Les méthylxanthines peuvent élargir les vaisseaux sanguins du cerveau mais ne présentent aucun bénéfice apparent pour le traitement précoce des AVC dus à des caillots sanguins. La plupart des AVC sont dus à un caillot sanguin qui réduit le débit sanguin dans la région touchée du cerveau. Sans apport sanguin correct, le cerveau peut rapidement être endommagé et les lésions sont souvent permanentes. Des médicaments qui peuvent améliorer le débit sanguin dans le cerveau pourraient réduire les dommages et améliorer le résultat après un AVC. Les méthylxanthines peuvent modifier le débit sanguin dans le cerveau mais on ignore si elles améliorent la récupération des patients. Nous avons identifié cinq essais de petite taille qui ne mettent en évidence aucun bénéfice évident. L'utilisation de méthylxanthines en cas d'AVC aigu ne peut à l'heure actuelle être recommandée.
Les preuves ne sont pas suffisantes pour évaluer de manière adaptée l'efficacité et la sécurité des méthylxanthines après un AVC ischémique aigu.
Les dérivés de méthylxanthine sont des vasodilatateurs. Ils inhibent également l'agrégation plaquettaire et la synthèse de la thromboxane A2, limitent la libération des radicaux libres et peuvent être neuro-protecteurs. Cette revue concerne un domaine qui ne fait l'objet d'aucune recherche active. Elle sera mise à jour si des informations pertinentes sont disponibles, par exemple lorsqu'une étude appropriée aura été terminée.
Évaluer l'effet des méthylxanthines intraveineuses ou orales (pentoxifylline, propentofylline ou pentifylline) chez des patients ayant fait un AVC ischémique aigu.
Nous avons consulté le registre d'essais cliniques du groupe Cochrane sur les accidents vasculaires cérébraux (dernière recherche novembre 2003). Pour la première version, nous avons également consulté EMBASE (de 1980 à 1999), MEDLINE (de 1966 à 1999), Science Citation Index (de 1981 à 1999) et l'Ottawa Stroke Trials Registry. Nous avons également pris contact avec les fabricants des méhylxanthines et les investigateurs principaux des essais identifiés.
Essais randomisés comparant la pentoxifylline, la propentofylline ou la pentifylline avec un placébo ou un groupe témoin chez des patients victimes d'un AVC ischémique aigu avéré ou présumé. Les essais étaient inclus si le traitement était commencé dans la semaine suivant le déclenchement de l'AVC.
Deux auteurs de la revue ont appliqué indépendamment les critères d'inclusion. La qualité des essais a été évaluée.
Cinq essais ont été inclus. Quatre essais portaient sur la pentoxifylline chez 763 personnes et un essai portait sur la propentofylline chez 30 personnes. Aucun essai sur la pentifylline n'a été identifié. Les risques de décès précoce (en quatre semaines) n'ont pas été significativement réduits chez les patients prenant un médicament à base de méthylxanthine par rapport aux patients recevant un placébo (rapport des cotes (RC) 0,64, intervalle de confiance (IC) de 95 % de 0,41 à 1,02). Cette tendance non significative indiquant une baisse de la mortalité était due principalement à un essai sur la pentoxifylline qui a mis en évidence une réduction significative des décès précoces. Deux essais ont rapporté des décès précoces ou des incapacités et ont mis en évidence une réduction non significative (RC 0,49, IC de 95 % de 0,20 à 1,20). Aucune différence significative n'a été observée en termes de décès tardifs (au-delà de quatre semaines), selon l'essai sur la propentofylline portant sur 30 patients, bien que l'intervalle de confiance soit large (RC 0,70, IC de 95 % de 0,13 à 3,68). Les données sur les troubles neurologiques et l'incapacité n'étaient pas présentées de manière adaptée pour être analysées. Les données sur la qualité de vie, la récurrence d'AVC, les thrombo-embolies et les hémorragies n'étaient pas rapportées.