Les personnes atteintes de schizophrénie ou d'autres problèmes de santé mentale entendent souvent des voix perturbantes ou voient des choses pénibles (qui sont appelées délires, hallucinations et psychose). Cela peut être effrayant et peut conduire ces personnes à être agressives ou à avoir un comportement violent envers elles-mêmes ou envers les autres. Les tranquillisants sont des médicaments qui aident les personnes à dormir ou à se calmer et permettent de stopper un comportement agressif ou désorganisé. Un effet antipsychotique est également souhaitable pour aider à stopper les délires et les hallucinations. Les tranquillisants ne devraient pas avoir à être utilisés fréquemment et présentent également peu d'effets secondaires indésirables, tels que la douleur au site d'injection ou des tremblements incontrôlés de la tête et des mains. L'acétate de zuclopenthixol est supposé posséder toutes ces propriétés.
L'acétate de zuclopenthixol est administré par injection et a un effet qui dure environ deux à trois jours. Cette revue examine l'acétate de zuclopenthixol pour la gestion de l'agressivité ou de la violence. La revue n'a trouvé aucune preuve indiquant que l'acétate de zuclopenthixol était plus efficace ou moins efficace pour aider à contrôler l'agressivité ou la violence ou pour prévenir les effets secondaires indésirables que les autres médicaments (tels que l'halopéridol, la chlorpromazine, la clothiapine). Il n'a pas semblé fonctionner rapidement ni calmer rapidement les personnes.
L'acétate de zuclopenthixol peut avoir pour conséquence un moins grand nombre d'injections forcées (où une contention du patient est nécessaire pour permettre le traitement). De faibles doses du médicament (jusqu'à 25 mg) peuvent être tout aussi efficaces que des doses plus importantes (jusqu'à 100 mg).
Globalement, la revue n'a trouvé que peu d'informations concernant les revendications corroborant l'usage de ce médicament (par exemple : le fait qu'il calme ou tranquillise rapidement les personnes ou qu'il soit meilleur que d'autres médicaments dans les situations d'urgence). Les recommandations relatives à l'usage de l'acétate de zuclopenthixol dans les cas de comportement agressif ou violent doivent donc être considérées avec prudence.
Les preuves sont très loin d'être convaincantes et de bonne qualité. La plupart des recherches sur le sujet sont de petite taille, de courte durée, portent sur peu de participants et les données sont mal rapportées dans les études individuelles. Toutefois, ces recherches indiquent que l'acétate de zuclopenthixol est utile pour gérer les personnes très perturbées. Il n'est pas du tout moins bon que d'autres médicaments. De plus, tout le domaine de la gestion des personnes très perturbées n'est pas assez étudié et davantage de recherches sont nécessaires.
Ce résumé en langage simplifié a été rédigé par un consommateur : Benjamin Gray, Bénéficiaire du service et Expert auprès des bénéficiaires du service, Rethink Mental Illness, E-mail : ben.gray@rethink.org .
Les recommandations relatives à l'usage de l'acétate de zuclopenthixol pour la gestion des urgences psychiatriques de préférence à un traitement « standard » doivent être considérées avec prudence. La plupart des essais de petite taille présentent d'importants défauts méthodologiques et les comptes-rendus de résultats sont de qualité médiocre. Cette revue n'a pas trouvé de preuves suggérant que l'acétate de zuclopenthixol est plus efficace ou moins efficace pour contrôler la psychose aiguë agressive ou pour prévenir les effets indésirables que l'halopéridol en intramusculaire ou suggérant qu'il semblait avoir une action rapide. L'utilisation d'acétate de zuclopenthixol peut avoir pour conséquence un moins grand nombre d'injections forcées et de faibles doses du médicament peuvent être aussi efficaces que des doses plus importantes. Des essais contrôlés randomisés pragmatiques, bien menés, devront être réalisés.
Les médicaments utilisés en cas d'agressivité aiguë en psychiatrie doivent être à effet rapide, à faible fréquence d'administration et présenter de faibles niveaux d'effets indésirables. L'acétate de zuclopenthixol est supposé avoir ces propriétés.
Estimer les effets cliniques de l'acétate de zuclopenthixol pour la gestion de l'agressivité aiguë ou de la violence considérées comme étant dues à des maladies mentales graves, comparé à d'autres médicaments utilisés pour traiter des affections similaires.
Nous avons effectué des recherches dans le registre des essais du groupe Cochrane sur la schizophrénie (juillet 2011). Nous avons complété ces recherches par des recherches dans les références bibliographiques et avons établi un contact personnel avec des auteurs et les sociétés pharmaceutiques concernées.
Tous les essais cliniques randomisés, portant sur des personnes qui présenteraient des maladies mentales graves, comparant l'acétate de zuclopenthixol à d'autres médicaments.
Deux auteurs de la revue ont extrait et recoupé des données de façon indépendante. Nous avons calculé les risques relatifs (RR) à effets fixes et les intervalles de confiance (IC) à 95 % pour les données dichotomiques. Nous avons procédé aux analyses en intention de traiter. Nous avons utilisé des différences moyennes (DM) pour les variables continues.
Nous n'avons trouvé aucune donnée pour le critère de jugement principal, la tranquillisation. Comparé à l'halopéridol, l'acétate de zuclopenthixol n'était pas plus sédatif à deux heures (n = 40, 1 ECR, RR 0,60, IC à 95 % 0,27 à 1,34). Les personnes ayant reçu de l'acétate de zuclopenthixol ne présentaient pas de réduction du risque d'administration d'antipsychotiques complémentaires (n = 134, 3 ECR, RR 1,49, IC à 95 % 0,97 à 2,30), même si l'usage supplémentaire de benzodiazépines était inférieur (n = 50, 1 ECR, RR 0,03, IC à 95 % 0,00 à 0,47). Les personnes ayant reçu de l'acétate de zuclopenthixol avaient moins d'injections sur sept jours comparé à celles assignées au groupe traité à l'halopéridol IM (n = 70, 1 ECR, RR 0,39, IC à 95 % 0,18 à 0,84, NST 4, IC 3 à 14). Nous n'avons trouvé aucune donnée relative à un plus grand nombre d'épisodes d'agressivité ou de préjudices infligés à soi-même ou à autrui. Un essai (n = 148) n'a signalé aucune différence significative en termes d'effets indésirables pour les personnes ayant reçu de l'acétate de zuclopenthixol comparé à celles assignées au groupe traité à l'halopéridol, à un, trois et six jours (RR 0,74, IC à 95 % 0,43 à 1,27). Comparé à l'halopéridol ou à la clothiapine, les personnes assignées au groupe du zuclopenthixol ne semblaient pas avoir plus de risques de présenter des mouvements anormaux (< 20 %). Trois études n'ont découvert aucune différence dans la proportion des personnes ayant une vision trouble/une bouche sèche (n = 192, 2 ECR, RR à 24 heures 0,90, IC à 95 % 0,48 à 1,70). De même, les étourdissements étaient également peu fréquents chez les personnes assignées au groupe de l'acétate de zuclopenthixol comparé à l'halopéridol (n = 192, 2 ECR, RR à 24 heures 1,15, IC à 95 % 0,46 à 2,88). Aucune différence n'a été observée entre les traitements concernant les sorties d'étude avant l'achèvement (n = 522, RR 0,85, IC à 95 % 0,31 à 2,31). Une étude n'a signalé aucune différence en termes d'effets indésirables et de scores des critères de jugement lorsqu'une dose importante (50-100 mg/injection) d'acétate de zuclopenthixol était comparée à une faible dose (25-50 mg/injection) d'acétate de zuclopenthixol.