Le traitement par onde de choc est-il utile pour traiter l'épicondylite latérale (tennis elbow) et est-il sûr ?
Pour répondre à cette question, des scientifiques ont analysé 9 études portant sur plus de 1 000 personnes souffrant d'épicondylite latérale (tennis elbow). La majorité des personnes souffraient depuis longtemps et n'avaient pas pu être soulagées par d'autres traitements. Les personnes examinées ont suivi soit un traitement par onde de choc, soit une thérapie placebo, à raison de 3 séances, pendant 3 semaines à 3 mois. L'amélioration a été évaluée après 1 semaine à 12 mois. Ces études fournissent la meilleure preuve dont on dispose actuellement.
Qu'est-ce que l'épicondylite latérale (tennis elbow) et en quoi le traitement par onde de choc peut-il être utile ?
L'épicondylite latérale ou tennis elbow peut se produire sans raison ou être due à une sollicitation trop grande du tendon du coude. L'extérieur du coude et la partie supérieure de l'avant-bras peuvent alors devenir douloureux et sensibles au toucher. La douleur peut durer de 6 mois à 2 ans et peut guérir spontanément. De nombreux traitements ont été employés pour traiter l'épicondylite latérale (tennis elbow), mais il n'a pas été démontré clairement si ces traitements fonctionnaient ou si la douleur disparaît simplement toute seule. Le traitement par onde de choc implique l'envoi d'ondes sonores sur le coude par une machine. On ne sait pas exactement pourquoi et comment ce traitement peut soulager la douleur.
Qu'ont montré les études ?
Cinq études ont montré que la douleur, la fonction et la force de préhension ont été similaires ou légèrement améliorées avec le traitement par onde de choc, par rapport à un traitement placebo. Quatre études ont montré une amélioration plus importante avec le traitement par onde de choc.
Mais lorsque les résultats de certaines des études ont été synthétisés, en général, l'amélioration des symptômes était similaire avec le traitement par onde de choc et avec le traitement placebo.
Une étude a comparé le traitement par onde de choc à des injections de stéroïdes. Elle a montré que l'amélioration des symptômes est plus importante avec les injections de stéroïdes qu'avec le traitement par onde de choc.
Y a-t-il eu des effets secondaires ?
Les effets secondaires n'ont en général pas duré longtemps et ont disparu après le traitement. Les effets secondaires ont inclus la douleur et le rougissement de la peau à l'endroit où le traitement par onde de choc était appliqué et certains patients ont eu des nausées.
Quel est le résultat ?
Il existe des preuves modérées que le traitement par onde de choc apporte un bénéfice faible à nul en termes de soulagement de la douleur et d'amélioration de la fonction en épicondylite latérale (tennis elbow). Le traitement par onde de choc peut entraîner de la douleur, des nausées et un rougissement de la peau.
Cette revue n'est pas favorable à l'utilisation du traitement par onde de choc.
Selon une revue systématique de neuf essais contrôlés contre placebo impliquant 1 006 participants, il existe des preuves modérées que le traitement par onde de choc apporte un bénéfice faible à nul en termes de douleur et de fonction contre la douleur latérale du coude. Il existe des preuves limitées, selon un essai impliquant 93 participants, que l'injection de stéroïdes pourrait être plus efficace que l'ESWT.
Cette revue fait partie d'une série de revues d'interventions pour la douleur latérale du coude.
Déterminer l'efficacité et la sécurité du traitement par onde de choc extracorporelle (ESWT) pour la douleur latérale du coude.
Nous avons consulté le registre Cochrane des essais contrôlés (librairie Cochrane, Numéro 2, 2004), MEDLINE, EMBASE, CINAHL et Science Citation Index (SCISEARCH) en février 2005, sans restriction de date.
Nous avons inclus neuf essais ayant randomisé 1 006 participants dans le groupe ESWT ou dans le groupe placebo, et un essai ayant randomisé 93 participants dans le groupe ESWT ou dans le groupe injection de stéroïdes.
Pour chaque essai, deux relecteurs indépendants ont évalué la qualité méthodologique et extrait les données. Les critères de qualité méthodologique ont inclus la randomisation appropriée, l'assignation secrète, l'assignation en l'aveugle, le nombre de patients perdus de vue et une analyse de l'intention de traiter. Lorsque cela était approprié, des analyses combinées ont été effectuées. En cas d'hétérogénéité significative entre les études ou si les données rapportées ne permettaient pas le regroupement statistique, des résultats d'essais individuels ont été décrits dans le texte.
Onze des 13 analyses combinées ont déterminé que l'ESWT n'apportait aucun bénéfice significatif par rapport au placebo. Par exemple, la différence moyenne pondérée de l'amélioration de la douleur (sur une échelle de 100 points), entre les conditions à l'inclusion et les semaines 4 à 6, selon une analyse combinée de trois essais (446 participants) a été de -9,42 (IC à 95% entre -20,70 et 1,86) et la différence moyenne pondérée de l'amélioration de la douleur (sur une échelle de 100 points) provoquée par l'extension du poignet contre résistance (test de Thomsen) entre les conditions à l'inclusion et la semaine 12, selon une analyse combinée de trois essais (455 participants) a été de -9,04 (IC à 95% entre -19,37 et 1,28). Les résultats combinés ont été favorables à l'ESWT. Par exemple, le risque relatif combiné de succès du traitement (amélioration minimum de 50% de la douleur à l'extension du poignet contre résistance, à 12 semaines) pour l'ESWT comparé au placebo, selon une analyse combinée de deux essais (192 participants), a été de 2,2 (IC à 95% entre 1,55 et 3,12). Cependant, ce résultat n'a pas été soutenu par les résultats de quatre autres essais indépendants qui n'ont pas pu être combinés. L'injection de stéroïdes a été plus efficace que l'ESWT à 3 mois après la fin du traitement, évalué par une réduction de la douleur de 50% par rapport aux conditions à l'inclusion (21/25 (84%) contre 29/48 (60%), p<0,05). Des effets indésirables minimes ont été rapportés pour l'ESWT. Les effets indésirables les plus courants étaient une douleur transitoire, un rougissement de la peau et des nausées et dans la plupart des cas il n'a pas été nécessaire d'interrompre traitement ou d'ajuster le dosage.