Le lupus érythémateux discoïde (LED) est une forme grave d'inflammation cutanée survenant particulièrement en zones photoexposées. La survenue de lésion cicatricielles peut être prévenue par administration précoces d’un traitement Elle peut entraîner des cicatrices permanentes qui peuvent toutefois être évitées grâce à un traitement précoce. Toutes les formes de lupus érythémateux cutanées sont plus communes chez les femmes en âge de procréer : ceci est particulièrement important puisque certains traitements, y compris le thalidomide et les rétinoïdes, entraînent des malformations chez les fœtus. Cette revue a mis en évidence que la crème à base de fluocinonide est plus efficace que l'hydrocortisone. L'hydroxychloroquine et l'acitrétine semblent aussi efficaces l’un que l’autre, bien que l'acitrétine ait des effets indésirables plus fréquents et plus graves. Les participants prenant de l'acitrétine ont présenté une légère augmentation des triglycérides dans le sérum, pas suffisamment pour exiger l’arrêt du médicament. L'essai acitrétine était défaillant en raison de l'inclusion de personnes atteintes de lupus cutané subaigu et de l'absence d'un bras placebo. L'essai ne fournit pas de preuve de l’efficacité de l'hydroxychloroquine chez des personnes ne répondant pas à l'acitrétine et vice versa à dans la mesure où cette étude n’avait pas un plan d’étude en cross over.
La crème à base de fluocinonide pourrait être plus efficace que l'hydrocortisone pour traiter les personnes atteintes de lupus érythémateux discoïde. L'efficacité de l'hydroxychloroquine et de l'acitrétine semble être identique, mais les effets indésirables sont plus fréquents et plus graves avec l'acitrétine. Les preuves fiables sur d'autres médicaments utilisés pour traiter le lupus érythémateux discoïde sont insuffisantes.
Le lupus érythémateux discoïde est une forme chronique de lupus cutané (de la peau) qui peut entraîner des cicatrices définitives en cas de traitement inadapté. De nombreux médicaments ont été utilisés pour traiter cette maladie et certains d'entre eux sont potentiellement très toxiques.
Évaluer les effets de médicaments utilisés dans le traitement du lupus érythémateux discoïde.
En juin 2009, nous avons mis à jour nos recherches dans le registre spécialisé du Cochrane skin group, le registre Cochrane central des essais contrôlés (CENTRAL) dans lala Cochrane Library (numéro 2, 2009), MEDLINE, EMBASE, LILACS et les registres en ligne d'essais en cours. Les listes de références de revues pertinentes ont été consultées. Nous avons effectué une recherche manuelle dans Index Medicus (1956 à 1966) et nous avons pris contact avec des auteurs pour obtenir des informations concernant des essais non publiés.
Nous avons inclus tous les essais randomisés portant sur des médicaments visant à traiter les personnes atteintes de lupus érythémateux discoïde. Les médicaments suivants étaient inclus dans la recherche : azathioprine, chloroquine, clofazimine, corticostéroïdes (oraux et topiques), dapsone, or, interféron alpha-2a, méthotrexate, phénytoïne, rétinoïdes, sulphasalazine, thalidomide, inhibiteurs de la calcineurine topiques (pimecrolimus et tacrolimus) et des agents biologiques (étanercept, efalizimab, infliximab et rituximab).
Deux auteurs ont examiné indépendamment les études obtenues afin de déterminer leur éligibilité.
Deux essais, rassemblant 136 participants, ont été inclus. Cette mise à jour n'a inclus aucun nouvel essai.
Dans une étude avec un plan d’étude en cross over de 12 semaines, une crème à base de fluocinonide à 0,05% (corticostéroïde topique puissant) s'est avérée plus efficace qu'une crème à base d'hydrocortisone à 1% (un corticostéroïde léger) lors de l'évaluation à 6 semaines du premier bras de l'essai qui incluait 78 participants. Un blanchiment ou une excellente amélioration a été observé chez 27% des personnes utilisant du fluocinonide et chez 10% des personnes utilisant de l'hydrocortisone, soit un bénéfice absolu de 17% en faveur du fluocinonide (IC à 95% entre 0,0 et 0,34, NST (Nombre de sujets à traiter) 6).
Dans le deuxième essai, l'acitrétine (50 mg/jour) était comparé à l'hydroxychloroquine (400 mg/jour) chez 58 personnes dans un essai en parallèle de 8 semaines. Il y a eu une amélioration marquée ou un blanchiment chez 46% des personnes utilisant de l'acitrétine et chez 50% des personnes utilisant de l'hydroxychloroquine, mais il n'y avait pas de différence significative entre les 2 interventions. Les effets indésirables étaient plus fréquents et plus graves dans le groupe acitrétine. Dans cet essai le blanchiment de l'érythème était mesuré et les résultats ont été meilleurs dans le groupe de l'hydroxychloroquine (RR 0,61, IC à 95% entre 0,36 et 1,06).