Résumé en attente.
Sur la base des données documentées dans les essais cliniques, il serait compréhensible que les patients atteints de schizophrénie acceptant de prendre du décanoate de flupenthixol souhaitent recevoir une dose standard plutôt qu'une dose élevée. Dans l'état actuel des preuves, rien ne permet de départager le décanoate de flupenthixol et d'autres antipsychotiques à effet retard. Le choix du médicament à effet retard à utiliser doit donc se fonder sur l'avis clinique et les préférences des patients schizophrènes et de leurs soignants. Les responsables et décideurs politiques devraient exiger des données de qualité supérieure à celles apportées jusqu'ici par la communauté scientifique.
Cette revue souligne la nécessité de réaliser des essais cliniques randomisés à grande échelle bien planifiés et bien documentés afin de déterminer les effets du décanoate de flupenthixol, en particulier par rapport aux antipsychotiques oraux. Les futures études devront également prendre en compte des critères tels que les résultats des hôpitaux et des services, la satisfaction vis-à-vis des soins et les données économiques.
Les médicaments antipsychotiques constituent le pilier du traitement de la schizophrénie et des troubles psychotiques de même nature. Les injections de médicaments à effet retard et à action prolongée, tels que le décanoate de flupenthixol, sont fréquemment utilisées en traitement d'entretien à long terme.
Évaluer les effets du décanoate de flupenthixol par rapport à un placebo, des antipsychotiques oraux et d'autres préparations neuroleptiques à effet retard chez les patients atteints de schizophrénie et d'autres troubles mentaux sévères en termes de résultats cliniques, sociaux et économiques.
Des essais pertinents ont été identifiés en consultant Biological Abstracts (1982-1998), la Bibliothèque Cochrane (numéro 2, 1998), le registre du groupe Cochrane sur la schizophrénie (décembre 1998), EMBASE (1980-1998), MEDLINE (1966-1998) et PsycLIT (1974-1998). Les références bibliographiques de tous les essais pertinents ont été examinées afin d'identifier d'autres études, et l'auteur principal de chaque essai inclus ainsi que les sociétés pharmaceutiques concernées ont été contactés.
Tous les essais contrôlés randomisés portant sur des patients atteints de schizophrénie ou d'autres troubles psychotiques de même nature et comparant du décanoate de flupenthixol à un placebo ou à d'autres médicaments antipsychotiques. Tous les critères de jugement cliniquement pertinents ont été examinés.
Nous avons sélectionné les études, évalué la qualité et extrait les données de manière fiable. Pour les données dichotomiques, les rapports des cotes de Peto avec des intervalles de confiance (IC) à 95 % ont été estimés. Dans la mesure du possible, les statistiques du nombre de sujets à traiter (NST) ont également été calculées. L'analyse a été effectuée sur la base de l'intention de traiter. La somme des données continues normales a été produite à l'aide de la différence moyenne pondérée (DMP). Des données issues d'échelles n'ont été présentées que pour les outils ayant atteint les niveaux de qualité prédéfinis.
Aucun essai ne comparait du décanoate de flupenthixol à un placebo. Une étude à petite échelle comparait du décanoate de flupenthixol à un antipsychotique oral (penfluridol). Aucune différence notable n'était observée entre les deux préparations. Lorsque le décanoate de flupenthixol était comparé à d'autres préparations à effet retard, aucune différence n'était observée concernant des critères de jugement tels que les décès, l'impression globale, les rechutes (rapport des cotes de 1,16, IC entre 0,7 et 1,9) ou les arrêts prématurés (rapport des cotes de 1,00, IC entre 0,6 et 1,7). Deux études à petite échelle suggèrent que le décanoate de flupenthixol est responsable de moins de troubles du mouvement que d'autres médicaments antipsychotiques à effet retard (rapport des cotes de 0,23, IC entre 0,08 et 0,7, NST de 5). Cela ne s'applique pas à des effets secondaires spécifiques tels que les tremblements (rapport des cotes de 1,2, IC de 0,3-4) et la dyskinésie tardive (rapport des cotes de 1,60, IC de 0,4-6).
Deux essais comparant des doses élevées de décanoate de flupenthixol à une dose standard de ~ 40 mg par injection ne rapportaient aucune différence significative concernant le critère de jugement des rechutes (rapport des cotes de 0,32, IC entre 0,09 et 1,2). Un essai à petite échelle (n = 59) comparant une très faible dose de décanoate de flupenthixol (~6 mg/IM) à une très faible dose de ~9 mg par injection ne rapportait pas non plus de différence concernant les taux de rechute (rapport des cotes de 0,3, IC entre 0,1 et 1,1).