Ce résumé d’une revue Cochrane présente les connaissances actuelles issues de la recherche sur l’effet de la balnéothérapie contre la polyarthrite rhumatoïde (PR).
La revue montre que chez les personnes atteintes de PR :
- Il semblerait qu’à court terme il n’existe aucune différence au niveau de la douleur entre les bains de radon-gaz carbonique et les bains carbogazeux ; une telle différence pourrait se produire à 6 mois uniquement.
- Il semblerait qu’il n’existe aucune différence au niveau de la douleur entre les bains d’eau de ville et les exercices sur terrain sec ou la relaxation.
- Il pourrait exister une différence significative à 8 semaines entre les bains d’eau minérale et la prise du médicament Cyclosporine A, mais des effets secondaires peuvent également se produire.
- Il semblerait qu’il n’existe aucune différence concernant le bien-être général des personnes entre les bains soufrés ou les bains de la Mer Morte et l’absence de traitement.
Ces études n’ont pas mesuré les articulations enflées ou douloureuses, l’inflammation (réactants de phase aigüe), l’évaluation par le médecin du bien-être général, les radiographies des articulations et d’autres essais de laboratoires.
Les données recueillies ne sont pas suffisantes pour indiquer si les bains d’eau minérale peuvent améliorer le bien-être des personnes par rapport à la prise du médicament Cyclosporine A.
Les données recueillies ne sont pas suffisantes pour indiquer si diverses modalités de balnéothérapies peuvent améliorer l’incapacité physique.
Qu’est-ce que la PR et la balnéothérapie ?
Lorsque l’on est atteint de polyarthrite rhumatoïde, le système immunitaire, qui lutte normalement contre les infections, attaque la surface des articulations. Les articulations sont alors enflées, raides et douloureuses. Les petites articulations des mains et des pieds sont en général les premières touchées. Actuellement, il n’existe pas de remède contre la PR. Les traitements visent donc à soulager la douleur et la raideur et à améliorer la capacité de la personne à se déplacer.
La balnéothérapie (également appelée bains d’eau minérale ou hydrothérapie) est une thérapie ancienne et populaire. Elle implique de passer du temps dans une piscine intérieure remplie d'eau minérale à une température comprise entre 31 et 36 degrés Celsius (88 à 97 degrés Fahrenheit). Différents types d’eau minérale peuvent être employés, et notamment de l’eau riche en radon ou en gaz carbonique.
Nous avons trouvé une seule preuve limitée dans une étude favorable aux bains d’eau minérale par rapport au traitement médicamenteux à huit semaines. Pour toutes les autres comparaisons, les preuves n’ont pas été suffisantes. Cependant les résultats scientifiques sont insuffisants en raison de la mauvaise qualité méthodologique. Par conséquent les « conclusions positives » mentionnées doivent être prises avec précaution. Attendu les défauts méthodologiques, une réponse sur l’efficacité apparente de la balnéothérapie ne peut être fournie à l’heure actuelle.
La balnéothérapie (hydrothérapie ou bains d’eau minérale) est l’une des thérapies les plus anciennes recommandées aux personnes atteintes d'arthrite. L’un des objectifs de la balnéothérapie est de calmer la douleur, d’améliorer la mobilité des articulations, pour ainsi soulager la souffrance des patients et leur permettre de se sentir mieux. Dans cette mise à jour, nous avons inclus une étude supplémentaire.
Évaluer l’efficacité de la balnéothérapie contre la polyarthrite rhumatoïde.
Nous avons effectué une recherche dans les bases de données suivantes jusqu’en octobre 2006 : CENTRAL (Publication 3, 2006), PubMed, CINAHL, la base de données Cochrane dans le champ « Réhabilitation et thérapies connexes » et Pedro. Nous avons également effectué une vérification des références et pris contact personnellement avec les auteurs pour trouver des études éligibles.
Essais contrôlés randomisés comparant la balnéothérapie à une autre intervention ou à l’absence d’intervention.
Les patients inclus souffraient tous de polyarthrite rhumatoïde définie ou classique, selon le critère de l'American Rheumatism Association ou le critère de Steinbrocker. Au moins un des ensembles de critères de jugement de l’OMS/ILAR pour les essais cliniques de PR devaient figurer parmi les principales mesures des résultats.
Deux auteurs ont évalué la qualité et extrait les données indépendamment. Les divergences ont été résolues par consensus.
Une étude supplémentaire est incluse dans cette mise à jour. À présent, sept essais (sur 412 patients) ont été inclus dans cette revue La plupart des essais ont rapporté des conclusions positives concernant leurs principaux résultats mais étaient en partie défaillants du point de vue méthodologique. Deux essais ont rapporté un résultat de « qualité de vie ». Aucun des essais n’a réalisé d’analyse de l’intention de traiter et seuls deux d’entre eux ont comparé les effets entre des groupes.
Le regroupement des données n’a pas été effectué en raison de l’hétérogénéité des études, de la pluralité des mesures des résultats et de la mauvaise qualité générale de présentation des données.
Nous avons découvert que les bains d’eau minérale présentent un avantage significatif par rapport à la Cyclosporine A, à huit semaines, en termes de douleur, selon une étude (RR=2,4 ; CI à 95% : de 1,4 à 3,8).
En général, les preuves scientifiques sont insuffisantes pour démontrer que la balnéothérapie est plus efficace que l’absence de traitement ; qu’un type de bain est plus efficace qu’un autre ; ou qu’un type de bain est plus efficace que les boues, les exercices ou la relaxation.