Il est courant que les patients en soins palliatifs souffrent de constipation. Cela s'explique par l'utilisation de médicaments (en particulier d'opioïdes) pour le contrôle de la douleur, mais aussi par des facteurs liés à la maladie, à l'alimentation et à la mobilité. Cette revue visait à déterminer l'efficacité des laxatifs pour la prise en charge de la constipation chez les patients en soins palliatifs. Deux auteurs de revue ont évalué la qualité des études et extrait les données. Sept études, avec 616 personnes ont été incluses. Les médicaments évalués étaient le lactulose, le séné, le danthron associé au poloxamer, le misrakasneham et l'hydroxyde de magnésium associé à de la paraffine liquide. Le méthylnaltrexone, un médicament récemment approuvé, a également été évalué pour cette revue mise à jour. Des preuves démontrent que le méthylnaltrexone est induit efficacement (par rapport à un placebo) la laxation (relâchement intestinal) chez les patients prenant des opioïdes n'avait pas bien répondu aux laxatifs traditionnels. Les preuves des autres études étaient plus limitées en raison du manque de superposition des laxatifs évalués. D'autres essais indépendants rigoureux avec des suivis plus longs sont nécessaires pour évaluer l'efficacité des laxatifs, y compris du méthylnaltrexone.
La mise à jour de 2010 a déterminé que les preuves sur les laxatifs pour la prise en charge de la constipation restent limitées par manque d'ECR. Cependant, les conclusions de cette mise à jour ont changé depuis la publication de la revue initiale puisqu'elle inclut désormais des preuves sur le méthylnaltrexone. Nous pouvons ici conclure que le méthylnaltrexone sous-cutané induit efficacement la laxation chez les patients en soins palliatifs souffrant de constipation induite par les opioïdes et en cas d'échec des laxatifs traditionnels. Cependant, la sécurité de ce produit n'est pas totalement évaluée. Des essais de grande taille, rigoureux et indépendants sont nécessaires.
La constipation est courante en soins palliatifs ; elle peut générer une souffrance considérable en raison des symptômes physiques désagréables qu'elle implique. Dans la première revue Cochrane sur l'efficacité des laxatifs pour la prise en charge de la constipation chez les patients en soins palliatifs, publiée en 2006, aucune conclusion n'avait pu être tirée en raison du nombre limité d'évaluations. Cet article décrit la première mise à jour de cette revue.
Déterminer l'efficacité des laxatifs ou du méthylnaltrexone pour la prise en charge de la constipation chez les patients en soins palliatifs.
Nous avons consulté des bases de données et notamment MEDLINE et CENTRAL (la bibliothèque Cochrane) en 2005 et pour la mise à jour en août 2010.
Essais contrôlés randomisés (ECR) évaluant des laxatifs contre la constipation chez des patients en soins palliatifs. Dans la mise à jour, nous avons également inclus des ECR sur le méthylnaltrexone sous-cutané ; il s'agit d'un antagoniste des récepteurs opioïdes aujourd'hui approuvé pour le traitement de la constipation induite par des opioïdes en soins palliatifs, lorsque la réponse aux traitements laxatifs habituels est insuffisante.
Deux auteurs ont évalué la qualité des essais et ont extrait les données. Le bien-fondé de la combinaison des données issues des études dépendait de l'homogénéité des mesures cliniques et des résultats.
Sept études portant sur 616 participants ont été incluses. Elles présentaient toutes les limitations quant à la consignation des caractéristiques méthodologiques. Quatre études évaluaient les laxatifs lactulose, séné, co-danthramer, misrakasneham et hydroxyde de magnésium associé à de la paraffine liquide. Trois études évaluaient le méthylnaltrexone.
Dans les études comparant les différents laxatifs, les preuves se sont avérées non-concluantes. Les preuves sur le méthylnaltrexone sous-cutané étaient plus claires ; dans une analyse combinée (287 participants) le méthylnaltrexone, par rapport à un placebo, a induit significativement la laxation à 4 heures (rapport des cotes 6,95 ; intervalle de confiance 95% entre 3,83 et 12,61). Dans les analyses combinées aucune différence n'a été observée concernant la proportion de patients ressentant des effets secondaires, bien que les patients sous méthylnaltrexone aient rapporté davantage de flatulences et d'étourdissements. Aucune preuve de retrait des opioïdes n'a été mise en évidence. Dans une étude, des événements indésirables graves, généralement des douleurs abdominales, ont été rapportées et étaient probablement liés aux méthylnaltrexone. Un événement indésirable grave rapporté à associé au méthylnaltrexone a également eu lieu ; il impliquait un participant ayant souffert une diarrhée grave, puis une déshydratation et une défaillance cardiaque.