Le méthotrexate (MTX) est un inhibiteur de la dihydrofolate réductase utilisé dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde (PR). Cinq essais portant sur 300 participants ont été inclus dans cette revue. Les participants présentaient une PR grave de longue durée pour laquelle les autres traitements avaient échoué. Ils ont reçu un traitement au MTX ou un placebo au cours d'une période de 12 à 18 semaines. Des avantages statistiquement significatifs ont été observés avec le MTX concernant le nombre d’articulations, la douleur et les évaluations globales et fonctionnelles. Les patients traités au MTX présentaient une probabilité trois fois plus élevée d’interrompre le traitement en raison de réactions indésirables.
Le MTX présente un avantage clinique substantiel et statistiquement significatif par rapport au placebo pour le traitement à court terme des personnes atteintes de PR, mais son usage est associé à un taux élevé d'arrêts prématurés dus à des événements indésirables.
Le méthotrexate (MTX) est un antifolique couramment utilisé pour le traitement des troubles néoplasiques. Le MTX inhibe la synthèse de l’acide désoxyribonucléique (ADN), de l’acide ribonucléique (ARN) et des protéines en se fixant à la dihydrofolate réductase. Le MTX compte actuellement parmi les médicaments les plus utilisés pour le traitement de la polyarthrite rhumatoïde (PR).
Évaluer l’efficacité à court terme et la toxicité du méthotrexate (MTX) pour le traitement de la polyarthrite rhumatoïde (PR).
Nous avons consulté le registre du Groupe de revue Cochrane sur les troubles musculo-squelettiques, le registre Cochrane des essais contrôlés (CCTR), MEDLINE (de 1966 à juillet 1997) et EMBASE (de 1988 à juillet 1997) au moyen de la stratégie développée par Dickersin, 1994. La recherche a été complétée par une consultation des références bibliographiques des essais issus de la recherche électronique. Les principaux experts en la matière ont été contactés pour obtenir d’autres articles publiés et non publiés.
Des essais contrôlés randomisés et des essais cliniques comparant le MTX à un placebo chez les personnes atteintes de PR.
Deux évaluateurs ont choisi les études à inclure sur la base des critères d’inclusion et d’exclusion. Les données ont été extraites de manière indépendante par deux évaluateurs. Un troisième évaluateur les a ensuite vérifiées à l’aide d’un formulaire prédéfini pour le sous-groupe de la polyarthrite rhumatoïde du Groupe de revue Cochrane sur les troubles musculo-squelettiques.
La qualité méthodologique des essais a été évaluée de manière indépendante par les deux mêmes évaluateurs à l’aide d’une échelle homologuée (Jadad 1996). Les mesures des résultats de la polyarthrite rhumatoïde ont été extraites des publications. L’analyse combinée a été réalisée à l'aide des différences moyennes standardisées (DMS) pour le nombre d’articulations, la douleur et les évaluations globales et fonctionnelles. Les différences moyennes pondérées (DMP) ont été utilisées pour la vitesse de sédimentation des hématies (VS). La toxicité a été évaluée au moyen des rapports des cotes combinés pour les arrêts prématurés. Un test du Chi2 a été utilisé pour évaluer l’hétérogénéité des essais. Des modèles à effets fixes ont été utilisés pendant toute l’étude, ainsi que des modèles à effets aléatoires pour les résultats qui présentaient une hétérogénéité.
Cinq essais portant sur 300 participants ont été inclus. Un avantage statistiquement significatif a été observé pour le MTX par rapport au placebo. Des différences statistiquement significatives ont été observées pour toutes les mesures à l’exception de la VS. La différence pondérée standardisée (quantité d’effet) entre le MTX et le placebo pour les différentes mesures des résultats oscillait entre -0,43 et -1,5. Aucune différence n’a été observée concernant le nombre total d'arrêts prématurés et de sorties d’étude (rapport des cotes : 0,95), bien que les participants traités au MTX étaient trois fois plus susceptibles d'interrompre le traitement en raison de réactions indésirables (rapport des cotes : 3,47) et présentaient quatre fois moins de chances de retrait dues à l'absence de réponse (rapport des cotes : 0,22). 22 % des patients traités au MTX ont arrêté le traitement de manière prématurée en raison d’effets indésirables, contre 7 % pour le groupe ayant reçu le placebo.