La neuropathie périphérique associée à une paraprotéine IgM anti-glycoprotéine associée à la myéline est une affection touchant plus d'hommes que de femmes, le plus souvent âgés de plus de 60 ans. Une paraprotéine IgM (un anticorps cloné d'un type) dans le sang peut être un anticorps qui réagit contre la glycoprotéine associée à la myéline (MAG pour « myelin-associated glycoprotein »), une molécule sur la gaine de myéline isolante des nerfs. L'anticorps entraîne probablement des lésions des fibres nerveuses auxquelles il se lie, provoquant ainsi un type spécifique de neuropathie périphérique. Les traitements qui agissent sur le système immunitaire, tels que l'échange de plasma (qui retire les anticorps circulants et remplace le plasma sanguin par un succédané de plasma propre), l'immunoglobuline intraveineuse (anticorps qui ont été purifiés à partir de sang homologue), le rituximab (qui tue certaines des cellules qui produisent l'anticorps), les corticostéroïdes ou les médicaments chimiothérapeutiques, pourraient réduire les concentrations de ces anticorps et ralentir ou prévenir la progression de la maladie. Un grand nombre de ces traitements ont été essayés dans des études non randomisées, mais nous n'avons trouvé que sept essais contrôlés randomisés de petite taille, portant sur 182 participants, qui étaient de qualité adéquate pour être inclus dans cette revue. Deux essais portant sur 33 participants (20 avec des anticorps dirigés contre la glycoprotéine associée à la myéline) suggèrent que l'immunoglobuline intraveineuse peut parfois produire un bénéfice à court terme et est relativement sûre. Aucun effet indésirable grave lié à l'immunoglobuline intraveineuse n'a été signalé dans ces essais. Un essai portant sur le cyclophosphamide et les stéroïdes a démontré un certain bénéfice léger. Un essai portant sur le rituximab était de très faible qualité, avec un risque de biais élevé, et une autre étude, à plus grande échelle, est attendue. Les autres essais n'ont pas permis d'établir de conclusions quant à l'efficacité d'autres agents. Des essais randomisés, bien conçus, à grande échelle, doivent être réalisés pour évaluer l'efficacité des traitements actuels et des nouveaux traitements, et les médecins et chercheurs ont besoin de meilleures méthodes pour détecter les changements que les patients signalent en réponse aux traitements.
Il n'existe pas de preuves fiables suffisantes issues d'essais d'immunothérapies dans les cas de neuropathie paraprotéinémique anti-glycoprotéine associée à la myéline pour former une base de preuves corroborant un traitement d'immunothérapie particulier. Les preuves indiquant un bénéfice du rituximab sont de très faible qualité. Des essais randomisés, bien conçus, de grande taille et d'une durée d'au moins six à 12 mois doivent être réalisés pour évaluer les traitements existants ou les nouveaux traitements, de préférence en utilisant des critères de jugement homogènes, cohérents, bien conçus, sensibles et valides.
Les anticorps monoclonaux sériques anti-glycoprotéine associée à la myéline peuvent être pathogènes chez certaines personnes atteintes d'une neuropathie avec paraprotéine immunoglobuline M (IgM) et démyélinisante. Les immunothérapies visant à réduire la concentration de ces anticorps pourraient être bénéfiques. Cette revue est une mise à jour d’une revue publiée pour la première fois en 2003 et précédemment mise à jour en 2006.
Évaluer les effets de l'immunothérapie contre la neuropathie périphérique démyélinisante associée à une paraprotéine IgM anti-glycoprotéine associée à la myéline.
Nous avons effectué une recherche d'essais contrôlés dans le registre spécialisé du groupe Cochrane sur les affections neuro-musculaires (6 juin 2011), CENTRAL (2011, numéro 2), MEDLINE (de janvier 1966 à mai 2011) et EMBASE (de janvier 1980 à mai 2011). Nous avons vérifié les bibliographies et contacté des auteurs et des experts du domaine.
Nous avons inclus des essais contrôlés randomisés ou quasi-randomisés impliquant des participants de tous âges traités par n'importe quel type d'immunothérapie contre une neuropathie périphérique démyélinisante associée à un anticorps anti-glycoprotéine associée à la myéline avec gammapathie monoclonale de signification indéterminée et de niveaux de gravité divers.
Notre critère de jugement principal était le changement sur l'échelle d'aggravation des neuropathies ou l'échelle de Rankin modifiée à six mois après la randomisation.
Les critères de jugement secondaires étaient : l'échelle d'aggravation des neuropathies ou le score de Rankin modifié à 12 mois après la randomisation, le temps de marche sur 10 mètres, les scores cliniques subjectifs et les paramètres électrophysiologiques à six et 12 mois après la randomisation, les concentrations en paraprotéine IgM et les dosages d'anticorps anti-glycoprotéine associée à la myéline à six mois après la randomisation, et les effets indésirables des traitements.
Les deux auteurs ont sélectionné les études de façon indépendante. Deux auteurs ont évalué de façon indépendante les risques de biais dans les études incluses.
Nous avons identifié sept essais éligibles (182 participants) qui testaient l'immunoglobuline intraveineuse, l'interféron alpha 2a, l'échange de plasma, le cyclophosphamide et les stéroïdes, et le rituximab. Seuls deux essais, portant sur l'immunoglobuline intraveineuse (avec 33 participants, dont 20 avec des anticorps contre la glycoprotéine associée à la myéline), avaient des interventions et des critères de jugement comparables, mais les deux étaient des essais à court terme.
Il n'a été observé aucun bénéfice clinique ou statistiquement significatif pour les traitements utilisés concernant les critères de jugement prédéfinis pour cette revue, mais tous les critères de jugement prédéfinis n'ont pas été utilisés dans chaque essai inclus. L'immunoglobuline intraveineuse a démontré un bénéfice statistique en termes d'amélioration de l'échelle de Rankin modifiée à deux semaines et du temps de marche sur 10 mètres à quatre semaines. Le cyclophosphamide n'a pas démontré de bénéfice concernant le critère de jugement principal de l'essai et a montré un bénéfice à peine significatif pour le critère de jugement principal indiqué ici, mais certains événements indésirables toxiques ont été identifiés. Un essai portant sur le rituximab était de qualité méthodologique médiocre, avec un risque de biais élevé, et une autre étude, à plus grande échelle, est attendue. Les événements indésirables graves ont été peu nombreux dans les autres essais.