Objectif de la revue
Nous avons mené cette revue systématique pour comparer l'azithromycine à l'amoxicilline ou à l'amoxiclav dans le traitement des infections aiguës des voies respiratoires inférieures (IVRI).
Contexte
Les infections aiguës des voies respiratoires inférieures (IVRI) constituent l’un des diagnostics les plus courants lors des consultations externes. Elles couvrent la bronchite aiguë et les exacerbations aiguës de la bronchite chronique jusqu’à la pneumonie. L’azithromycine est une sous-classe d’antibiotiques de la famille des macrolides et est utilisée pour traiter certaines infections bactériennes.
Date de recherche
Nous avons cherché des essais publiés et en cours en date de novembre 2014.
Caractéristiques des études
Essais contrôlés randomisés (ECR) et quasi-ECR comparant l’azithromycine à l’amoxicilline ou à l’amoxicilline/acide clavulanique chez les participants manifestant des preuves cliniques d’une IVRI aiguë telle qu’une bronchite aiguë, une pneumonie et une exacerbation aiguë d’une bronchite chronique.
Principaux résultats
Nous avons analysé les résultats de 15 essais regroupant 2 496 participants. Les effets de l’azithromycine sur la guérison, l’amélioration ou l’échec n’étaient pas supérieurs à ceux de l’amoxicilline ou de l’amoxiclav. L’azithromycine semble toutefois avoir une incidence d’événements indésirables plus faible que l’amoxicilline ou l’amoxiclav, mais cette différence n’est pas significative.
Qualité des preuves
Globalement, la qualité des données pour le critère de jugement principal est faible puisque seulement trois des 15 essais inclus faisaient preuve d'une dissimulation appropriée de la répartition. Ainsi, les preuves sont actuellement insuffisantes pour montrer de façon concluante que l'azithromycine est supérieure à l'amoxicilline ou à l'amoxiclav dans le traitement des IVRI aiguës.
Les preuves de la supériorité de l’azithromycine sur l’amoxicilline ou l’amoxiclav dans le traitement des infections aiguës des voies respiratoires inférieures ne sont pas claires. Chez les patients souffrant d’une bronchite aiguë de cause bactérienne suspectée, l’azithromycine a tendance à être plus efficace (incidence moindre d'un échec du traitement et d'événements indésirables qu'avec l’amoxicilline ou l’amoxiclav). La qualité méthodologique de la plupart des études était toutefois incertaine et l’échantillon de ces études était de petite taille ; des essais de qualité méthodologique élevée et de taille adéquate doivent donc être réalisés.
Les infections aiguës des voies respiratoires inférieures (IVRI) couvrent la bronchite aiguë et les exacerbations aiguës de la bronchite chronique jusqu’à la pneumopathie. Environ cinq millions de personnes meurent chaque année d’une infection aiguë des voies respiratoires. Parmi ces infections, la pneumonie représente la cause la plus fréquente de mortalité, d’hospitalisation et de consultation médicale. L’azithromycine est un antibiotique de la famille des macrolides, dont la structure a été modifiée à partir de l’érythromycine et qui exerce une activité contre certains organismes gram négatifs associés aux infections des voies respiratoires, particulièrement Haemophilus influenzae (H. influenzae).
Comparer l’efficacité de l’azithromycine à celle de l’amoxicilline ou de l’amoxicilline/acide clavulanique (amoxiclav) dans le traitement des IVRI en termes d’échec clinique, d’incidence des événements indésirables et d’éradication microbienne.
Nous avons effectué des recherches dans CENTRAL (2014, numéro 10), MEDLINE (de janvier 1966 à la 4ème semaine d'octobre 2014) et EMBASE (de janvier 1974 à novembre 2014).
Essais contrôlés randomisés (ECR) et quasi-ECR comparant l’azithromycine à l’amoxicilline ou à l’amoxicilline/acide clavulanique chez les participants manifestant des preuves cliniques d’une IVRI aiguë telle qu’une bronchite aiguë, une pneumonie et une exacerbation aiguë d’une bronchite chronique.
Les auteurs de cette revue ont évalué de manière indépendante la qualité méthodologique de toutes les études potentielles identifiées lors des recherches. Nous avons extrait et analysé les données pertinentes séparément. Les divergences ont été résolues par la discussion. Nous avons initialement combiné tous les types d’IVRI aiguë dans les méta-analyses. Nous avons étudié l’hétérogénéité des résultats au moyen du graphique en forêt (forest plot) et du test Chi2 . Nous avons également utilisé l'indice statistique I2 pour mesurer les résultats incohérents entre les essais. Nous avons mené des analyses en sous-groupe et des analyses de sensibilité.
Seize essais portant sur 2 648 participants ont été inclus. Nous avons été en mesure d’analyser 15 des essais regroupant 2 496 participants. L’analyse combinée de tous les essais n’a montré aucune différence significative entre les deux groupes quant à l’incidence de l’échec clinique sur les jours 10 à 14 environ (risque relatif (RR), effets aléatoires 1,09 ; intervalle de confiance (IC) à 95 % de 0,64 à 1,85). Une analyse en sous-groupe des essais incluant des participants souffrant d’une bronchite aiguë a fait état d’un échec clinique sensiblement moindre dans le groupe azithromycine par comparaison aux groupes amoxicilline ou amoxiclav (RR effets aléatoires 0,63 ; IC à 95 % de 0,45 à 0,88). Une analyse de sensibilité a noté une réduction non significative de l’échec clinique chez les participants traités par azithromycine (RR 0,55 ; IC à 95 % de 0,25 à 1,21) dans trois études ayant une dissimulation de la répartition correcte, en comparaison avec un RR de 1,32 ; IC à 95 % de 0,70 à 2,49 dans 12 études dissimulées de manière inadéquate. Douze essais ont rapporté l’incidence de l’éradication microbienne et aucune différence significative n’a été constatée entre les deux groupes (RR 0,95 ; IC à 95 % de 0,87 à 1,03). Il y avait une diminution des événements indésirables dans le groupe azithromycine avec un RR de 0,76 (IC à 95 % de 0,57 à 1,00).
Traduction réalisée par Cochrane France