Cette revue montre que l'utilisation régulière pendant au moins sept jours de médicaments bêta2 inhalés soulage l'obstruction des voies respiratoires et peut également améliorer les symptômes associés à la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) chez la plupart des patients, mais pas tous. Les patients sont beaucoup plus susceptibles de préférer ce type de traitement à un placebo et le risque d'échec ou d'abandon du traitement est plus réduit. L'administration régulière de ce type de médicaments inhalés devrait être réservée aux patients rapportant un bénéfice symptomatique et clinique. Des bronchodilatateurs à action prolongée plus récents sont désormais disponibles et pourraient s'avérer plus pratiques et/ou efficaces chez ces patients. Cette revue indique cependant que les médicaments plus anciens et moins chers sont efficaces dans le traitement de la BPCO.
La prise régulière de bêta2-agonistes à courte durée d'action pendant au moins sept jours est associée à une amélioration de la fonction pulmonaire post-bronchodilatateur et à une diminution de la dyspnée chez les patients présentant une BPCO stable. Les patients sont beaucoup plus susceptibles de préférer le traitement aux bêta2-agonistes au placebo et moins susceptibles d'abandonner le traitement. Aucune des études incluses dans cette revue n'apportait suffisamment de données ou ne présentait une durée ou une échelle suffisante pour apporter des informations fiables concernant les effets indésirables. Des études en parallèle à grande échelle et à plus long terme sont nécessaires afin d'étudier l'effet du traitement régulier aux bêta2-agonistes inhalés sur la mortalité, la progression de la maladie et les effets secondaires. De nouveaux bronchodilatateurs à action prolongée (y compris des bêta2-agonistes à action prolongée) sont aujourd'hui disponibles et pourraient être plus pratiques et/ou efficaces chez ces patients. Cette revue indique cependant que les médicaments plus anciens et moins chers sont efficaces chez les patients atteints de BPCO.
La bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) est une affection chronique caractérisée par une limitation progressive du flux respiratoire qui est, au mieux, partiellement réversible. Malgré cette réversibilité limitée, les patients rapportent souvent une amélioration symptomatique sous bronchodilatateurs bêta2 à courte durée d'action. Les bronchodilatateurs bêta2 à courte durée d'action sont utilisés dans la prise en charge des exacerbations stables et aiguës de la BPCO.
Déterminer l'efficacité clinique et évaluer les effets indésirables d'un traitement régulier aux bronchodilatateurs bêta2-agonistes à courte durée d'action chez les patients atteints de BPCO stable.
Une recherche a été effectuée dans la base de données du groupe Cochrane sur les voies respiratoires. Les références bibliographiques des articles de revue et le texte intégral des essais contrôlés randomisés (ECR) ont également été consultés afin d'identifier d'autres références potentiellement pertinentes.
Les ECR d'une durée d'au moins une semaine comparant un traitement aux bêta2-agonistes à courte durée d'action inhalés à un placebo chez des patients présentant une BPCO stable.
L'extraction des données et l'évaluation de la qualité des études ont été effectuées par deux évaluateurs de manière indépendante. Les auteurs des études ont été contactés lorsqu'il manquait des données ou que des informations supplémentaires étaient nécessaires. Les données ont été analysées à l'aide du logiciel Cochrane Review Manager.
Treize études ont été incluses dans cette revue. Toutes les études utilisaient un plan d'étude en cross over et étaient de haute qualité. La spirométrie réalisée à la fin de la période d'étude et après l'administration du traitement (post-bronchodilatateur) montrait une légère augmentation significative du VEMS et de la CVF par rapport au placebo (DMP de 0,14 l ; IC à 95 %, entre 0,04 et 0,25, DMP de 0,30 l ; IC à 95 %, entre 0,02 et 0,58, respectivement). De plus, le DEP du matin et du soir présentaient une amélioration significativement supérieure pendant le traitement actif par rapport au traitement placebo (DMP de 29,17 l/mn ; IC à 95 %, entre 0,25 et 58,09, DMP de 36,75 l/mn ; IC à 95 %, entre 2,56 et 70,94, respectivement).
Une amélioration significative du score de dyspnée de jour était observée pendant le traitement au bêta2-agoniste par rapport au placebo (DMS de 1,33 ; IC à 95 %, entre 1,0 et 1,65).
Le risque d'abandon de l'étude (échec du traitement) chez les patients sous placebo était presque deux fois supérieur à celui des patients sous bêta2-agonistes (RR de 0,49 ; IC à 95% entre 0,33 et 0,73). Les patients préféraient les bêta2-agonistes presque dix fois plus souvent que le placebo (rapport des cotes de 9,04 ; IC à 95% entre 4,64 et 17,61).
Une étude qui utilisait un questionnaire validé pour l'évaluation de la « qualité de vie » rapportait des améliorations extrêmement significatives des scores de dyspnée (p = 0,003) et de fatigue (p = 0,0003) pendant le traitement au salbutamol.
Aucune étude ne rapportait d'effets secondaires graves pendant le traitement aux bêta-agonistes inhalés. Aucune des études ne présentait cependant une durée ou une échelle suffisante pour apporter des informations pertinentes concernant les effets secondaires à long terme.