Nous avons très peu confiance que le massage soit un traitement efficace pour la lombalgie. Le massage améliore l'issue de la douleur des lombalgies aiguës, subaiguës et chroniques uniquement dans le suivi à court terme. L'amélioration fonctionnelle était observée chez les participants souffrant de lombalgies subaiguës et chroniques lorsque comparés avec un contrôle inactif, mais seulement pour le suivi à court terme. Il n'y avait que des effets indésirables mineurs avec le massage.
La lombalgie est l'un des problèmes musculo-squelettiques les plus courants et les plus coûteux dans la société moderne. Il est ressenti par 70 % à 80 % des adultes à un moment dans leur vie. La massothérapie a le potentiel de réduire au minimum la douleur et d'accélérer le retour à un fonctionnement normal.
Évaluer les effets de la massothérapie pour les personnes souffrant de lombalgies non spécifiques.
Nous avons effectué une recherche dans PubMed jusqu'en août 2014, et dans les bases de données suivantes jusqu'en juillet 2014 : MEDLINE, EMBASE, CENTRAL, CINAHL, LILACS, Index to Chiropractic Literature et Proquest Dissertation Abstracts. Nous avons également vérifié les références bibliographiques. Il n'y avait aucune restriction concernant la langue utilisée.
Nous avons inclus uniquement les essais contrôlés randomisés portant sur des adultes souffrant de lombalgies non spécifiques classées comme aiguë, subaiguë ou chronique. Le massage était défini comme la manipulation de tissus mous utilisant les mains ou un dispositif mécanique. Nous avons regroupé les groupes de comparaison en deux types : les témoins inactifs (un traitement fictif, la liste d'attente, ou l'absence de traitement), et les contrôles actifs (la manipulation, la mobilisation, la stimulation nerveuse électrique transcutanée (TENS), l'acupuncture, la traction, la relaxation, la thérapie physique, les exercices ou la formation à l'auto-prise en charge).
Nous avons utilisé les procédures méthodologiques standard de Cochrane et suivi les directives du groupe Cochrane sur les Douleurs lombaires (CBN). Deux auteurs ont indépendamment effectué la sélection des articles, l'extraction des données et l'analyse critique.
Au total, nous avons inclus 25 essais (3096 participants) dans la mise à jour de cette revue. La majorité de ces essais était financée par des organisations sans but lucratif. Un essai incluait des participants atteints de lombalgie aiguë, et les autres essais incluaient des personnes souffrant de lombalgie subaiguë ou chronique. Dans trois essais, le massage avait été réalisé à l'aide d'un dispositif mécanique, et les autres essais avaient utilisé seulement les mains. Le type de biais le plus fréquent dans ces études était le biais de performance et de mesure parce qu'il est difficile de masquer les participants, les massothérapeutes et les résultats mesurés. Nous avons jugé que la qualité des preuves était « faible » à « très faible », et les principales raisons pour cette rétrogradation étaient le risque de biais et les imprécisions. Rien ne suggérait l'existence d'un biais de publication. Pour la lombalgie aiguë, le massage s'est révélé être plus efficace que chez les témoins inactifs pour la douleur ((DMS -1,24, IC à 95 % -1,85 à -0,64 ; participants = 51 ; études = 1)) à court terme, mais pas pour la fonction ((DMS -0,50, IC à 95 % -1,06 à 0,06 ; participants = 51 ; études = 1)). Pour les lombalgies subaiguës et chroniques, le massage était plus efficace que chez les témoins inactifs pour la douleur ((DMS -0,75, IC à 95 % -0,90 à -0,60 ; participants = 761 ; études = 7)) et la fonction (DMS -0,72, IC à 95 % -1,05 à -0,39 ; participants = 725 ; études = 6 ;) à court terme, mais pas à long terme ; cependant, par rapport à des contrôles actifs, le massage était plus efficace pour la douleur, à la fois dans le court ((DMS -0,37, IC à 95 % -0,62 à -0,13 ; participants = 964 ; études = 12)) et le long terme ((DMS -0,40, IC à 95 % -0,80 à -0,01 ; participants = 757 ; études = 5)), mais aucune différence n'a été observée pour la fonction (à court et à long terme). Il n'y avait aucun rapport d'événements indésirables graves dans l'un de ces essais. Une augmentation de l'intensité de la douleur était l'événement indésirable le plus fréquemment rapporté chez 1,5 % à 25 % des participants.
Traduction réalisée par Mylène Badeau et révisée par Cochrane France.