Les stéroïdes inhalés demeurent la pierre angulaire du traitement de l'asthme. Les antileucotriènes sont une nouvelle classe de médicaments qui peuvent être pris par voie orale et n'ont pas les effets secondaires associés aux stéroïdes. Nous avons examiné leur efficacité lorsqu'ils étaient combinés au traitement de patients nécessitant des stéroïdes inhalés pour contrôler leur asthme. Chez les patients dont l'asthme n'est pas bien contrôlé sous stéroïdes inhalés, l'ajout d'antileucotriènes permet une amélioration modeste du contrôle de l'asthme, mais on ignore s'ils sont aussi efficaces qu'une augmentation de la dose de stéroïdes inhalés. Les doses élevées d'antileucotriènes sont plus efficaces mais sont associées à un risque accru d'effets secondaires spécifiques à ces médicaments. Chez les patients dont l'asthme était bien contrôlé sous stéroïdes inhalés, l'ajout d'antileucotriènes n'entraînait pas de réduction de la quantité de stéroïdes inhalés, mais ils semblaient avoir un effet bénéfique sur le contrôle de l'asthme. Seules deux études examinaient ces questions chez les enfants, ce qui est insuffisant pour tirer des conclusions définitives concernant l'utilité des antileucotriènes chez ces patients.
L'ajout de doses autorisées d'antileucotriènes en tant que traitement d'appoint en complément des glucocorticoïdes inhalés entraîne une amélioration modeste de la fonction pulmonaire. Bien que l'ajout d'antileucotriènes aux glucocorticoïdes inhalés semble offrir des résultats comparables à une augmentation de la dose de stéroïdes inhalés, la puissance statistique de la revue est insuffisante pour confirmer l'équivalence de ces deux options de traitement. L'ajout d'antileucotriènes est associé à un meilleur contrôle de l'asthme après une réduction progressive des glucocorticoïdes ; bien que leur effet d'épargne ne puisse pas être quantifié à l'heure actuelle, il semble modeste.
Les agents antileucotriènes (AL) sont étudiés en tant que traitement d'appoint en complément des corticoïdes inhalés (CSI) dans l'asthme chronique.
Examiner l'innocuité et l'efficacité des AL quotidiens + CSI par rapport aux CSI seuls et déterminer l'effet d'épargne des corticoïdes conféré par les AL lorsqu'ils sont administrés en complément des CSI dans l'asthme chronique.
Nous avons consulté MEDLINE, EMBASE, CINAHL (jusqu'en août 2003) et les références bibliographiques des articles de revue et des essais, contacté le siège international des fabricants d'AL et examiné les actes de conférence de l'American Thoracic Society et de la European Respiratory Society (1998 à 2003).
Les essais randomisés contrôlés par placebo portant sur des asthmatiques âgés d'au moins deux ans et étudiant une intervention d'une durée d'au moins un mois.
Deux évaluateurs ont évalué la qualité et extrait les données de manière indépendante. Les essais ont été regroupés sur la base du contrôle de l'asthme à l'inclusion (symptomatique ou bien contrôlé) et de la dose de CSI dans le groupe témoin (similaire ou double).
Sur 587 références, 27 essais remplissaient les critères d'inclusion (25 sur des adultes et 2 sur des enfants). 16 essais étaient publiés dans leur intégralité et 16 essais rapportaient des données qui permettaient une méta-analyse. Chez les patients symptomatiques, l'ajout de doses autorisées d'antileucotriènes aux CSI entraînait une réduction non significative du risque d'exacerbations exigeant des stéroïdes systémiques : risque relatif (RR) de 0,64 ; intervalle de confiance (IC) à 95 %, entre 0,38 et 1,07). Une amélioration modeste était observée pour la différence des valeurs groupées du DEP (différence moyenne pondérée (DMP) de 7,7 l/mn ; IC à 95 %, entre 3,6 et 11,8 l/mn) ainsi qu'une réduction de l'utilisation de bêta2-agonistes à courte durée d'action de secours (DMP de 1 inhalation/semaine ; IC à 95 %, entre 0,5 et 2). Ces 3 essais comparant l'utilisation de doses autorisées d'antileucotriènes à une augmentation de la dose de glucocorticoïdes inhalés sont insuffisants pour tirer des conclusions définitives concernant l'équivalence de ces deux options de traitement. Dans les études examinant l'épargne des CSI chez des patients bien contrôlés à l'inclusion, l'ajout d'antileucotriènes n'entraînait aucune différence globale en termes de dose de glucocorticoïdes inhalés (DMP de -21 mcg/jour, IC à 95 %, entre -65 et 23 mcg/jour), mais les antileucotriènes étaient associés à moins d'arrêts prématurés dus à un contrôle insuffisant de l'asthme (RR de 0,63, IC à 95 %, entre 0,42 et 0,95).