Aucune preuve ne suggère que les inhibiteurs calciques ont un effet bénéfique dans les crises épileptiques.
Près d'un tiers des patients atteints d'épilepsie développent une résistance aux antiépileptiques. Les médicaments plus anciens ne préviennent pas les crises chez tous les patients et sont associés à des effets indésirables. De nouveaux médicaments ont été testés en tant que traitements d'appoint afin de tenter d'améliorer les résultats des antiépileptiques. La flunarizine, la nifédipine et la nimodipine, des inhibiteurs calciques, peuvent être utilisées en traitement d'appoint.La revue des essais n'a identifié aucune preuve d'effet utile de ces inhibiteurs calciques spécifiques sur les crises épileptiques. Les effets indésirables des inhibiteurs calciques examinés incluaient des étourdissements, de la fatigue et un déséquilibre (ataxie), mais le pourcentage d'événements indésirables n'était pas plus significatif que sous placebo.
La flunarizine pourrait avoir un léger effet sur la fréquence des crises mais était associée à un taux significatif d'arrêts prématurés, probablement en raison d'effets indésirables, et ne devrait pas être recommandée en tant que traitement d'appoint. De même, aucune preuve convaincante ne permet de recommander l'utilisation de nifédipine ou de nimodipine en tant que traitement d'appoint dans l'épilepsie.
Cette revue est une version mise à jour de la revue Cochrane originale publiée dans la Bibliothèque Cochrane 2001, Numéro 4.
Chez près d'un tiers des patients épileptiques, les traitements actuels ne permettent pas de contrôler les crises. Les chercheurs essayent constamment de développer de nouveaux antiépileptiques sur la base des nouvelles connaissances relatives à la biologie cellulaire et moléculaire impliquée dans la genèse de l'épilepsie et des crises épileptiques. Ainsi, des inhibiteurs calciques capables d'altérer les effets du calcium sur les cellules du cerveau ont été étudiés afin d'établir leurs effets sur les crises épileptiques.
Évaluer les effets des inhibiteurs calciques utilisés en traitement d'appoint chez les patients atteints d'épilepsie résistante aux médicaments.
Nous avons consulté le registre spécialisé du groupe Cochrane sur l'épilepsie (29 janvier 2013), le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL) (Bibliothèque Cochrane 2012, numéro 12), MEDLINE (de 1948 au 29 janvier 2013) et SCOPUS (depuis sa création jusqu'au 29 janvier 2013).
Les essais randomisés contrôlés par placebo ou traitement de référence portant sur tout inhibiteur calcique en traitement d'appoint chez des patients atteints d'épilepsie résistante aux médicaments.
Deux auteurs de revue (MH et JP) ont sélectionné les essais à inclure et extrait les données de manière indépendante. Les critères de jugement étudiés incluaient la réduction d'au moins 50 % de la fréquence des crises épileptiques, l'arrêt prématuré du traitement, les effets indésirables, la cognition et la qualité de vie. Les analyses ont été réalisées en intention de traiter.
Onze essais portant sur un total de 424 participants ont été inclus, un essai en groupes parallèles et sept essais croisés portant sur de la flunarizine, deux essais croisés portant sur de la nimodipine et un essai croisé portant sur de la nifédipine.
Concernant la flunarizine, le risque relatif (RR) avec intervalle de confiance (IC) à 95 % pour la réduction d'au moins 50 % de la fréquence des crises dans un seul essai en parallèle était de 1,53 (IC à 95 %, entre 0,59 et 3,96), indiquant un avantage non significatif en faveur de la flunarizine. Nous n'avons pas été en mesure d'obtenir de données des sept autres essais croisés concernant ce critère de jugement. Le RR global d'arrêt prématuré du traitement sous flunarizine était de 7,11 (IC à 95 %, entre 1,73 et 29,30), ce qui indiquait que les patients étaient significativement plus susceptibles d'arrêter la flunarizine que le placebo. Aucun effet indésirable n'était statistiquement associé à la flunarizine.
Concernant la nifédipine, nous n'avons pas été en mesure d'obtenir les données nécessaires à l'évaluation de nos critères de jugement.
Concernant la nimodipine, nous disposions uniquement des données de la première période de traitement de l'un des deux essais croisés (17 participants). Le RR de réduction d'au moins 50 % de la fréquence des crises était de 7,78 (IC à 99 %, entre 0,46 et 130,88) et le RR d'arrêt prématuré du traitement était de 2,25 (IC à 99 %, entre 0,25 et 20,38).