La dyskinésie tardive induite par les médicaments est un effet indésirable courant de certains antipsychotiques, en particulier lorsqu'ils sont administrés au cours d'une longue période. La dyskinésie tardive se caractérise par des mouvements répétitifs involontaires qui affectent principalement la région buccale mais peuvent également toucher les membres. Ces mouvements peuvent devenir permanents. Les médicaments cholinergiques, tels que le déanol, la lécithine et le méclofénoxate, sont utilisés dans le traitement de la dyskinésie tardive. Cette revue n'a identifié aucune preuve suggérant qu'ils étaient efficaces et a identifié certaines preuves suggérant que ces anciens médicaments pourraient être toxiques. De nouveaux médicaments cholinergiques ont été développés afin de traiter la maladie d'Alzheimer et il serait intéressant de savoir s'ils ont un effet sur les mouvements de la dyskinésie tardive. Nous avons identifié un essai randomisé en cours.
La dyskinésie tardive reste un problème majeur de santé publique. Les effets cliniques des anciens médicaments cholinergiques sont incertains car les études disponibles sont trop petites et trop peu nombreuses pour répondre à toutes les questions en suspens. Les médicaments cholinergiques devraient continuer à être étudiés mais n'ont actuellement pas leur place dans la pratique clinique de routine. Néanmoins, l'apparition de nouveaux agents cholinergiques aujourd'hui utilisés dans le traitement de la maladie d'Alzheimer justifie de nouveaux essais informatifs. Si ces nouveaux agents cholinergiques sont étudiés dans le traitement des patients atteints de dyskinésie tardive, leurs effets devraient être démontrés dans le cadre d'essais randomisés bien conçus, réalisés et documentés.
La dyskinésie tardive reste un effet indésirable gênant des traitements antipsychotiques (neuroleptiques) conventionnels. Il a été suggéré que la dyskinésie tardive pourrait être associée à une déficience cholinergique centrale. Des médicaments cholinergiques ont été utilisés pour traiter la dyskinésie tardive.
Déterminer les effets des médicaments cholinergiques (arécoline, choline, déanol, lécithine, méclofénoxate, physostigmine, RS 86, tacrine, metoxytacrine, galantamine, ipidacrine, donépézil, rivastigmine, eptastigmine, métrifonate, xanoméline, cévimeline) dans le traitement de la dyskinésie tardive induite par les neuroleptiques chez des patients atteints de schizophrénie ou d'autres troubles mentaux chroniques.
Une recherche électronique a été effectuée dans le registre du groupe Cochrane sur la schizophrénie (octobre 2001). Ce registre est constitué de recherches exhaustives d'essais contrôlés randomisés dans de nombreuses bases de données électroniques et registres d'actes de conférence et de thèses. Les références bibliographiques de toutes les études identifiées ont été consultées afin d'identifier d'autres essais pertinents. Les principaux auteurs des essais ont été contactés.
Les rapports identifiés au cours de la recherche ont été inclus lorsqu'il s'agissait d'essais contrôlés portant sur des patients atteints de dyskinésie tardive induite par les neuroleptiques et de troubles mentaux chroniques ayant été randomisés pour un agent cholinergique, un placebo, ou une absence d'intervention. Deux évaluateurs ont évalué la qualité méthodologique des essais de manière indépendante.
Deux chercheurs ont extrait les données et, dans la mesure du possible, estimé les risques relatifs (RR) ou les différences moyennes pondérées (DMP), avec des intervalles de confiance (IC) à 95 %. Les données ont été analysées sur la base de l'intention de traiter, en partant du principe que les participants qui abandonnaient les études ne présentaient pas d'amélioration.
Nous avons inclus onze études examinant l'utilisation de médicaments cholinergiques plus anciens par rapport à un placebo. La plupart des études présentaient un effectif réduit (5-20 participants). Nous n'avons identifié aucun essai achevé portant sur l'utilisation de nouveaux médicaments cholinergiques pour la maladie d'Alzheimer dans le traitement de la dyskinésie tardive.
Les médicaments cholinergiques n'entraînaient pas d'amélioration substantielle des symptômes de la dyskinésie tardive par rapport au placebo (8 ECR, 170 patients, RR d'absence d'amélioration importante de 0,84, IC entre 0,68 et 1,04). Les symptômes de la dyskinésie tardive n'augmentaient cependant pas (7 ECR, 137 patients, RR d'aggravation de la dyskinésie tardive de 1,17, IC entre 0,55 et 2,50). Les résultats combinés pour les scores AIMS de fin d'étude étaient équivoques (4 ECR, 86 patients, DMP de -0,19, IC entre -0,53 et 0,14). Le déanol pourrait entraîner des effets gastriques indésirables (5 ECR, 61 patients, RR de 9,00, IC entre 0,55 et 148) et d'autres effets indésirables tels qu'une sédation et des effets cholinergiques périphériques (6 ECR, 94 patients, RR de 6,83, IC entre 0,99 et 47). Une étude rapportait un critère de jugement global. Le méclofénoxate n'était ni clairement utile ni dangereux par rapport au placebo (1 ECR, 60 patients, RR d'absence de bénéfice global de 0,89, IC entre 0,59 et 1,32). Nous n'avons identifié aucune différence entre les patients du groupe des cholinergiques et ceux du groupe du placebo concernant le critère de jugement de sortie prématurée de l'étude (10 ECR, 240 patients, RR de 0,52, IC entre 0,21 et 1,33).