La thérapie de substitution nicotinique (TSN) peut-elle aider les gens à cesser de fumer ?

Contexte

Nous avons examiné les données probantes sur la question de savoir si la TSN aide les personnes qui veulent cesser de fumer à persister dans cette voie pour plus que six mois. La TSN vise à réduire les symptômes de sevrage tabagique en remplaçant la nicotine présente dans les cigarettes. La TSN est disponible sous différentes formes : des patchs cutanés qui libèrent lentement la nicotine, des chewing-gums, des vaporisateurs nasaux et oraux, des inhalateurs et des pastilles/comprimés qui transfèrent la nicotine plus rapidement vers le cerveau que les patchs cutanés, mais moins rapidement que la cigarette.

Caractéristiques des études

Cette revue comprend 136 essais cliniques de TSN, avec 64 640 personnes dans l'analyse principale. Toutes les études ont été menées auprès d’adultes qui voulaient cesser de fumer La plupart des études ont été menées chez des adultes et comptaient un nombre semblable d'hommes et de femmes. Les personnes inscrites aux études fumaient habituellement au moins 15 cigarettes par jour au début des études. Les données sont à jour jusqu'en juillet 2017. Les études ont duré au moins six mois.

Principaux résultats

Des données probantes indiquent que toutes les formes de TSN participent à une meilleure réussite des tentatives de sevrage tabagique. Les chances d'arrêter de fumer étaient augmentées de 50 % à 60 %. La TSN fonctionne avec ou sans conseils psychologiques supplémentaires et ne nécessite pas une prescription du médecin. Les effets secondaires de l'utilisation de la TSN sont liés au type de produit et comprennent l'irritation cutanée causée par les patchs et l'irritation de la cavité buccale causée par les chewing-gums et les pastilles. Il n’existe pas des données indiquant que la TSN augmente le risque de crise cardiaque.

Qualité des données probantes

La qualité globale des données probantes est élevée, ce qui signifie qu'il est très peu probable que d'autres recherches modifient nos conclusions.

Conclusions des auteurs: 

Il existe des données probantes de haute qualité indiquant que toutes les formes homologuées de TSN (chewing-gums, patchs transdermique, vaporisateur nasal, inhalateur et comprimés/pastilles sublinguaux) peuvent aider les personnes qui tentent d'arrêter de fumer à augmenter leurs chances de succès. Les TSN augmentent le taux d'abandon de 50 % à 60 %, quel que soit le contexte, et il est très peu probable que d'autres recherches modifient notre confiance dans l'estimation de l'effet. L'efficacité relative de la TSN semble être largement indépendante de l'intensité du soutien supplémentaire fourni à l'individu. L'apport d'un soutien plus intense n'est pas essentiel au succès de la TSN, même s'il facilite le sevrage. La TSN cause souvent une irritation mineure du site par lequel elle est administrée et, dans de rares cas, peut causer des douleurs thoraciques non ischémiques et des palpitations.

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Contexte: 

La thérapie de substitution nicotinique (TSN) vise à remplacer temporairement une grande partie de la nicotine contenue dans les cigarettes pour réduire la motivation de fumer et les symptômes de sevrage de la nicotine, facilitant ainsi la transition du tabagisme à l'abstinence complète.

Objectifs: 

Déterminer l'efficacité et l'innocuité de la thérapie de substitution nicotinique (TSN), dont le chewing-gum, les timbres transdermiques, les vaporisateurs nasaux, les préparations par inhalation et par voie orale, pour arrêter de fumer à long terme, comparativement aux placébos ou aux interventions «sans TSN».

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons fait des recherches dans le registre du groupe Cochrane sur le Tabagisme pour identifier les articles mentionnant «TRN» ou tout type de thérapie de substitution nicotinique dans le titre, le résumé ou les mots clés. Les recherches les plus récentes ont été menées en juillet 2017.

Critères de sélection: 

Essais randomisés chez des personnes motivées à cesser de fumer qui comparent la TSN au placebo ou à l'absence de traitement. Nous avons exclu les essais qui ne faisaient pas état de taux d'abandon, et ceux dont le suivi était inférieur à six mois. Nous avons enregistré des effets indésirables dans des études incluses et exclues qui comparaient la TSN au placébo. Les études comparant différents types, durées et doses de TSN et les études comparant la TSN à d'autres pharmacothérapies sont présentées dans des revues distinctes.

Recueil et analyse des données: 

La sélection, l'extraction des données et l'évaluation du «risque de biais» ont suivi les méthodes standard de Cochrane . Le principal critère de jugement était l'abstinence tabagique après un suivi d'au moins six mois. Nous avons utilisé la définition la plus rigoureuse de l'abstinence pour chaque essai et les taux validés biochimiquement lorsqu'ils étaient disponibles. Nous avons calculé le ratio de risque (RR) pour chaque étude. Le cas échéant, nous avons effectué une méta-analyse à l'aide d'un modèle à effet fixe de Mantel-Haenszel.

Résultats principaux: 

Nous avons recensé 136 études ; 133 avec 64 640 participants ont contribué à la comparaison primaire entre tout type de TSN et un groupe témoin avec ou sans placébo. La majorité des études ont été menées chez des adultes et le nombre d'hommes et de femmes était semblable. Les personnes inscrites aux études fumaient habituellement au moins 15 cigarettes par jour au début des études. Nous avons jugé que les données probantes étaient de haute qualité ; nous avons jugé que la plupart des études présentaient un risque élevé ou imprécis de biais, mais le fait de limiter l'analyse aux seules études présentant un faible risque de biais n'a pas modifié de façon significative le résultat. Le RR de l'abstinence pour toute forme de TSN par rapport au groupe témoin était de 1,55 (intervalle de confiance à 95 % (IC) de 1,49 à 1,61). Les RR regroupés pour chaque type étaient de 1,49 (IC 95 % : 1,40 à 1,60, 56 essais, 22 581 participants) pour le chewing-gum à la nicotine ; 1,64 (IC 95 % : 1,53 à 1,75, 51 essais, 25 754 participants) pour les patchs de nicotine ; 1,52 (IC 95 % : 1,32 à 1.74, 8 essais, 4 439 participants) pour les comprimés/pastilles oraux ; 1,90 (IC à 95 % : 1,36 à 2,67, 4 essais, 976 participants) pour l'inhalateur de nicotine ; et 2,02 (IC à 95 % : 1,49 à 2,73, 4 essais, 887 participants) pour la nicotine en vaporisateur nasal. Les effets étaient largement indépendants de la définition de l'abstinence, de l'intensité du soutien supplémentaire fourni ou du cadre dans lequel la TSN était proposée. Les effets indésirables liés à l'utilisation de la TSN étaient liés au type de produit et comprenaient l'irritation cutanée causée par les patchs et l'irritation des gencives par les chewing-gums et les comprimés. Les tentatives de synthèse quantitative de l'incidence de divers effets indésirables ont été entravées par des variations importantes dans la déclaration de la nature, du moment et de la durée des symptômes. Le rapport de cotes (RC) des douleurs thoraciques ou des palpitations pour toute forme de TSN par rapport au groupe témoin était de 1,88 (IC à 95 % : 1,37 à 2,57, 15 essais inclus et exclus, 11 074 participants). Cependant, les douleurs thoraciques et les palpitations étaient rares dans les deux groupes et les effets indésirables graves étaient extrêmement rares.

Notes de traduction: 

Post-édition effectuée par Claudie Roch et Cochrane France. Une erreur de traduction ou dans le texte d'origine ? Merci d'adresser vos commentaires à : traduction@cochrane.fr

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Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.