Aucune preuve probante ne permet de corroborer la pratique du yoga comme traitement pour contrôler l'épilepsie.
L'épilepsie est un trouble qui se caractérise par des convulsions récurrentes dues à des décharges électriques anormales dans le cerveau. La majorité des crises d'épilepsie peuvent être contrôlées par la prise de médicaments anti-épileptiques, mais parfois ces crises évoluent pour devenir résistantes à ces médicaments. Les personnes épileptiques peuvent aussi avoir recours à des traitements non médicamenteux, comme le yoga. Cette revue évalue l'utilité du yoga comme traitement pour contrôler l'épilepsie. Aucune preuve probante n'a permis de corroborer la pratique du yoga et d'autres essais sont requis.
Aucune conclusion fiable ne peut être établie concernant l'efficacité liée à la pratique du yoga comme traitement de l'épilepsie. Des études supplémentaires sont nécessaires.
Ceci est une version mise à jour de la revue Cochrane originale publiée dans le numéro 1 en 2002.
Le yoga relaxe, réduit le stress, influe sur l'électroencéphalogramme et le système nerveux autonome, ce qui permet ainsi de contrôler les crises. Le yoga peut être une option thérapeutique intéressante pour le traitement de l'épilepsie, à condition que son efficacité soit démontrée.
Évaluer l'efficacité du yoga pour le traitement des personnes épileptiques.
Nous avons effectué des recherches dans le registre spécialisé du groupe Cochrane sur l'épilepsie (16 mai 2011), le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL, numéro 2 sur 4, The Cochrane Library 2011) et MEDLINE (1948 à la semaine 1 de mai 2011), ainsi que dans les registres du Research Council for Complementary Medicine. Nous avons également effectué des recherches dans les listes bibliographiques de l'ensemble des études identifiées.
Des essais contrôlés randomisés et des essais cliniques contrôlés portant sur le traitement de l'épilepsie par la pratique du yoga.
Deux auteurs de la revue ont sélectionné les essais à inclure et extrait des données de façon indépendante. Les critères de jugement étudiés étaient les suivants : pourcentage de personnes ne souffrant plus de crises d'épilepsie ; fréquence et durée des crises. Les analyses ont été réalisées en intention de traiter.
Nous avons trouvé deux études ouvertes portant sur un total de 50 sujets (18 pratiquant le yoga et 32 soumis à des interventions de contrôle). La prise de médicaments anti-épileptiques n'a pas été interrompue dans les deux études. La randomisation était aléatoire dans une étude (Quasi).
Les résultats de l'étude comparant le yoga au yoga simulé ou l'absence de yoga sont les suivants :
(i) disparition des crises pendant six mois - le rapport des cotes (RC) avec des intervalles de confiance (IC) de 95 % pour le yoga par rapport au yoga simulé était de 14,54 (IC à 95 % 0,67 à 316,69) et pour le groupe pratiquant le yoga et ne suivant pas de traitement de 17,31 (IC à 95 % 0,80 à 373,45) ;
(ii) baisse de la fréquence des crises - la différence de la moyenne pondérée entre le groupe pratiquant le yoga et le yoga simulé était de - 2,10 (IC à 95 % - 3,15 à - 1,05) et pour le groupe pratiquant le yoga et ne suivant pas traitement de - 1,10 (IC à 95 % - 1,80 à - 0,40) ;
(iii) baisse de plus de 50 % de la fréquences des crises - le RC pour le groupe pratiquant le yoga et le yoga simulé était de 81,00 (IC à 95 % 4,36 à 1 504,46) et pour le groupe pratiquant le yoga et ne suivant pas de traitement de 158,33 (IC à 95 % 5,78 à 4 335,63) ;
(iv) baisse de plus de 50 % de la durée des crises - le RC pour le groupe pratiquant le yoga et le yoga simulé était de 45,00 (IC à 95 % 2,01 à 1 006,75) et pour le groupe pratiquant le yoga et ne suivant pas de traitement de 53,57 (IC à 95 % 2,42 à 1 187,26).
Dans l'autre d'étude, aucune différence significative n'a été signalée entre les groupes pratiquant le yoga et suivant un traitement ACT (Acceptance and Commitment Therapy) au niveau du taux de disparition des crises, de la baisse de 50 %, voire plus, de la fréquence ou de la durée des crises lors de la visite de suivi au bout d'un an. Le groupe pratiquant le yoga a révélé une amélioration significative de l'échelle SWLS (Satisfaction With Life Scale), contrairement au groupe suivant un traitement ACT qui révélait une amélioration de l'échelle WHOQOL-BREF (à long terme).