La démence est souvent associée à des problèmes comportementaux qui sont une grande source de difficultés pour les soignants. La thioridazine possède un effet sédatif significatif, lequel serait le principal mécanisme d'action pour calmer et contrôler le patient. Cependant, du point de vue pharmacologique, elle possède également des propriétés anticholinergiques marquées qui pourraient avoir un effet néfaste sur la fonction cognitive. Le seul effet positif de la thioridazine par rapport au placebo est qu'elle réduit l'anxiété. Par rapport au placebo, à d'autres neuroleptiques et à d'autres sédatifs, elle entraîne autant voire plus d'effets indésirables. La thioridazine a un effet minime ou nul sur les évaluations globales, alors que d'autres médicaments tels que le chlorméthiazole lui sont supérieurs en ce qui concerne les évaluations comportementales. Les médecins devraient savoir qu'il n'existe pas de preuve permettant de recommander l'utilisation de thioridazine dans la démence et que son utilisation pourrait exposer les patients à un excès d'effets secondaires.
Des données très limitées sont disponibles pour soutenir l'utilisation de la thioridazine dans le traitement de la démence. Si la thioridazine n'était pas actuellement largement utilisée cliniquement, les preuves ne seraient pas suffisantes pour recommander son introduction.
Le seul effet positif de la thioridazine par rapport au placebo est qu'elle réduit l'anxiété. Par rapport au placebo, à d'autres neuroleptiques et à d'autres sédatifs, elle entraîne autant voire plus d'effets indésirables.
Les médecins devraient savoir qu'il n'existe pas de preuve permettant de recommander l'utilisation de thioridazine dans la démence et que son utilisation pourrait exposer les patients à un excès d'effets secondaires.
Les médicaments neuroleptiques sont des traitements controversés dans la démence ; il existe de plus en plus de preuves indiquant qu'ils pourraient accélérer le déclin clinique. Malgré ces inquiétudes, ils sont souvent prescrits pour les patients âgés et atteints de démence. La thioridazine, un neuroleptique à base de phénothiazine, est couramment prescrite car on estime qu'elle entraîne moins d'effets secondaires moteurs. Ce médicament possède un effet sédatif significatif, lequel serait le principal mécanisme d'action pour calmer et contrôler le patient. Cependant, du point de vue pharmacologique, elle possède également des propriétés anticholinergiques marquées qui pourraient avoir un effet néfaste sur la fonction cognitive.
Évaluer l'efficacité de la thioridazine pour traiter la démence en termes :
1) d'efficacité pour contrôler les symptômes
2) de résultat cognitif pour le patient
3) d'innocuité
Le 13 mars 2009, une recherche a été effectuée dans le registre d'essais spécialisé du CDCIG à partir des termes thioridazine et melleril. Ce registre contient des références mises à jour de grandes bases de données médicales comme MEDLINE et EMBASE, ainsi que des rapports de bases de données d'essais dans le domaine de la démence.
Des essais randomisés, en simple ou double aveugle et non biaisés dans lesquels un traitement par thioridazine était administré avec plus d'une dose et comparé à une intervention alternative chez des patients atteints de démence, quelle qu'en soit l'étiologie, ont été identifiés. Les essais dans lesquels l'assignation au traitement ou au comparateur n'était pas réellement au hasard ou dans lesquels l'assignation au traitement n'était pas dissimulée ont été examinés mais pas inclus dans l'analyse des données.
Les données ont été extraites de manière indépendante par les évaluateurs (VK, CAK et RJH). Pour les variables continues et ordinales, les principaux critères de jugement d'intérêt étaient le score d'évaluation final et la modification du score entre le début de l'étude et l'évaluation finale. Les scores d'évaluation étaient obtenus grâce à des échelles d'évaluation du comportement, des échelles d'impression globale clinique, des échelles d'évaluation fonctionnelle, des scores à des tests psychométriques et la fréquence et la gravité des événements indésirables. Les données étaient combinées lorsque cela était pertinent ou possible et le rapport des cotes Peto (IC à 95 %) ou la différence moyenne pondérée (IC à 95 %) étaient estimés. Lorsque cela était possible, les données de l'intention de traiter étaient utilisées.
La méta-analyse montrait que, par rapport au placebo, la thioridazine réduisait les symptômes d'anxiété comme l'indiquent les variations sur l'échelle d'anxiété d'Hamilton. Cependant, il n'y avait pas d'effet significatif sur l'évolution globale clinique et une tendance non significative à une augmentation des effets indésirables avec la thioridazine a été observée.
Par rapport au diazépam, la thioridazine était supérieure pour certains symptômes d'anxiété et entraînait un taux similaire d'effets indésirables. Les échelles d'évaluation clinique globale n'étaient favorables à aucun des deux traitements.
Par rapport au chlorméthiazole, la thioridazine était significativement inférieure pour ce qui concerne certains éléments des échelles d'évaluation comportementale gériatrique CAPE et Crichton. La thioridazine était également associée à significativement plus d'étourdissements.
Les comparaisons avec l'étopéridone, la loxapine ou le zuclopenthixol n'ont montré aucune supériorité pour la thioridazine, hormis qu'elle entraînait moins d'effets indésirables que la loxapine.