La schizophrénie est un trouble mental grave, chronique et récidivant dont la prévalence mondiale au cours de la vie est d'environ 1 %. La polydipsie est une complication rare mais grave des troubles psychotiques, qui se caractérise par l'ingestion de plus de trois litres de liquides par jour. Bien que l'on ignore la cause exacte du développement de la polydipsie, un traitement efficace est essentiel car, dans le cas contraire, une telle prise de liquides pourrait entraîner une hyponatrémie pouvant à son tour entraîner un coma ou même le décès du patient. On estime qu'entre 6 et 17 % des patients psychiatriques hospitalisés souffrent de polydipsie. Même s'il pourrait s'agir d'une surestimation, ce trouble est suffisamment courant et grave pour mériter une attention clinique.
Nous avons recherché et évalué systématiquement les essais contrôlés randomisés examinant l'efficacité du traitement médicamenteux dans la polydipsie. Nous avons identifié deux essais de courte durée (n = 17, durée de 3-6 semaines) qui étaient trop petits et trop courts pour être informatifs. Les données étaient également mal consignées et aucune donnée pré-croisement (crossover) n'était disponible pour l'analyse. Les seules données disponibles concernaient les effets indésirables, et ni les traitements actifs ni le placebo ne produisaient d'effets secondaires graves. Les études ne rapportaient aucune donnée utile concernant les mesures de la polydipsie, les symptômes physiques secondaires à l'ingestion accrue de liquides, l'état mental, le fonctionnement général ou les résultats économiques.
Les cliniciens espérant pouvoir traiter leurs patients atteints de polydipsie liée à la psychose ne trouveront pas d'informations utiles dans ces essais, et tout traitement ne pourra être informatif que dans le cadre d'une étude bien planifiée. Des recherches supplémentaires sont nécessaires et ces deux essais, bien qu'ils ne fournissent que peu de données, montrent que ce type de recherches est possible.
Ces essais apportaient peu de données utiles pour les cliniciens espérant pouvoir traiter la polydipsie liée à la psychose avec des médicaments, mais ils mettaient en évidence la nécessité de mener d'autres études d'évaluation dans ce domaine. Tous les traitements de la polydipsie liée à la psychose demeureront indicatifs tant qu'une étude randomisée bien planifiée, réalisée et documentée n'aura pas été effectuée. Les deux études pionnières suggèrent que des essais à plus grande échelle, quoique difficiles, ne seraient pas impossibles avec le soutien et la coordination appropriés.
La polydipsie est le fait d'ingérer plus de trois litres de liquides par jour. On parle de polydipsie primaire lorsque cette ingestion excessive de liquides ne peut pas être expliquée par un problème médical identifié et n'est pas secondaire à une polyurie. La prévalence de ce problème chez les patients psychiatriques hospitalisés a été estimée entre 6 et 17 %. Elle peut nuire à l'administration des soins standard et peut être un trouble extrêmement incapacitant qui peut même engager le pronostic vital.
Examiner les effets des interventions pharmacologiques dans le traitement de la polydipsie liée à la psychose.
Nous avons consulté le registre du groupe Cochrane sur la schizophrénie (janvier 2002 et février 2005) issu de recherches méthodiques actualisées dans BIOSIS, la Bibliothèque Cochrane, CINAHL, Dissertation abstracts, EMBASE, LILACS, MEDLINE, PSYNDEX, PsycINFO, RUSSMED et Sociofile, et complété par des recherches manuelles dans des revues pertinentes et de nombreux actes de conférence. Les références bibliographiques de toutes les études pertinentes ont également été consultées afin d'identifier d'autres essais.
Nous avons inclus tous les essais contrôlés randomisés portant sur des patients atteints de troubles psychotiques et de polydipsie secondaire, évaluant des traitements médicamenteux et mesurant des critères de jugement cliniquement importants.
Nous avons examiné les références bibliographiques, obtenu les articles, réinspecté les études, évalué leur qualité et extrait les données de manière indépendante. Pour les données dichotomiques homogènes, le risque relatif (RR), l'intervalle de confiance (IC) à 95 % et, le cas échéant, le nombre de sujets à traiter (NST) ou le nombre nécessaire pour nuire (NNN) ont été calculés sur la base de l'intention de traiter. Nous avons considéré que les patients qui abandonnaient les études de manière prématurée ou étaient perdus de vue ne présentaient pas d'amélioration. Les différences moyennes pondérées (DMP) ont été calculées pour les données continues. Les données ont été exclues lorsque la perte de suivi était supérieure à 50 %.
Nous avons identifié deux petits essais (Alexander 1991 et Nishikawa 1996) qui remplissaient les critères d'inclusion (n total = 17, durée de 3-6 semaines). Peu de données étaient rapportées et l'utilisation inadéquate de la méthodologie des essais croisés ne nous a pas permis d'inclure toutes les données dans cette revue. Chez les quelques patients atteints de maladie chronique recrutés dans ces essais, ni l'agent tétracycline bactériostatique actif, la démeclocycline orale, ni la naloxone (antagoniste des opiacés), ni le placebo ne semblaient entraîner d'effets indésirables graves au cours d'une période allant jusqu'à 6 semaines. Les études ne rapportaient aucune donnée utile concernant les mesures de la polydipsie, les symptômes physiques secondaires à l'ingestion accrue de liquides, l'état mental, le fonctionnement général ou les résultats économiques.