Les effets de l'utilisation d'un chemin clinique pour prendre en charge les personnes hospitalisées pour un AVC ne sont pas clairs. Les soins dans l'unité d'AVC d'un hôpital peuvent réduire les risques de mortalité et incapacité après un AVC. Les chemins cliniques visent à promouvoir une prise en charge du patient organisée et efficace fondée sur les meilleures preuves et recommandations. La revue a mis en évidence que les patients traités dans le cadre d'un chemin clinique pourraient être moins susceptibles de souffrir des complications (comme des infections urinaires) et plus susceptibles de faire l'objet de certains examens (comme des scanners du cerveau). Cependant, l'utilisation du chemin clinique pourrait également réduire les chances du patient d'être indépendant lorsqu'il quitte l'hôpital, sa qualité de vie et sa satisfaction par rapport aux soins hospitaliers. Actuellement, les preuves ne sont pas suffisantes pour justifier l'introduction de chemins cliniques pour la prise en charge habituelle de tous les patients victimes d'un AVC. Des recherches plus poussées sont nécessaires pour déterminer si le chemin clinique pour l'AVC est plus bénéfique que délétère.
L'utilisation de chemins cliniques en AVC pourrait être associée à des effets positifs et négatifs. La plupart des résultats ayant été tirés d'études non randomisées, il est possible qu'ils aient été influencés par des biais et des facteurs de confusion potentiels. À l'heure actuelle, les preuves sont insuffisantes pour justifier la mise en œuvre généralisée des chemins cliniques pour la prise en charge de l'AVC aigu ou la rééducation après un AVC.
Les chemins cliniques pour l'AVC sont susceptibles de promouvoir une prise en charge du patient organisée et efficace, fondée sur les meilleures preuves et sur des recommandations, mais les preuves en faveur de leur utilisation ne sont pas clairement définies.
Évaluer les effets des chemins cliniques, par rapport aux soins médicaux standard, chez les patients victimes d'un AVC aigu admis à l'hôpital.
Nous avons consulté le registre du groupe Cochrane sur les accidents vasculaires cérébraux (dernière recherche en juin 2003), le registre Cochrane des essais contrôlés (The Cochrane Library numéro 2, 2003), MEDLINE (de 1975 à juin 2003), EMBASE (de 1980 à juin 2003), CINAHL (de 1982 à juin 2003), ISI Proceedings : Science & Technology (de 1990 à novembre 2003) et HealthSTAR (de 1994 à mai 2001). Nous avons également réalisé une recherche manuelle dans le Journal of Integrated Care Pathways (de 2001 à 2003), anciennement Journal of Managed Care (de 1997 à 1998) et le Journal of Integrated Care (de 1998 à 2001). Les références bibliographiques des articles ont également été examinées.
Essais contrôlés randomisés et études non randomisées comparant les soins administrés dans le cadre du chemin clinique et les soins médicaux standard.
Un auteur de la revue a sélectionné les études à inclure et l'autre a vérifié indépendamment les décisions. Deux auteurs de la revue ont évalué indépendamment la qualité méthodologique des études. Un auteur de la revue a extrait les données et l'autre a vérifié les données extraites.
Trois essais contrôlés randomisés (340 patients) et 12 études non randomisées (4 081 patients) ont été inclus. Dans l'analyse de nombreux critères de jugement une hétérogénéité significative statistiquement a été observée. Nous n'avons trouvé aucune différence significative entre le chemin clinique et les groupes témoins en termes de décès ou destination à la sortie de l'hôpital. Les patients pris en charge dans le cadre d'un chemin clinique étaient : (1) plus dépendants à la sortie de l'hôpital (P = 0,04) ; (2) moins susceptibles d'avoir une infection des voies urinaires (rapport des cotes (RC) 0,51, intervalle de confiance (IC) à 95 % de 0,34 à 0,79) ; (3) moins susceptibles d'être hospitalisés de nouveau (RC 0,11, IC à 95 % de 0,03 à 0,39) ; et (4) plus susceptibles d'avoir une imagerie cérébrale (RC 2,42, IC à 95 % de 1,12 à 5,25). Les preuves issues d'essais randomisés suggèrent que la satisfaction du patient et la qualité de vie étaient significativement plus faibles dans le groupe du chemin clinique (P = 0,02 et P < 0,005 respectivement).