L'atrophie vaginale est une affection fréquente chez les femmes après la ménopause. Elle entraine sécheresse vaginale et démangeaisons et peut rendre les rapports sexuels douloureux. L'hormone femelle œstrogène constitue une option thérapeutique pour l'atrophie vaginale, mais elle peut provoquer des effets indésirables tels que saignements et sensibilité mammaire. Les femmes peuvent prendre des œstrogènes en comprimés ou par injection. Elles peuvent aussi appliquer l'hormone localement à l'aide de crèmes, d'éponges, d'ovules (des comprimés placés dans le vagin) ou d'un anneau libérant des hormones placé dans le vagin. La revue a constaté que tous les modes d'administration d'œstrogènes soulagent les symptômes. Cependant, certaines crèmes peuvent provoquer des effets indésirables et les femmes préféraient les anneaux vaginaux.
Les crèmes, les éponges, les ovules et l'anneau vaginal libérant de l'œstradiol sont apparus être de même efficacité pour les symptômes d'atrophie vaginale. Un essai avait constaté des effets secondaires importants liés à l'administration de crème (œstrogènes conjugués équins) en comparaison avec les ovules, provoquant saignements utérins, douleurs mammaires et douleurs périnéales. Un autre essai avait observé une importante hyperstimulation endométriale suite à l'utilisation de la crème (œstrogènes conjugués équins) en comparaison avec l'anneau. Il s'est avéré que les femmes avaient préféré le traitement au moyen de l'anneau vaginal libérant de l'œstradiol, pour ce qui concerne la facilité d'utilisation, le confort du produit et la satisfaction globale.
Les femmes ménopausées se plaignent fréquemment d'atrophie vaginale ; les symptômes en sont la sécheresse vaginale, les démangeaisons, l'inconfort et les rapports sexuels douloureux. Le traitement systémique de ces symptômes sous la forme d'une hormonothérapie substitutive par voie orale n'est pas toujours nécessaire. L'alternative consiste en des préparations œstrogéniques administrées par voie vaginale (sous forme de crèmes, d'éponges, d'ovules et de l'anneau libérant de l'œstradiol).
Cette revue visait à comparer l’efficacité, l’innocuité et l’acceptabilité des préparations œstrogéniques pour les femmes qui souffrent d'atrophie vaginale.
Nous avons effectué des recherches dans le registre des essais du groupe Cochrane sur les troubles menstruels et l'hypofertilité (recherches effectuées en janvier 2006), The Cochrane Library (numéro 2006, 2), MEDLINE (de 1966 à janvier 2006), EMBASE (de 1980 à janvier 2006), Current Contents (de 1993 à janvier 2006), Biological Abstracts (de 1969 à 2006), Social Sciences Index (de 1980 à janvier 2006), PsycINFO (de 1972 à février 2006), CINAHL (de 1982 à mai 2006) ainsi que dans les références bibliographiques d'articles. Nous avons également contacté des fabricants et des chercheurs dans le domaine.
Pour être inclus, les essais devaient être des comparaisons randomisées de préparations œstrogéniques administrées par voie vaginale chez des femmes ménopausées, pour le traitement des symptômes résultant de l'atrophie vaginale ou vaginite.
Trente-sept essais ont été identifiés : 18 d'entre-eux ont été exclus. La qualité des essais inclus a été évaluée et deux auteurs de la revue ont extrait les données de manière indépendante. Les rapports de cotes ont été calculés pour les variables de résultat dichotomiques, et les différences moyennes pour les variables continues. Les critères de résultat analysés ont été classés sous les rubriques suivantes : efficacité, innocuité et acceptabilité.
Dix-neuf essais totalisant 4162 femmes ont été inclus dans cette revue. La qualité globale des études était bonne, même si tous les essais n'avaient pas mesuré les mêmes critères de résultat. Tous les essais avaient mesuré l'efficacité, à l'aide de diverses mesures de résultat. La comparaison de l'efficacité de différentes préparations œstrogéniques (sous forme de crèmes, d'éponges, d'ovules et de l'anneau vaginal libérant de l'œstradiol) à soulager les symptômes d'atrophie vaginale, mettait en évidence des résultats significatifs en faveur de la crème, de l'anneau et des ovules par rapport au placebo et au gel non hormonal.
Quatorze essais avaient comparé l'innocuité. Quatre s'étaient intéressés à l'hyperplasie, quatre à l'hyperstimulation endométriale et sept aux effets indésirables. Un essai avait montré des effets néfastes de la crème (œstrogènes conjugués équins) par rapport aux ovules (œstradiol), notamment des saignements utérins, des douleurs mammaires et des douleurs périnéales (1 ECR ; RC 0,18 ; IC à 95% 0,07 à 0,50). Deux essais avaient constaté une importante hyperstimulation de l'endomètre, évaluée par un test de provocation progestatif, dans le groupe à crème (œstrogènes conjugués équins) par rapport à l'anneau (RC 0,29 ; IC à 95% 0,11 à 0,78). Il y avait une incidence d'hyperplasie simple, non statistiquement significative, de 2 % dans le groupe à anneau comparé à la crème (estrogènes conjugués équins) et une incidence d'hyperplasie de 4 % (une simple, une complexe) dans le groupe à crème (estrogènes conjugués équins) comparé aux ovules (œstradiol).
Onze études avaient comparé l'acceptabilité pour les participantes à travers : le confort d'utilisation du produit, la facilité d'utilisation, la note globale attribuée au produit, le système d'administration et la satisfaction. Les résultats ont montré une préférence marquée pour l'anneau vaginal libérant de l'œstradiol.