L'utilisation de rétinoïdes (dérivés de vitamine A) pour prévenir la progression de la néoplasie cervicale intra-épithéliale (NCIE)

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Le cancer du col de l'utérus est précédé par une néoplasie cervicale intra-épithéliale (NCIE). La chirurgie de la NCIE est efficace pour réduire le risque de carcinome invasif subséquent. Un agent chimiopréventif efficace pourrait permettre d'éviter le recours à la chirurgie et de réduire le coût et la morbidité associés à l'investigation et au traitement. Les rétinoïdes sont des dérivés naturels ou synthétiques de la vitamine A naturellement présente dans l'organisme. Dans l'ensemble, les rétinoïdes étudiés ne sont pas efficaces pour induire une régression de la néoplasie intra-épithéliale sévère (NCIE3) mais pourraient jouer un rôle dans la néoplasie intra-épithéliale modérée (NCIE2). Les données sont insuffisantes pour déterminer si les rétinoïdes étudiés sont efficaces pour prévenir la progression de la NCIE de n'importe quel stade.

Conclusions des auteurs: 

Les rétinoïdes étudiés ne sont pas efficaces pour induire une régression de la NCIE3 mais pourraient avoir un certain effet dans la NCIE2. Les données concernant la NCIE1 sont insuffisantes. Les rétinoïdes ne sont pas efficaces pour prévenir la progression de la NCIE de n'importe quel stade. Aux doses administrées et pour la durée de traitement étudiée, les rétinoïdes étaient raisonnablement bien tolérés.

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Contexte: 

Le carcinome cervical invasif est précédé d'une phase précancéreuse, la néoplasie cervicale intra-épithéliale (NCIE), qui peut être détectée par frottis cervicaux et confirmée par colposcopie et biopsie. Les néoplasies intra-épithéliales modérées et sévères (NCIE2 et NCIE3) sont principalement traitées chirurgicalement afin de prévenir la progression du carcinome invasif. Des traitements médicamenteux sont nécessaires pour prévenir la progression ou induire une régression de la NCIE. Les rétinoïdes sont de puissants modulateurs de la croissance et de la différentiation des cellules épithéliales qui pourraient être potentiellement efficaces dans le traitement de la NCIE.

Objectifs: 

Déterminer si les rétinoïdes peuvent induire la régression ou prévenir la progression de la NCIE.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons consulté le registre spécialisé du groupe Cochrane sur les cancers gynécologiques et la Non-Trials Database, le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL) (numéro 3, 2010), MEDLINE et EMBASE (juillet 2010).

Critères de sélection: 

Les essais contrôlés randomisés (ECR) et non ECR portant sur des rétinoïdes dans le traitement de la NCIE chez les femmes.

Recueil et analyse des données: 

Deux auteurs de revue ont évalué la qualité des essais et extrait les données de manière indépendante. Les informations sur les effets indésirables durant les essais ont également été recueillies.

Résultats principaux: 

Cinq ECR comparant l'efficacité de quatre rétinoïdes différents ont été identifiés. Deux études examinaient l'effet sur la NCIE2 et la NCIE3 des rétinoïdes N-(4-hydroxy-phényl) rétinamide (fenrétinide) et acide rétinoïque cis-9 (alitrétinoïne) administrés oralement, et deux études examinaient l'effet de l'acide tout-trans-rétinoïque en traitement topique du col de l'utérus. La cinquième étude examinait l'utilisation d'acide 13-cis rétinoïque (isotrétinoïne) administré oralement à des patientes positives au VIH atteintes de NCIE1 et de condylome.

Quatre études ne rapportaient aucun effet significatif des rétinoïdes sur la progression de la NCIE à un stade supérieur, et la cinquième ne rapportait aucune donnée concernant la progression. Dans toutes les études, les rétinoïdes n'avaient aucun effet significatif sur la régression de la NCIE3. Deux études rapportaient que les rétinoïdes étaient associés à une régression de la NCIE2. Une étude rapportait une régression complète supérieure de la NCIE2 par rapport au placebo à la limite de la signifiance statistique, rapport des cotes de 0,5 (intervalle de confiance (IC) à 95 %, entre 0,25 et 1,02). L'autre étude rapportait une tendance à la hausse non significative et liée à la dose des taux de régression complète et partielle par rapport au placebo. Une étude rapportait des résultats significativement inférieurs chez les femmes recevant un rétinoïde, rapport des cotes de régression de 6,00 (IC à 95 %, entre 1,00 et 35,91). De manière générale, les rétinoïdes étaient bien tolérés.

Cette mise à jour n'a pas permis d'identifier de nouvelles études à inclure.

Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.