Plusieurs médicaments collectivement connus sous le nom d'antiépileptiques sont utilisés pour traiter l'agressivité persistante. Cette revue systématique examine les preuves sur lesquelles se fonde cette pratique. Les preuves disponibles ne nous permettent pas de tirer de conclusions définitives concernant l'utilisation de ces médicaments dans le traitement de l'agressivité. Quatre antiépileptiques (valproate/divalproex, carbamazépine, oxcarbazépine et phénytoïne) permettaient de réduire l'agressivité dans au moins une étude. Néanmoins, pour trois de ces médicaments (valproate, carbamazépine et phénytoïne), nous avons identifié au moins une autre étude ne rapportant aucune amélioration significative. D'autres recherches sont nécessaires afin d'identifier les antiépileptiques efficaces chez différents groupes de patients. Ces recherches devraient être effectuées dans le cadre d'essais cliniques soigneusement planifiés. Ces essais devraient tenir compte du type d'agressivité du patient, de la gravité de l'agressivité et de tout autre trouble observé chez les participants.
Les auteurs considèrent que le corpus de preuves résumé dans cette revue est insuffisant pour tirer des conclusions définitives concernant l'utilisation d'antiépileptiques dans le traitement de l'agressivité et de l'impulsivité associée. Quatre antiépileptiques (valproate/divalproex, carbamazépine, oxcarbazépine et phénytoïne) étaient plus efficaces que le placebo pour réduire l'agressivité dans au moins une étude. Cependant, pour trois médicaments (valproate, carbamazépine et phénytoïne), au moins une autre étude ne rapportait aucune différence statistiquement significative entre le groupe expérimental et le groupe témoin. Des effets secondaires étaient plus fréquemment observés dans le groupe expérimental, mais les effets indésirables n'étaient pas correctement documentés. L'absence d'information ne signifie pas nécessairement que le traitement est sûr ni que les bénéfices potentiels des médicaments l'emportent sur le risque d'événement indésirable.Des recherches supplémentaires sont nécessaires.
L'agressivité est un problème de santé publique majeur directement associé à plusieurs troubles mentaux. Les antiépileptiques pourraient réduire l'agressivité en agissant sur le système nerveux central pour réduire l'hyperexcitabilité neuronale associée cette agressivité.
Évaluer l'efficacité des antiépileptiques pour réduire l'agressivité et l'impulsivité associée.
Nous avons consulté CENTRAL, MEDLINE, EMBASE, CINAHL, PsycINFO, le méta-registre des essais contrôlés (mRCT) et ClinicalTrials.gov jusqu'en avril 2009. Nous avons également consulté le registre des essais sur l'agressivité du groupe Cochrane sur la schizophrénie et le National Research Record, et avons recherché d'autres études manuellement.
Les essais prospectifs contrôlés par placebo portant sur des antiépileptiques pris régulièrement par des sujets présentant une agressivité récurrente afin de réduire la fréquence ou l'intensité des accès d'agressivité.
Trois auteurs ont sélectionné les études et deux auteurs ont extrait les données de manière indépendante. Nous avons calculé les différences moyennes standardisées (DMS), avec les rapports des cotes pour les données dichotomiques.
Quatorze études portant sur 672 participants remplissaient les critères d'inclusion. Cinq antiépileptiques étaient examinés. Le valproate de sodium/divalproex était supérieur au placebo chez les patients ambulatoires masculins présentant une agressivité impulsive récurrente, les adultes présentant une agressivité impulsive associée à des troubles de la personnalité de groupe B et les jeunes présentant un trouble des conduites, mais pas chez les enfants et adolescents atteints de trouble envahissant du développement. La carbamazépine était supérieure au placebo pour réduire les actes d'auto-agression chez les femmes atteintes de trouble de la personnalité limite, mais pas chez les enfants présentant un trouble des conduites. L'oxcarbazépine était supérieure au placebo dans l'agressivité verbale et dirigée à des objets chez les patients adultes ambulatoires. La phénytoïne était supérieure au placebo pour réduire la fréquence des actes agressifs chez des prisonniers masculins et des patients masculins ambulatoires, y compris les patients atteints de troubles de la personnalité, mais pas pour réduire la fréquence des incidents comportementaux chez de jeunes garçons délinquants.