L'incontinence urinaire est l'incapacité à prévenir les fuites urinaires. L'incontinence urinaire liée au stress se caractérise par des fuites urinaires qui surviennent lorsqu'une personne tousse ou fait de l'exercice physique. Les causes pourraient être des dommages au niveau des muscles qui soutiennent la vessie, et des lésions au niveau des nerfs au cours d'un accouchement. Lorsque les méthodes non chirurgicales, comme les exercices musculaires au niveau du plancher pelvien (la base de l'abdomen), n'ont pas fonctionné, la chirurgie est parfois utilisée pour soulever et soutenir la vessie. La réparation vaginale antérieure a pour but d'atteindre cet objectif, en opérant via la paroi vaginale. La revue de 10 essais totalisant 1012 femmes a trouvé des données indiquant que la chirurgie abdominale peut être meilleure que la chirurgie vaginale. Pour autant, il n'existe pas suffisamment d'informations sur les effets secondaires, ou en comparaison avec les autres méthodes physiques ou chirurgicales destinées à traiter les fuites urinaires.
Il n'existe pas suffisamment de données pour permettre une comparaison de la réparation vaginale antérieure avec une thérapie physique ou la suspension à l'aiguille pour traiter l'incontinence urinaire primaire liée au stress chez la femme. La suspension rétropubienne abdominale ouverte semblait être meilleure que la réparation vaginale antérieure, si l'on se base sur les taux de guérison subjectifs dans huit essais, même chez les femmes qui avaient un prolapsus en plus de l'incontinence liée au stress (six essais). Le recours à une chirurgie pour incontinence répétée était également moindre après l'opération abdominale. Pour autant, il n'y a pas suffisamment d'informations sur les complications post-opératoires et la morbidité.
La réparation vaginale antérieure (colporrhaphie antérieure) est une opération traditionnellement utilisée chez les femmes souffrant d'incontinence urinaire liée au stress modérée à grave . Environ un tiers des femmes adultes souffrent d'incontinence urinaire.
Déterminer les effets d'une réparation vaginale antérieure (colporrhaphie antérieure) sur l'incontinence urinaire par rapport à d'autres options thérapeutiques.
Nous avons effectué des recherches dans le registre d'essais spécialisés du groupe Cochrane sur l’incontinence (recherches du 01.09.09) et les listes bibliographiques des articles pertinents.
Les essais randomisés ou quasi-randomisés qui incluaient la réparation vaginale antérieure pour traiter l'incontinence urinaire.
Les deux relecteurs ont indépendamment extrait des données et évalué la qualité des essais. Trois enquêteurs ont été contactés pour obtenir des informations supplémentaires.
Dix essais ont été identifiés, ils incluaient 385 femmes avec une réparation vaginale antérieure et 627 ayant reçu des interventions comparées.
Un seul essai de petite taille a fourni des données insuffisantes pour évaluer la réparation vaginale antérieure par rapport à une thérapie physique. Les performances de la réparation antérieure par rapport à la suspension à l'aiguille du col de la vessie semblaient similaires (RR pour l'échec après une année 1,16, IC à 95 % 0,86 à 1,56) mais des différences cliniquement importantes n'ont pas pu être écartées avec certitude. Aucun essai ne comparait la réparation antérieure aux opérations avec fronde sous-urétrale ou aux colposuspensions laparoscopiques, ni ne comparait les autres opérations vaginales.
La réparation vaginale antérieure était moins efficace que la suspension rétropubienne abdominale ouverte, en se basant sur les taux de guérison signalés par les patients dans huit essais mais sur le moyen terme (taux d'échec entre un à cinq ans après la réparation antérieure 97/259 (38 %) versus 57/327 (17 % ; risque relatif (RR 2,29, intervalle de confiance (IC) à 95 % 1,7 à 3,08) et sur le long terme (après cinq ans, (49/128 (38 %) versus 31/145 (21%) ; RR 2,02, IC à 95 % 1,36 à 3,01). Il existait des données issues de trois de ces essais indiquant que cela se reflétait dans un besoin de plus d'opérations pour incontinence répétée (25/107 (23 %) versus 4/164 (2 %) ; RR 8,87, IC à 95 % 3,28 à 23,94). Ces résultats se vérifient qu'il y ait ou non un prolapsus (relâchement des muscles pelviens). Bien que moins de femmes présentaient un prolapsus après une réparation antérieure (RR 0,24, IC à 95 % 0,12 à 0,47), une opération ultérieure du prolapsus semblait être similaire en terme de fréquence après une opération vaginale (3 %) ou abdominale (4 %).
En ce qui concerne le type de suspension rétropubienne abdominale ouverte, la plupart des données étaient liées aux comparaisons entre la réparation vaginale antérieure et la colposuspension de Burch. Les quelques données décrivant la comparaison de la réparation antérieure avec la procédure Marshall-Marchetti-Krantz étaient cohérentes avec celles pour la colposuspension de Burch.