L'insémination avec sperme de donneur est un traitement de fertilité pour les femmes qui ne peuvent pas concevoir avec leur partenaire ou sont célibataires. Il existe deux techniques d'insémination : le sperme peut être déposé soit au niveau du col de l'utérus soit dans l'utérus. L'objectif de cette revue est de déterminer si l'insémination intra-utérine (IIU) améliore les résultats de grossesse par rapport à l'insémination intra-cervicale (IIC) chez les femmes bénéficiant d'une insémination avec sperme de donneur. Des 232 études trouvées, quatre ont été incluses dans cette revue. Toutes les études incluses avaient utilisé du sperme cryoconservé. Les cycles des femmes étaient stimulés dans deux études à l'aide de gonadotrophine et dans les deux autres études au moyen de clomifène. Les taux de naissances vivantes et de grossesses avaient été améliorés par l'IIU. Cette revue étaye donc l'utilisation de l'IIU à la place de l'IIC pour l'insémination avec donneur.
Les résultats de cette revue étayent l'utilisation de l'IIU à la place de l'IIC dans les cycles stimulés utilisant du sperme cryoconservé pour insémination avec donneur.
L'insémination avec sperme de donneur est une option pour les couples pour lesquels la fécondation in vitro (FIV) ou l'injection intracytoplasmique de spermatozoïdes (IICS) n'a pas fonctionné, les couples souffrant d'azoospermie et pour les femmes seules ou les couples de même sexe.
L'insémination de sperme peut se faire par voie intra-cervicale (IIC) ou intra-utérine (IIU). L'IIU a été considérée comme potentiellement plus efficace que l'IIC puisqu'elle permet au sperme de contourner la glaire cervicale et d'être déposé plus près des trompes de Fallope. Le coût et les risques de l'IIU peut être plus élevé en raison du besoin de préparation du sperme et de l'introduction d'un corps étranger dans l'utérus.
Le sperme de donneur utilisé pour l'insémination artificielle est en général cryoconservé, en raison de la crainte d'une transmission du VIH. La fécondité du cycle est toutefois plus élevée avec du sperme frais. L'insémination est souvent combinée à une stimulation ovulatoire, à l'aide de clomiphène ou de gonadotrophine. Ces thérapies peuvent être associées à certains risques, comme un taux plus élevé de grossesses multiples.
Déterminer si l'insémination intra-utérine améliore les résultats de grossesse par rapport à l'insémination intra-cervicale chez les femmes bénéficiant d'une insémination artificielle avec sperme de donneur.
Les bases de données suivantes ont été passées au crible : le registre spécialisé du groupe Cochrane sur les troubles menstruels et l'hypofertilité, CENTRAL (The Cochrane Library) , MEDLINE, EMBASE, CINAHL, ainsi que les références bibliographiques d'articles trouvés.
Nous avons inclus des essais contrôlés randomisés ayant comparé l'IIU à l'IIC. Les études croisées ont été incluses si les données pré-croisement étaient disponibles.
L’évaluation de la qualité des études et l’extraction des données ont été effectuées de façon indépendante par deux auteurs de la revue (DB, JM). Les auteurs des études susceptibles de satisfaire aux critères d'inclusion ont été contactés, dans la mesure du possible, quand des informations supplémentaires étaient nécessaires.
La stratégie de recherche a permis de trouver 232 articles. Quinze études remplissaient potentiellement les critères d’inclusion. Quatre études ont été incluses dans cette revue. Toutes les études incluses avaient utilisé du sperme cryoconservé dans des cycles stimulés. Dans deux études, 134 femmes au total avaient eu leurs cycles stimulés à l'aide de gonadotrophine et dans les deux autres études, les cycles de 74 femmes avaient été stimulés au moyen de clomifène. Les résultats montraient que l'IIU après 6 cycles avait significativement amélioré les taux de naissances vivantes (rapport des cotes (RC) 1,98 ; intervalle de confiance (IC) à 95% 1,02 à 3,86) et les taux de grossesses (RC 3,37 ; IC à 95% 1,90 à 5,96) par rapport à l'insémination intra-cervicale. Il n'y avait pas de preuve statistiquement significative d'un effet sur les grossesses multiples (RC 2,19 ; IC à 95% 0,79 à 6,07) ou les fausses couches (risque relatif (RR) 3,92 ; IC à 95% 0,85 à 17,96).