La névrite optique est une maladie inflammatoire du nerf optique caractérisée par une perte soudaine de la vue pendant plusieurs heures ou plusieurs jours. L'objectif de cette revue était d'évaluer l'efficacité des corticostéroïdes contre la névrite optique aiguë. Nous avons inclus six essais contrôlés randomisés (750 participants), réalisés au Danemark, en Allemagne, en Inde, au Japon, au Royaume-Uni et aux États-Unis. Ces essais comparaient le traitement aux corticostéroïdes à un placebo ou à un autre traitement avec des variations dans les voies d'administration et la dose administrée. À six mois et à un an, les participants randomisés pour recevoir des corticostéroïdes étaient plus susceptibles d'avoir une vue, une sensibilité au contraste (capacité à distinguer les changements minimes des teintes des lettres sur une échelle d'acuité visuelle) et un champ de vision (zone visible en regardant droit devant soi) normaux comparé aux participants recevant le placebo, mais ces différences n'étaient pas cliniquement significatives. Les effets indésirables, même s'ils n'étaient pas indiqués dans chaque essai, comprenaient l'acné, une glycémie élevée, des problèmes gastro-intestinaux, des céphalées, de la fièvre et des troubles du sommeil et de l'humeur. Les résultats suggèrent qu'il n'existe aucune preuve démontrant les effets bénéfiques des corticostéroïdes par voie orale ou intraveineuse comparé à un placebo pour les critères d'évaluation de l'acuité visuelle, du champ de vision et de la sensibilité au contraste.
Il n'existe pas de preuves concluantes d'un bénéfice en termes de récupération de l'acuité visuelle, de la sensibilité au contraste ou du champ de vision normaux avec des corticostéroïdes par voie intraveineuse ou orale aux doses évaluées dans les essais inclus dans cette revue.
La névrite optique est une maladie inflammatoire du nerf optique. Elle survient plus fréquemment chez les femmes que chez les hommes. Elle se manifeste généralement par une perte brutale de la vue, le recouvrement de la vue n'est pratiquement jamais total. Très proche de la sclérose en plaques en termes de pathogénèse, elle peut être la manifestation initiale de cette maladie. Chez certains patients, aucune cause sous-jacente n'a été découverte.
Évaluer les effets des corticostéroïdes sur la récupération visuelle des patients atteints de névrite optique aiguë.
Nous avons effectué des recherches dans CENTRAL (qui contient le registre des essais du groupe Cochrane sur l'œil et la vision) (The Cochrane Library 2012, numéro 1), MEDLINE (de janvier 1950 à février 2012), EMBASE (de janvier 1980 à février 2012), Latin American and Caribbean Literature on Health Sciences (LILACS) (de janvier 1982 à février 2012), le méta-registre des essais contrôlés (mREC) (www.controlled-trials.com), ClinicalTrials.gov (www.clinicaltrials.gov) et le système d'enregistrement international des essais cliniques de l'OMS (ICTRP pour International Clinical Trials Registry Platform) (www.who.int/ictrp/search/fr). Aucune restriction concernant la langue ou la date n'a été appliquée aux recherches électroniques d'essais. Les dernières recherches dans les bases de données électroniques ont été effectuées le mardi 21 février 2012. Nous avons également effectué des recherches dans les listes bibliographiques des rapports d'essai identifiés pour trouver des essais supplémentaires.
Nous avons inclus les essais randomisés qui évaluaient les corticostéroïdes, sous toutes les formes, dans toutes les doses et selon toutes les voies d'administration, chez les personnes atteintes de névrite optique aiguë.
Deux auteurs ont extrait les données concernant la qualité méthodologique et les critères de jugement de manière indépendante pour l'analyse.
Nous avons inclus six essais randomisés qui portaient sur un total de 750 participants. Deux essais évaluaient les corticostéroïdes par voie orale à faible dose, tandis qu'un essai évaluait les corticostéroïdes par voie intraveineuse à faible dose dans deux bras de traitement et deux essais évaluaient une dose plus importante de corticostéroïdes en intraveineuse. Un essai à trois bras évaluait les corticostéroïdes par voie orale à faible dose et les corticostéroïdes par intraveineuse à haute dose par rapport à un placebo. Les essais évaluant les corticostéroïdes par voie orale comparaient différentes doses de corticostéroïdes à un placebo. Nous n'avons donc pas effectué de méta-analyse de ces essais. Dans une méta-analyse des essais évaluant les corticostéroïdes à une dose totale supérieure à 3 000 mg administrée en intraveineuse, le risque relatif d'acuité visuelle normale avec des corticostéroïdes en intraveineuse comparé à un placebo était de 1,06 (intervalle de confiance (IC) 95 % 0,89 à 1,27) à six mois et de 1,06 (IC à 95 % 0,92 à 1,22) à un an. Le risque relatif de sensibilité au contraste normale pour la même comparaison était de 1,10 (IC à 95 % 0,92 à 1,32) au bout d'un suivi de six mois. Nous n'avons pas effectué de méta-analyse pour ce critère de jugement au bout d'un suivi d'un an en raison d'une hétérogénéité statistique importante. Le risque relatif de champ visuel normal pour cette comparaison était de 1,08 (IC à 95 % 0,96 à 1,22) à six mois et de 1,02 (IC à 95 % 0,86 à 1,20) à un an. La qualité de vie a été évaluée et indiquée dans un essai.