Pour de nombreux couples qui ne peuvent pas avoir d’enfants, aucune cause n'est détectée après enquête (infertilité inexpliquée). Une option de traitement pour ces couples consiste à ce que des médicaments augmentant le nombre d'ovules produits à chaque cycle soient administrés à la femme. Ce traitement est aussi parfois associé à une technique de purification et d'injection du sperme du partenaire dans le col de l'utérus de la femme pendant sa période fertile. Cette revue des essais a examiné lesquels de ces médicaments, oraux ou injectables, se sont avérés les plus efficaces pour obtenir les meilleurs résultats. Même si les données des essais cliniques sont encore insuffisantes, la revue n'a révélé aucun avantage significatif de l'utilisation d'un type de médicament (oral ou injectable) par rapport à l'autre. D'autres recherches sont nécessaires pour examiner cette question.
Il n'y a pas suffisamment de preuves pour suggérer que les inducteurs oraux sont inférieurs ou supérieurs aux inducteurs injectables dans le traitement de l’hypofertilité inexpliquée. L'information sur les préjudices est sommaire et demeure compatible avec de grandes différences dans les deux sens. Des essais beaucoup plus importants sont nécessaires pour fournir de l'information sur les préjudices relatifs ainsi que sur les avantages.
Des inducteurs de l'ovulation oraux (anti-oestrogènes) et injectables (gonadotrophines) ont été utilisés pour augmenter le nombre d'ovules produits par une femme par cycle dans le traitement de l’hypofertilité inexpliquée. Il n’est pas clairement établi s'il existe des avantages significatifs d'un type de traitement par rapport à l'autre dans ce contexte ou en termes de fertilité.
Évaluer l'efficacité des inducteurs de l'ovulation oraux par rapport aux inducteurs injectables dans le traitement de l’hypofertilité inexpliquée.
La stratégie de recherche du groupe Cochrane sur les troubles menstruels et de la fertilité a été utilisée pour identifier les essais contrôlés randomisés pertinents.
Tous les essais au cours desquels les inducteurs de l'ovulation par voie orale ont été comparés à ceux injectables dans des groupes de traitement randomisés, créés à partir de couples présentant une hypofertilité inexpliquée, ont été considérés pertinents à inclure dans la revue.
Cinq essais contrôlés randomisés, comprenant un total de 231 couples identifiés comme souffrant d’une hypofertilité inexpliquée, ont été trouvés et inclus dans cette revue. Tous les essais ont été évalués en fonction de critères de qualité. Les critères de jugement étudiés étaient la grossesse, la naissance vivante, la fausse couche, la naissance multiple, l'apparition du syndrome d'hyperstimulation ovarienne et l'annulation du cycle.
Lorsque l’on a exclu les essais comportant d'importantes co-interventions, il n'y avait pas de différence significative dans les probabilités d'obtenir de résultats sur les critères de jugement bénéfiques en ce qui concerne les inducteurs de l'ovulation oraux ou injectables : naissance vivante par couple (RC 0,06, IC à 95 % 0,00 à 1,15), grossesse par femme (RC 0,33, IC 95 % 0,09 à 1,20). Le constat était le même pour les critères de jugement négatifs en ce qui concerne les inducteurs injectables ou oraux : fausse couche (RC 0,11, IC à 95 % 0,00 à 2,84) ; aucun cas déclaré de naissance multiple, d’hyperstimulation ovarienne, ou de cycle interrompu à la suite d’une surstimulation.
Lorsque les essais dont la co-intervention était l’injection du déclencheur gonadotrophine chorionique humaine (administré uniquement dans le groupe de traitement par agent d'induction de l'ovulation injectable) n'ont pas été exclus, il n'y avait aucune différence significative dans les chances de naissance vivante par couple (RC 0,40, IC à 95% : 0,15-1,08). Cependant, les inducteurs de l'ovulation par voie orale ont considérablement réduit les probabilités de grossesse par femme par rapport aux inducteurs de l'ovulation injectables (RC 0,41, IC à 95 % 0,17 à 0,80). En ce qui concerne les critères de jugement négatifs, il n'y avait pas de différence significative dans les probabilités de fausse couche (RC 0,61, IC à 95 % 0,09 à 4,01) et de naissance multiple (RC 1,08, IC à 95 % 0,16 à 7,03) pour les inducteurs injectables et oraux. Aucune donnée n'était disponible concernant l'apparition du syndrome d'hyperstimulation ovarienne ni l'annulation du cycle.
Post-édition : Sarah Khalif - Révision : Sydney Foggo (M2 ILTS, Université Paris Diderot)