Il est connu que les médecins ne fournissent pas toujours les soins recommandés ou correspondant aux dernières recherches. De nombreuses stratégies ont été proposées pour tenter de réduire lécart entre ce qui est recommandé et ce qui est réalisé. Un moyen à faible coût de réaliser cela pourrait être l'utilisation de systèmes informatiques rappelant aux médecins des informations importantes quand ils prennent des décisions. Par exemple, lorsqu un médecin prescrit des antibiotiques à un enfant atteint d'une infection de l'oreille, l'ordinateur du médecin affiche une fenêtre rappelant les éléments de preuve concernant la meilleure dose et la durée de traitement.
Cette revue a identifié 28 études évaluant les effets de différentes alertes informatiques. Les études évaluaient des alertes portant sur la prescription de médicaments spécifiques, des alertes concernant les interactions médicamenteuses, les vaccinations ou les examens complémentaires. La revue a mis en évidence des bénéfices faibles à modérés. Les alertes amélioraient les pratiques des médecins avec une médiane de 4 %. Dans huit études, la santé des patients présentait une amélioration de 3 % (médiane).
Bien que certaines études rapportaient des bénéfices supérieurs à ces effets médians, aucune alerte spécifique ni aucune caractéristique concernant leur mode de fonctionnement nétaient systématiquement associées à ces bénéfices plus importants. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour identifier quels types de rappels fonctionnent et comment.
Les rappels informatiques dans les lieux de soins montrent des améliorations faibles à modérées du comportement des professionnels de santé. Une minorité d'interventions a montré des effets plus importants, mais aucune alerte spécifique ni aucune caractéristique contextuelle n'a été significativement associée à limportance de l'effet. Dautres recherches doivent identifier les caractéristiques conceptuelles et les facteurs contextuels clairement associés à de plus grandes améliorations du comportement des professionnels de santé.
L'opportunité d'améliorer les soins en administrant une aide à la décision pour les cliniciens sur les lieux de soins est l'une des principales motivations pour mettre en place des systèmes d'information clinique sophistiqués. Des revues portant sur les rappels informatiques et les systèmes d'aide à la décision ont rapporté des effets mitigés, probablement parce qu'elles ne différenciaient pas les rappels informatiques sur les lieux de soins des alertes par e-mail ou des alertes papier générées par ordinateur et des autres modes de transmission de « rappels informatiques ».
Évaluer les effets sur les processus et les résultats des soins des alertes informatiques à l'écran fournies aux cliniciens sur les lieux de soins.
Nous avons effectué des recherches dans le registre Cochrane EPOC, MEDLINE, EMBASE et CINAHL et CENTRAL jusqu'en juillet 2008 et avons examiné les références bibliographiques des articles clés.
Les études portant sur les alertes fournies par un système informatique utilisé par les cliniciens, selon un plan expérimental randomisé ou quasi-randomisé et rapportant au moins un critère de jugement clinique ou bien portant sur l'adhésion à un processus de soins recommandé.
Deux auteurs ont indépendamment sélectionné les études à inclure et extrait les données. Pour chaque étude, nous avons calculé l'amélioration médiane de ladhésion aux processus de soins ciblés et également identifié le critère de jugement avec l'amélioration la plus importante. Nous avons ensuite calculé la médiane de l'amélioration en valeur absolue du processus dadhésion pour toutes les études à l'aide du résultat médian de chaque étude et du meilleur critère de jugement.
Vingt-huit études (rapportant un total de trente-deux comparaisons) ont été incluses. Les alertes informatiques montraient une amélioration médiane de ladhésion aux processus de soins de 4,2% (intervalle interquartile (IIQ) : 0,8 % à 18,8%) pour tous les critères de jugement liés au processus de soins, 3,3 % (IIQ : 0,5 % à 10,6%) pour la prescription de médicaments; 3,8% (IIQ : 0,5 % à 6,6%) pour les vaccinations, et 3,8% (IIQ : 0,4 % à 16,3%) pour la prescription dexamens complémentaires. Dans l'analyse de sensibilité utilisant le meilleur résultat de chaque étude, l'amélioration médiane était de 5,6 % (IIQ : 2,0 à 19,2 %) pour les critères de jugement liés au processus de soins et 6,2 % (IIQ : 3,0 à 28,0 %) pour les mesures de la prescription de médicaments.
Dans les huit comparaisons portant sur des critères de jugement cliniques dichotomiques, les patients présentaient une amélioration médiane en valeur absolue de 2,5 % (IIQ : 1,3 à 4,2 %). La pression artérielle était le critère de jugement clinique le plus fréquemment rapporté, les patients présentant une réduction médiane de leur pression artérielle systolique de 1,0 mmHg (IIQ : Réduction de 2,3 mmHg à une augmentation de 2,0 mmHg).
Translated by: French Cochrane Centre
Translation supported by: Ministère du Travail, de l'Emploi et de la Santé Français