Rappels visant à encourager les patients atteints de troubles mentaux graves à se présenter à leurs rendez-vous

Les premiers rendez-vous dans une clinique de santé mentale peuvent être une perspective inquiétante. Il arrive fréquemment que les patients ne se présentent pas au rendez-vous, ce qui fait perdre du temps aux médecins et peut retarder considérablement l'obtention des soins nécessaires. Un rappel discret peu de temps avant le rendez-vous pourrait, s'il était efficace, constituer un moyen rentable d'encourager les patients à se présenter. L'objectif de cette revue était d'identifier des preuves d'effets d'un appel téléphonique ou de l'envoi d'un courrier au cours des jours précédant le rendez-vous. Des études pertinentes ont été identifiées et, bien qu'aucune ne soit concluante, elles suggéraient toutes qu'un simple rappel pouvait effectivement encourager les patients à se présenter au rendez-vous.

Conclusions des auteurs: 

Des preuves indiquent qu'un simple rappel peu de temps avant la date du rendez-vous pourrait encourager les patients à se présenter à la consultation, et qu'une simple lettre d'orientation pourrait être plus efficace qu'un rappel téléphonique. Cette intervention simple pourrait constituer un moyen coût/efficace d'encourager l'observance lors du premier rendez-vous, mais il serait bon de confirmer ces résultats au moyen d'études randomisées à grande échelle, bien planifiées, réalisées et documentées.

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Contexte: 

Les rappels visant à encourager les patients à se présenter à la clinique sont souvent utilisés dans la pratique quotidienne par les soignants impliqués dans le soin de leurs patients atteints de problèmes de santé mentale. Ils peuvent adopter la forme d'un rappel téléphonique, d'incitations financières ou de remise d'une copie de la demande de consultation au patient.

Objectifs: 

Estimer les effets d'un simple rappel par des soignants professionnels pour encourager les patients qui pourraient être atteints de troubles mentaux graves à se présenter à la consultation.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons consulté le registre des essais du groupe Cochrane sur la schizophrénie (avril 2009) ainsi que les références bibliographiques, et avons contacté les auteurs des études. Nous avons mis à jour cette recherche le 17 mai 2012 et ajouté les résultats à la section de classification en attente de la revue.

Critères de sélection: 

Toutes les études randomisées (ou quasi-randomisées) pertinentes comparant l'utilisation de rappels en plus des soins standard chez les patients atteints de troubles mentaux graves tels que la schizophrénie. Les rappels avaient pour objectif déclaré d'encourager les patients à se présenter ou de faciliter leur contact avec des équipes de santé mentale, et pouvaient adopter la forme d'un document écrit (tel qu'une lettre), d'une communication électronique, d'un appel téléphonique ou d'une visite personnelle, ou employer des incitations financières ou d'autres récompenses.

Recueil et analyse des données: 

Les études ont été sélectionnées et les données extraites de manière indépendante. Pour les données dichotomiques homogènes, le risque relatif (RR) à effets aléatoires, les intervalles de confiance (IC) à 95 % et, le cas échéant, le nombre de sujets à traiter (NST) ont été calculés sur la base de l'intention de traiter. Pour les données continues, les évaluateurs ont calculé les différences moyennes pondérées.

Résultats principaux: 

Seuls quatre essais pertinents ont été identifiés (n total = 789). On ignore s'il existe réellement une différence entre les personnes ayant reçu un rappel téléphonique un à deux jours avant le rendez-vous et ceux pour lesquels le système de gestion des rendez-vous habituel était utilisé (2 ECR, n = 457, RR de rendez-vous manqué de 0,84, IC entre 0,7 et 1,1). Les rappels écrits sous forme de lettre quelques jours avant le rendez-vous pourraient encourager les patients à se présenter à la consultation par rapport à l'absence de rappel (3 ECR, n = 326, RR de rendez-vous manqué de 0,76, IC entre 0,43 et 1,32). Une seule petite étude (n = 61) rapportait des données concernant des rappels à la fois téléphoniques et écrits par rapport à une absence de rappel, et n'observait aucune différence réelle entre les groupes (RR de rendez-vous manqué de 0,7, IC entre 0,4 et 1,2). Lorsque les rappels téléphoniques étaient comparés aux rappels écrits (1 ECR, n = 75), les rappels écrits sous forme de texte d'orientation (un court paragraphe pouvant être lu en 30 secondes environ et expliquant le programme de soins, le système de règlement et contenant un encouragement discret) pourraient être légèrement plus efficaces que le rappel téléphonique (RR de rendez-vous manqué de 1,9, IC entre 0,98 et 3,8). Une étude (n = 120) comparait un rappel par lettre standard à une lettre contenant un texte d'orientation. Dans l'ensemble, les résultats tendaient à favoriser l'approche texte d'orientation par rapport à la lettre standard rappelant au patient son rendez-vous, mais ces résultats n'atteignaient pas les niveaux conventionnels de signification statistique (RR de rendez-vous manqué de 1,6, IC entre 0,9 et 2,9). Lorsque les rappels étaient examinés indépendamment de leur type, les résultats présentaient une signification supérieure et suggéraient une augmentation du taux de présentation au rendez-vous (RR de rendez-vous manqué de 0,80, IC entre 0,65 et 0,98). Les cinq nouvelles études incluses dans la section de classification en attente pourraient affecter les résultats une fois évaluées.

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Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.