La plupart des incisions chirurgicales cicatrisent par première intention, c.-à-d. que les bords de l'incision chirurgicale sont joints à l'aide de points ou de clips jusqu'à ce qu'ils fusionnent. La cicatrisation par seconde intention se réfère à la cicatrisation d'une plaie ouverte, à partir de la base, par le dépôt de nouveaux tissus. Il existe de nombreux types de pansements et d'agents topiques disponibles, mais peu ont été évalués dans des essais cliniques. Cette revue n'a pas trouvé de preuve qu'un quelconque pansement ou agent topique accélère plus qu'un autre la cicatrisation des plaies chirurgicales en cicatrisation par seconde intention, bien que la gaze puisse être associée à une douleur ou à un inconfort plus important pour le patient.
Nous n'avons trouvé que de petits essais de qualité médiocre ; les résultats sont donc insuffisants pour déterminer si le choix d'un pansement ou d'un agent topique affecte la cicatrisation des plaies chirurgicales en cicatrisation par seconde intention. La mousse est ce qui a été le mieux étudié comme alternative à la gaze et semble être préférable pour ce qui est de la réduction de la douleur, de la satisfaction du patient et du temps de soins infirmiers.
De nombreux pansements et applications topiques différents sont utilisés pour couvrir les plaies chirurgicales en cicatrisation par seconde intention. On ne sait pas si ces pansements font cicatriser les plaies à des rythmes différents.
Évaluer l'efficacité des pansements et des agents topiques sur les plaies chirurgicales en cicatrisation par seconde intention
En mars 2002, nous avons recherché des essais cliniques pertinents dans le registre central Cochrane des essais contrôlés, le registre spécialisé du groupe Cochrane sur les plaies et contusions, ainsi que dans les bases de données MEDLINE, EMBASE et CINAHL.
Tout essai contrôlé randomisé (ECR) évaluant l'efficacité de pansements ou d'agents topiques pour les plaies chirurgicales en cicatrisation par seconde intention.
L'éligibilité à l'inclusion a été confirmée par deux auteurs de la revue qui ont estimé indépendamment la qualité méthodologique des essais d'après la liste des facteurs relatifs à la validité interne et externe du centre Cochrane néerlandais. Deux auteurs de la revue ont résumé les données des études éligibles à l'aide d'une fiche d'extraction de données, les désaccords étant renvoyés à un troisième auteur.
Nous avons identifié quatorze rapports de 13 ECR portant sur des pansements ou des agents topiques pour plaies postopératoires en cicatrisation par seconde intention.
CICATRISATION : Alors qu'un seul essai de petite taille sur la supplémentation en vera d'aloès versus gaze laisse apparaitre un retard de cicatrisation avec le vera d'aloès, les résultats de cet essai ne sont pas interprétables, car il y avait une grande perte différentielle de suivi. Un plâtre appliqué sur un moignon d'amputation avait accéléré la cicatrisation de la plaie en comparaison avec la compression élastique, DMP -25,60 jours, IC 95% -49,08 à -2,12 jours (1 essai). Il n'y avait pas de différences statistiquement significatives au niveau de la cicatrisation pour les autres comparaisons de pansements (p. ex. gaze, mousse, alginate ; 11 essais).
DOULEUR : La gaze était associée à significativement plus de douleurs pour les patients que d'autres pansements (4 essais).
SATISFACTION DES PATIENTS : Les patients traités avec de la gaze étaient moins satisfaits que ceux ayant bénéficié d'autres pansements (3 essais).
COÛTS : La gaze est peu coûteuse, mais son emploi est associé à une consommation nettement plus importante de temps d'infirmier que la mousse (2 essais).
DURÉE D'HOSPITALISATION : Quatre essais n'avait constaté aucune différence dans la durée d'hospitalisation. Un essai avait observé une plus courte durée d'hospitalisation chez les personnes après amputation lorsqu'un plâtre était appliqué plutôt qu'une compression élastique (DMP -30,10 jours, IC 95% -49,82 à -10,38).