Il n'existe aucune preuve démontrant le bénéfice du midazolam en tant que sédatif pour les nouveau-nés dans les unités néonatales de soins intensifs. Les nouveau-nés soumis à des procédures inconfortables dans les unités de soins intensifs peuvent nécessiter une sédation pour réduire le stress et éviter des complications. Il est difficile de mesurer leur douleur aussi les sédatifs ou les analgésiques sont parfois négligés pour les nouveau-nés. Le midazolam est un sédatif à courte durée d'action de plus en plus utilisé dans les unités néonatales de soins intensifs. La revue des essais n'a découvert aucune preuve permettant d'appuyer l'utilisation du midazolam comme sédatif pour les nouveau-nés en soins intensifs. Les bébés recevant du midazolam restaient plus longtemps à l'hôpital et présentaient plus d'effets indésirables. Des recherches supplémentaires doivent être menées pour analyser l'innocuité et les effets du midazolam.
Les données sont insuffisantes pour encourager l'utilisation de la perfusion intraveineuse de midazolam comme sédatif pour les nouveau-nés en soins intensifs. Cette revue soulève des inquiétudes quant à l'innocuité du midazolam chez le nouveau-né. Des recherches supplémentaires sur l'efficacité et l'innocuité du midazolam chez le nouveau-né sont nécessaires.
Une sédation adéquate pour les nouveau-nés soumis à des procédures inconfortables peut réduire le stress et éviter les complications. Le midazolam est une benzodiazépine à courte durée d'action qui est de plus en plus utilisée dans les unités néonatales de soins intensifs (UNSI). Toutefois, son efficacité en tant que sédatif chez les nouveau-nés n'a pas été évaluée de façon systématique.
Déterminer si une perfusion intraveineuse de midazolam est un sédatif efficace, tel qu'il est évalué par des mesures comportementales ou physiologiques, ou les deux, pour les nouveau-nés gravement malades soumis à des soins intensifs et évaluer les effets indésirables cliniquement significatifs à court et à long terme associés à son utilisation.
Nous avons effectué une recherche de littérature conformément aux stratégies du groupe thématique Cochrane sur la néonatologie. Des essais contrôlés randomisés et quasi-randomisés portant sur l'utilisation du midazolam par voie intraveineuse chez les nouveau-nés ont été identifiés par une recherche dans le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL, la Bibliothèque Cochrane, numéro 3, 2012), MEDLINE (de 1985 à 2012), EMBASE (de 1980 à 2012) , CINAHL (de 1981 à 2012), les références bibliographiques des études publiées, les fichiers personnels et les résumés publiés dans les archives des résumés des conférences des Pediatric Academic Societies de 1990 à 2011.
Des essais contrôlés randomisés et quasi-randomisés portant sur la perfusion intraveineuse de midazolam chez des nourrissons âgés de 28 jours ou moins pour la sédation ont été sélectionnés pour la revue.
Les données relatives au critère principal de niveau de sédation ont été extraites. Les critères de jugement secondaires tels que l'hémorragie intraventriculaire (HIV), la leucomalacie périventriculaire (LPV), le décès, la durée du séjour en UNSI, et les effets indésirables associés au midazolam ont été évalués. Le cas échéant, des méta-analyses ont été effectuées au moyen du risque relatif (RR), de la différence de risque (DR), avec intervalle de confiance à 95 % (IC à 95 %) pour les variables catégorielles et la différence moyenne pondérée (DMP) pour les variables continues.
Trois essais ont été inclus dans cette revue. En utilisant différentes échelles de sédation, chaque étude a mis en évidence un niveau de sédation statistiquement significativement plus élevé dans le groupe du midazolam par rapport au groupe sous placebo. Toutefois, étant donné qu'aucune des échelles de sédation utilisées n'a été validée chez les nourrissons prématurés, l'efficacité du midazolam dans cette population n'a pas pu être établie. Une étude a mis en évidence une incidence statistiquement significativement plus élevée d'événements indésirables neurologiques (le décès, une HIV de degré III ou IV, une LPV), et une méta-analyse des données provenant de deux études a montré une durée de séjour significativement plus longue au plan statistique en UNSI dans le groupe du midazolam par rapport au groupe sous placebo.
Traduction réalisée par Cochrane France