Le misoprostol oral semble être efficace pour induire le travail, mais il n'y a pas encore suffisamment de données pour évaluer son innocuité.
L'induction du travail (le déclenchement du travail par des moyens artificiels) est chose courante lorsque l'accouchement est moins risqué pour la femme enceinte ou son enfant à naître que la continuation de la grossesse. Les prostaglandines sont des hormones naturellement présentes dans l'utérus qui provoquent les contractions du travail. Certains produits de prostaglandine homologués pour une utilisation pendant la grossesse peuvent être instables à température ambiante, et sont coûteux. Le misoprostol oral, bien qu'homologué dans seulement quelques pays pour utilisation pendant la grossesse, est un analogue bon marché et stable de la prostaglandine, mais qui pourrait être dangereux à doses élevées. Cette revue de 56 essais (soit 11 590 participantes au total) a constaté que le misoprostol oral semble être au moins aussi efficace que les méthodes actuelles d'induction du travail, avec un plus faible taux de césariennes. L'administration orale de misoprostol semble être plus sûre que l'administration par voie vaginale.
Le MO comme agent d'induction est efficace pour l'obtention d'un accouchement par voie basse. Il est plus efficace que le placebo, aussi efficace que le misoprostol par voie vaginale et aboutit à moins de césariennes que la dinoprostone vaginale.
Là où le misoprostol n'est pas homologué pour l'induction du travail, de nombreux praticiens continuerons à préférer la protection légale que leur confère l'utilisation d'un produit homologué comme la dinoprostone. En cas d'utilisation du MO, il conviendra de doser 20 à 25 mcg dans une solution. La sécurité étant la principale préoccupation, les schémas d'administration orale sont à recommander de préférence aux schémas vaginaux. Ceci est particulièrement important dans les situations où le risque de remontée d'infection est élevé et où le manque de personnel signifie que les femmes ne peuvent pas être surveillées attentivement.
Le misoprostol est une prostaglandine active par voie orale. Dans la plupart des pays le misoprostol n'est pas homologué pour l'induction du travail, mais son utilisation est courante parce qu'il est bon marché et stable à la chaleur.
Évaluer l'utilisation du misoprostol oral (MO) pour l'induction du travail chez les femmes ayant un fœtus viable.
Nous avons effectué des recherches dans le registre des essais cliniques du groupe Cochrane sur la grossesse et la naissance (mai 2008). Nous avons mis à jour ces recherches le 21 septembre 2009 et ajouté les résultats à la section de classification en attente.
Des essais randomisés comparant le MO à un placebo ou à d'autres méthodes, pour l'induction du travail chez des femmes ayant un fœtus viable.
Deux auteurs ont indépendamment évalué les données des essais, à l'aide de feuilles de données conçues de manière centralisée.
Dans sept essais cliniques comparant le MO à un placebo (669 participantes), les femmes utilisant le MO étaient plus susceptibles d'accoucher par voie basse dans les 24 heures (risque relatif (RR) 0,16 ; intervalle de confiance (IC) à 95 % 0,05 à 0,49), avaient besoin de moins d'ocytocine (RR 0,35 ; IC à 95 % 0,28 à 0,44) et avaient un plus faible taux de césarienne (RR 0,61 ; IC à 95 % 0,41 à 0,93).
Dans dix essais comparant le MO à la dinoprostone par voie vaginale (3 368 participantes), les femmes ayant reçu du MO étaient moins susceptibles de nécessiter une césarienne (RR 0,87 ; IC à 95 % 0,77 à 0,98). Certains éléments indiquaient que leurs inductions étaient plus lentes, mais il n'y avait pas d'autres différences significatives.
Huit essais (1 026 participantes) avaient comparé le MO à l'ocytocine par voie intraveineuse. La seule différence résidait dans une augmentation, avec le MO, du liquide amniotique méconial chez les femmes aux membranes rompues (RR 1,72 ; IC à 95 % 1,08 à 2,74).
Vingt-six essais (5 096 participantes) avaient comparé le misoprostol par voie orale et vaginale et n'avaient pas constaté de différence pour les principaux critères de jugement. Toutefois, moins de bébés étaient nés avec un faible score d'Apgar dans le groupe de MO (RR 0,65 ; IC à 95 % 0,44 à 0,97). Il y avait des preuves d'une moindre hyperstimulation utérine avec le MO, mais l'hétérogénéité rend ces résultats difficiles à interpréter.
[Remarque : Les 22 références dans la section de classification en attente de la revue pourraient modifier, une fois évaluées, les conclusions de la revue.]