ou les crises d'épilepsie peuvent être très efficaces chez certaines personnes souffrant de douleur neuropathique. Mais parfois le paracétamol est utilisé pour traiter la douleur neuropathique, soit seul ou associé à l'analgésique opiacé du nom de codéine ou encore de la dihydrocodéine.
Le paracétamol est largement disponible depuis plus de 50 ans. Il existe des preuves soutenant qu'il fonctionne comme analgésique contre certaines douleurs de courte durée, mais il ne semble pas fonctionner pour des douleurs durables à plus long terme. Son mécanisme d'action reste inconnu. Le paracétamol est couramment utilisé en étant combiné avec des opiacés.
Les analgésiques opiacés sont des médicaments tels que la morphine. La morphine est dérivée de plantes, mais de nombreux opiacés sont également produits par des laboratoires plutôt qu'extraits de plantes. La codéine et la dihydrocodéine sont souvent combinées avec le paracétamol.
Caractéristiques de l'étude
En juillet 2016, nous avons recherché des essais cliniques où le paracétamol seul, ou en association avec de la codéine ou de la dihydrocodéine, a été utilisé pour traiter la douleur neuropathique chez l'adulte. Nous n'avons trouvé aucune étude qui répondait aux critères requis pour notre revue.
Résultats principaux
Parce qu'il n'y avait pas d'études pouvant répondre à nos questions de manière fiable, nous ne pouvons pas affirmer si le paracétamol seul, ou en association avec de la codéine ou de la dihydrocodéine, fonctionne contre la douleur neuropathique chronique.
Qualité des preuves
Nous avons évalué la qualité des preuves comme étant très faible parce qu'il n'y avait pas d'études. Des preuves de très faible qualité signifient que nous avons un haut niveau d'incertitude quant à l'impact du paracétamol, seul ou en combinaison avec de la codéine ou de la dihydrocodéine, pour n'importe quel type de douleur neuropathique.
Il n'existe pas suffisamment de preuves pour soutenir ou réfuter la suggestion que le paracétamol seul, ou en association avec de la codéine ou de la dihydrocodéine, fonctionne contre n'importe quel type de douleur neuropathique.
Le paracétamol, seul ou en combinaison avec de la codéine ou de la dihydrocodéine, est couramment utilisé pour traiter la douleur neuropathique chronique. Cette revue a recherché des preuves de l'efficacité et des effets délétères provenant d'études randomisées en double aveugle.
Évaluer l'efficacité analgésique et les effets indésirables du paracétamol avec ou sans de la codéine ou de la dihydrocodéine pour la douleur neuropathique chronique chez l'adulte.
Nous avons effectué des recherches dans le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL), MEDLINE et EMBASE depuis leur création jusqu'en juillet 2016, dans les références bibliographiques des articles et revues, ainsi que dans deux registres d'études en ligne.
Nous avons inclus des études randomisées, en double aveugle, d'une durée de deux semaines ou plus, comparant le paracétamol, seul ou en combinaison avec de la codéine ou de la dihydrocodéine, à un placebo ou à un autre traitement actif contre la douleur neuropathique chronique.
Deux auteurs de la revue ont recherché des études, extrait les données quant à l'efficacité et les événements indésirables, et examiné la qualité des études ainsi que les biais potentiels. Nous n'avons pas réalisé d'analyses groupées. Nous avons évalué la qualité des preuves en utilisant le système GRADE.
Aucune étude ne remplissait les critères d'inclusion. Les effets des interventions n'ont pas été évalués comme il n'y avait aucune étude incluse. Nous avons uniquement des preuves de très faible qualité et nous n'avons pas d'indication fiable de l'effet probable.
Traduction réalisée par Suzanne Assénat et révisée par Cochrane France