La sclérose en plaques (SEP) est une maladie chronique du système nerveux d'origine immune qui affecte les adultes jeunes et d'âge mûr et peut entraîner une invalidité permanente. Les immunoglobulines ont différents effets sur le système immunitaire et aident à combattre les infections. La revue des essais a identifié certaines preuves indiquant que les immunoglobulines pouvaient réduire le taux de récidive chez les patients atteints de SEP récurrente-rémittente. Aucune preuve n'indique que les immunoglobulines pourraient réduire la progression de la SEP.
Il existe des preuves favorables à l'utilisation d'immunoglobulines intraveineuses pour le traitement préventif des récidives dans la SEP récurrente-rémittente. Aucune preuve de ralentissement de la progression de la maladie n'a été identifiée dans la SEP progressive secondaire, mais ce critère doit être évalué dans la maladie récurrente-rémittente. Les immunoglobulines étaient bien tolérées, avec un risque d'événements indésirables liés aux médicaments inférieur à 5 % chez les participants des essais inclus.
Les expériences menées chez l'animal suggèrent que les immunoglobulines intraveineuses peuvent partiellement enrayer le processus de démyélinisation du système nerveux central. Des essais cliniques ont donc été réalisés afin d'évaluer l'efficacité des immunoglobulines intraveineuses chez les patients atteints de sclérose en plaques (SEP).
Identifier et résumer les preuves d'innocuité et d'effets bénéfiques des immunoglobulines intraveineuses chez les patients atteints de SEP.
Nous avons consulté le registre des essais du groupe Cochrane sur la sclérose en plaques (janvier 2009), le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL, dans la Bibliothèque Cochrane, 2008, numéro 4), MEDLINE (PubMed) (1996 - janvier 2009) et EMBASE (1974 - janvier 2009). Les références bibliographiques des études, revues et abstracts de congrès identifiés ont été prises en compte, et les sociétés pharmaceutiques concernées ont été contactées.
Les essais contrôlés randomisés évaluant les immunoglobulines intraveineuses dans la prévention des récidives et de la progression de la SEP.
Tous les auteurs ont évalué la qualité des essais et extrait les données de manière indépendante. Les auteurs des études ont été contactés pour obtenir des informations supplémentaires. Dans les essais, nous avons recueilli des informations relatives aux effets indésirables.
Dix essais randomisés en double aveugle ont été identifiés et pris en compte dans cette revue. Quatre essais ont été exclus car ils n'utilisaient pas les mesures de résultats spécifiées (2 essais, 122 participants) ou présentaient une qualité méthodologique insuffisante (2 essais, 34 participants). Les six essais restants remplissaient nos critères d’inclusion. Il s'agissait de quatre essais examinant des cas récurrents-rémittents (367 participants) et de deux essais examinant des cas progressifs (515 participants), dont un incluait également des cas progressifs primaires (34 participants).
Dans le groupe de la maladie récurrente-rémittente, une réduction du taux de récidive (DMP de -0,72, IC à 95 %, entre -0,78 et -0,66), une augmentation du délai avant la première récidive et un nombre supérieur de patients ne présentant pas de récidive (rapport des cotes de 0,63, IC à 95 %, entre 0,42 et 0,94) étaient observés pendant l'administration d'immunoglobulines intraveineuses. Aucune donnée solide ne permettait d'évaluer la progression de la maladie chez ce groupe de patients. Dans le groupe de la maladie progressive secondaire, le traitement n'avait aucun impact sur la progression soutenue sur l'échelle EDSS (rapport des cotes de 0,96, IC à 95 %, entre 0,68 et 1,37). Les patients atteints de maladie progressive primaire recevant des immunoglobulines étaient moins nombreux à présenter une progression par rapport au groupe du placebo (p = 0,016). Les preuves sont contradictoires concernant la réduction du nombre de nouvelles lésions à l'IRM pondérée en T2, de lésions rehaussées par le gadolinium à l'IRM pondérée en T1, et de volume total des lésions à l'IRM dans la SEP récurrente-rémittente, et aucune preuve n'est disponible dans la maladie progressive secondaire.