L'asthme d'effort (bronchoconstriction) peut limiter l'endurance à l'exercice et pousser les patients à éviter les exercices physiques. Cette revue systématique indique que les corticoïdes inhalés pris régulièrement peuvent réduire l'asthme d'effort chez les enfants et les adultes.
Les corticoïdes inhalés utilisés pendant 4 semaines ou plus avant le test d'effort entraînaient une atténuation significative de la bronchoconstriction induite par l'exercice. Les bénéfices relatifs des corticoïdes inhalés par rapport à d'autres formes de traitement de la bronchoconstriction induite par l'exercice (acide cromoglycique, nédocromil de sodium, salbutamol et d'autres agents anti-inflammatoires) ne sont pas clairement établis.
La pathogénie de la bronchoconstriction induite par l'exercice est probablement multifactorielle et n'est pas totalement comprise. L'inflammation joue un rôle important dans la pathogénie de la maladie chez les sujets asthmatiques, mais les preuves semblent moins solides chez les sujets non asthmatiques. La prise en charge de la bronchoconstriction induite par l'exercice est axée sur la prévention, au moyen d'interventions pharmacologiques et non pharmacologiques.
L'objectif de cette revue était d'évaluer de manière systématique l'utilisation de corticoïdes inhalés dans le traitement de la bronchoconstriction induite par l'exercice. En particulier, cette revue visait à :
déterminer si les corticoïdes inhalés (par rapport au placebo) permettent d'atténuer la bronchoconstriction induite par l'exercice chez les adultes et les enfants asthmatiques ;
estimer l'ampleur de cette atténuation.
Nous avons consulté le registre spécialisé des essais du groupe Cochrane sur les voies respiratoires, le registre Cochrane central des essais contrôlés, des articles de revue, des ouvrages et les références bibliographiques des articles.
Les essais randomisés portant sur des adultes et des enfants et comparant des corticoïdes inhalés à un placebo pour prévenir la bronchoconstriction chez les patients atteints de bronchoconstriction induite par l'exercice.
L'évaluation de la qualité des essais et l'extraction des données ont été effectuées par deux évaluateurs de manière indépendante.
Les résultats issus de huit essais contrôlés randomisés portant sur 162 participants ont été analysés (deux essais portant sur des adultes et six sur des enfants). En combinant les résultats des trois études en parallèle portant sur un traitement d'au moins 4 semaines aux corticoïdes inhalés, l'utilisation de corticoïdes inhalés entraînait une atténuation significative du taux de réduction de l'indice du volume expiratoire maximal en 1 seconde (DMP (fixe) : 11,74 % ; IC à 95 % : 10,06 % à 13,42 %). Le résultat d'une étude croisée portant sur un traitement de 4 semaines aux corticoïdes inhalés rapportait une atténuation significative du taux de réduction du volume expiratoire maximal en 1 seconde (DMP de 11,70 % ; IC à 95 % : 7,51 % à 15,90 %) et du taux de réduction du débit expiratoire de pointe (DMP de 11,50 % ; IC à 95 % : entre 6,31 et 16,69%). À l'heure actuelle, les données issues d'essais contrôlés par placebo portant sur un seul traitement ne sont pas suffisantes pour tirer des conclusions.