L'objectif de cette revue était de déterminer les effets du palmitate de pipotiazine dans la schizophrénie par rapport à un placebo, d'autres antipsychotiques oraux et d'autres antipsychotiques à effet retard. Nous avons inclus les résultats de 12 essais à moyen terme, deux essais à long terme, trois essais à court terme et un essai qui examinait les effets immédiats des médicaments. Nous avons observé que la pipotiazine à effet retard était efficace dans le traitement de la schizophrénie, mais que ses effets étaient globalement similaires à ceux d'autres médicaments à effet retard et médicaments antipsychotiques typiques oraux.
Bien que des essais randomisés bien réalisés et documentés demeurent nécessaires afin d'apporter des recommandations exhaustives pour la pratique (il n'existe aucune donnée concernant les résultats des hôpitaux et des services, la satisfaction vis-à-vis des soins et les résultats économiques), le palmitate de pipotiazine est un choix viable, tant pour les cliniciens que pour les bénéficiaires des soins.
Les médicaments antipsychotiques sont généralement administrés par voie orale mais l'observance peut être problématique. Le développement des injections à effet retard dans les années 1960 a donné lieu à leur utilisation extensive en tant que traitement d'entretien à long terme. Le palmitate de pipotiazine est un médicament à effet retard de la famille des phénothiazines, des médicaments antipsychotiques.
Évaluer les effets cliniques, sociaux et économiques du palmitate et de l'undécylénate de pipotiazine à effet retard par rapport à un placebo, des antipsychotiques oraux et d'autres préparations antipsychotiques à effet retard chez les patients atteints de schizophrénie.
Dans le cadre de cette mise à jour, nous avons consulté le registre du groupe Cochrane sur la schizophrénie (juin 2003). Nous avons également examiné les références bibliographiques de tous les essais pertinents afin d'identifier d'autres études, et contacté des représentants de l'industrie.
Nous avons inclus tous les essais cliniques randomisés comparant du palmitate et de l'undécylénate de pipotiazine à effet retard à des antipsychotiques oraux ou d'autres préparations à effet retard chez des patients atteints de schizophrénie.
Nous avons sélectionné les études, évalué la qualité et extrait les données de manière fiable et indépendante. Nous avons calculé le risque relatif (RR) à effets aléatoires, les intervalles de confiance (IC) à 95 % et, dans la mesure du possible, le nombre de sujets à traiter (NST) sur la base de l'intention de traiter. Pour les données continues, nous avons calculé les différences moyennes pondérées (DMP). Nous n'avons présenté de données issues d'échelles que pour les outils ayant atteint les niveaux de qualité prédéfinis.
Lorsque le palmitate de pipotiazine était comparé à un antipsychotique oral standard, aucune différence n'était observée concernant les critères de jugement de l'impression globale (n = 53, 1 ECR, RR de 2,57, IC entre 0,8 et 8,6), des rechutes (n = 124, 1 ECR, RR de 1,55, IC entre 0,76 et 3,2), du taux d'attrition (n = 219, 3 ECR, RR de 1,37, IC entre 0,8 et 2,4) et du comportement (n = 124, 1 ECR, DMP de 4,65, IC entre -1,1 et 10,4). En outre, aucune différence n'était rapportée concernant des effets indésirables tels que la dyskinésie tardive ou le recours à des anticholinergiques.
Seize études comparaient du palmitate de pipotiazine à d'autres préparations à effet retard (n = 1 123). Le palmitate de pipotiazine était systématiquement équivalent à d'autres médicaments à effet retard concernant plusieurs critères de jugement, notamment l'impression globale (n = 217, 4 ECR, RR d'absence d'amélioration de 0,99, IC entre 0,91 et 1,07), les rechutes (n = 239, 5 ECR, RR de rechute à 1 an de 0,98, IC entre 0,55 et 1,75), et les effets indésirables (n = 337, 5 ECR, RR de recours à un anticholinergique de 0,98, IC entre 0,84 et 1,15).