La publicité consiste à utiliser les médias pour créer une imagerie du produit ou des associations positives. La promotion ou le marketing représente le mélange d’activités destinées à accroître les ventes. Aucun essai n'a été mené sur l'impact de la publicité et des activités promotionnelles du tabac sur les personnes commençant à fumer. Des études ont toutefois suivi des non-fumeurs et leur exposition à la publicité (par exemple, le nombre de publicités pour le tabac dans les magazines qu’ils lisent). La revue a découvert que dans toutes ces études, les adolescents non fumeurs qui étaient davantage conscients ou réceptifs à la publicité pour le tabac étaient plus susceptibles de devenir des fumeurs ultérieurement.
Les études longitudinales suggèrent régulièrement que l’exposition à la publicité et à la promotion du tabac est associée à la probabilité que les adolescents commenceront à fumer. D’après l’intensité et la spécificité de cette association, les preuves d’une relation dose-réponse, la cohérence des résultats sur de nombreuses études observationnelles, la temporalité de l’exposition et les comportements tabagiques observés ainsi que la plausibilité théorique de l’impact de la publicité, nous en concluons que la publicité et la promotion du tabac augmentent la probabilité que les adolescents commenceront à fumer.
L’industrie du tabac dément que son marketing soit ciblé sur les jeunes non-fumeurs, mais il semble plus probable que la publicité et la promotion du tabac influencent les attitudes des adolescents non fumeurs et les incitent à essayer de fumer.
Évaluer les effets de la publicité et de la promotion du tabac sur le futur comportement tabagique des adolescents non fumeurs.
Nous avons effectué une recherche dans la base de données spécialisée du groupe Cochrane sur le tabac, dans le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL), MEDLINE, The Cochrane Library, Sociological Abstracts, PsycLIT, ERIC, WorldCat, Dissertation Abstracts, ABI Inform and Current Contents jusqu’en août 2011.
Nous avons sélectionné des études longitudinales ayant évalué le comportement tabagique des individus ainsi que leur exposition à la publicité, leur réceptivité ou leurs attitudes face à la publicité pour le tabac, ou la notoriété de la marque à l’inclusion, et nous avons évalué le comportement tabagique lors des suivis. Les participants étaient des adolescents âgés de 18 ans ou moins qui n’étaient pas des fumeurs réguliers à l’inclusion.
Les études ont été pré-sélectionnées par un évaluateur afin de juger leur pertinence. Deux évaluateurs ont évalué de manière indépendante les études pertinentes en vue de leur inclusion. Les données ont été extraites par un évaluateur et vérifiées par un deuxième.
Dix-neuf études longitudinales ayant suivi au total plus de 29 000 non-fumeurs à l’inclusion ont satisfait aux critères d’inclusion. Les études ont mesuré l’exposition ou la réceptivité à la publicité et à la promotion de plusieurs façons, notamment une publicité favorite ou un indice de réceptivité basé sur la conscience de la publicité et la possession d'un article vedette. Une étude a mesuré le nombre de publicités pour le tabac dans les magazines lus par les participants. Toutes les études ont évalué l’évolution du comportement tabagique des participants qui ont signalé qu’ils ne fumaient pas à l’inclusion. Dans 18 des 19 études, les adolescents non fumeurs qui étaient davantage conscients de la publicité pour le tabac ou qui y étaient plus réceptifs étaient plus susceptibles d’avoir expérimenté la cigarette ou d’être devenus fumeurs au moment du suivi. Des variations ont été observées au niveau de l’intensité de l’association et du degré de contrôle des éventuels facteurs de confusion.