Les médicaments qui bloquent les opiacés sont parfois administrés aux personnes dépendantes aux opiacés lorsqu'elles sont sous sédation lourde ou anesthésie afin d'accélérer le sevrage. La revue d'essais montre que ce type de traitement de sevrage est plus rapide que le sevrage géré en réduisant les doses de méthadone ou de clonidine avec des médicaments symptomatiques. L'intensité du sevrage ressentie avec des approches sous anesthésie est identique à celle ressentie avec des approches utilisant une sédation minimale, mais il existe un risque significativement accru d'événements indésirables graves avec les approches assistées par anesthésie. Le manque de bénéfice supplémentaire et le risque de préjudice accru suggèrent que cette forme de traitement ne doit pas être poursuivie.
Comparée à une sédation légère, la sédation lourde n'apporte pas de bénéfices supplémentaires en termes de réduction de la gravité du sevrage ou d'augmentation des taux de démarrage d'un traitement d'entretien à la naltréxone. Etant donné que les événements indésirables menacent potentiellement le pronostic vital, la valeur du sevrage induit par les antagonistes sous sédation lourde ou anesthésie n'est pas confirmée. Le coût élevé des approches sous anesthésie, tant en termes financiers qu'en termes d'utilisation de ressources rares de soins intensifs, suggère que cette forme de traitement ne doit pas être poursuivie.
Le sevrage (désintoxication) est nécessaire avant un traitement non médicamenteux ou comme point final d'un traitement de substitution à long terme.
Evaluer l'efficacité des antagonistes des opiacés pour induire un sevrage des opiacés avec une sédation lourde ou une anesthésie concomitantes en termes de signes et symptômes de sevrage, d'achèvement du traitement et d'effets indésirables.
Nous avons effectué des recherches dans le registre Cochrane des essais contrôlés (The Cochrane Library, numéro 3, 2009), Medline (de janvier 1966 au 11 août 2009), Embase (de janvier 1985 à la semaine 32 de 2009), PsycINFO (de 1967 à juillet 2009) et dans les listes bibliographiques des articles.
Les études contrôlées portant sur le sevrage induit par des antagonistes sous sédation lourde ou anesthésie chez des participants dépendants aux opiacés comparé à d'autres approches ou à un régime différent de sevrage induit par des antagonistes sous anesthésie.
Un relecteur à évalué les études à inclure, procédé à l'extraction des données et évalué la qualité. Les décisions d'inclusion et le processus global ont été confirmés par une consultation entre l'ensemble des auteurs.
Neuf études (huit essais contrôlés randomisés), portant sur 1 109 participants, remplissaient les critères d'inclusion dans la revue.
Le sevrage induit par des antagonistes est plus intense, mais moins prolongé que le sevrage géré en réduisant les doses de méthadone et les doses de naltréxone suffisantes pour bloquer les effets des opiacés peuvent être établies significativement plus vite avec le sevrage induit par les antagonistes qu'avec le sevrage géré par la clonidine et des médicaments symptomatiques. Le degré de sédation n'affecte pas l'intensité et la durée du sevrage, bien que la durée de l'anesthésie puisse influer sur la gravité du sevrage. Il existe un risque significativement plus grand d'événements indésirables avec une sédation lourde comparé à une sédation légère (RR 3,21, IC à 95 % 1,13 à 9,12, P = 0,03) et probablement avec cette approche comparé à d'autres formes de désintoxication.