L’infection à rotavirus peut occasionner des problèmes importants, notamment la diarrhée chez le nouveau-né. Ceci s’applique tout particulièrement aux bébés pesant moins de 2 500 g (nourrissons de faible poids de naissance). L’infection à rotavirus devient plus courante chez les nouveau-nés et peut se propager d’un bébé à un autre dans l’unité de néonatalogie. L’administration d’anticorps dirigés contre le rotavirus aux bébés peut prévenir cette infection et sa propagation dans l’unité de néonatalogie. Dans cette revue, un seul essai de petite taille a été identifié. À l’heure actuelle, on ne dispose pas de preuves suffisantes pour recommander l'utilisation d'anticorps dirigés contre le rotavirus chez les bébés exposés à une infection à rotavirus. Des recherches supplémentaires doivent être effectuées.
Les données actuelles n'étayent pas l'utilisation de préparations d'immunoglobulines orales pour prévenir l'infection à rotavirus chez les nourrissons de faible poids de naissance. Les chercheurs sont encouragés à mener des essais bien conçus sur les nouveau-nés en utilisant les récentes préparations d’immunoglobulines anti-rotavirus (colustrum, immunoglobulines du jaune d’œuf) et à y inclure des évaluations du rapport coût/efficacité.
Le rotavirus est une infection virale nosocomiale courante chez les nouveau-nés et des épidémies dues aux souches récentes P(6)G9 ont été signalées. L’immunité locale au rotavirus des muqueuses de l’intestin joue un rôle important dans la résolution de l’infection et dans la protection contre des infections consécutives. L’administration orale de préparations d’immunoglobulines anti-rotavirus pourrait s’avérer une stratégie utile pour prévenir les infections à rotavirus, tout particulièrement chez les nourrissons de faible poids de naissance.
Déterminer l’efficacité et l’innocuité des préparations d’immunoglobulines orales pour la prévention de l’infection à rotavirus chez les nourrissons hospitalisés de faible poids de naissance (poids de naissance < 2500 g)
Une recherche a été effectuée en juillet 2011 dans le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL, The Cochrane Library), MEDLINE, EMBASE, CINAHL, Biological Abstracts (BIOSIS), Science Citation Index pour les articles référençant Barnes 1982 et les actes des Pediatric Academic Societies à partir de 1991. Les essais en cours ont également été cherchés sur clinicaltrials.gov et controlled-trials.com.
Les critères utilisés pour sélectionner les études pour inclusion étaient les suivants:
1) Plan de l’étude: essais contrôlés randomisés ou quasi-randomisés;
2) Participants : nourrissons hospitalisés de faible poids de naissance ;
3) Intervention : préparations d’immunoglobulines orales pour la prévention de l’infection à rotavirus comparé au placebo OU à l’absence d’intervention ;
Au moins l’un des critères de jugement suivants a été signalé : la mortalité toutes causes pendant l’hospitalisation, la mortalité due à l’infection à rotavirus pendant l’hospitalisation, l’infection à rotavirus, la durée de la diarrhée, la nécessité d’une réhydratation, la durée de l’excrétion virale, la durée des mesures de prévention de l’infection, la durée d’hospitalisation en jours, la diarrhée récurrente ou la diarrhée chronique.
Les deux auteurs de revue ont extrait les données des essais inclus de manière indépendante.
Une étude publiée (Barnes 1982) a pu être incluse dans cette revue. Barnes 1982 n’a trouvé aucune différence significative au niveau des taux d’infection à rotavirus après l’administration de gammaglobulines orales comparé au placebo chez les bébés hospitalisés de faible poids de naissance [RR 1,27 (IC à 95 % 0,65 à 2,37)]. Dans le sous-groupe de nourrissons infectés par le rotavirus après avoir reçu des gammaglobulines ou un placebo pour la prévention de l’infection à rotavirus, aucune différence significative n’a été notée au niveau de la durée d’excrétion du rotavirus entre le groupe ayant reçu des gammaglobulines (2 jours en moyenne, intervalle de 1 à 4 jours) et le groupe ayant reçu un placebo (3 jours en moyenne, intervalle de 1 à 6 jours). Barnes 1982 n’a signalé aucun effet indésirable après l’administration de préparations d’immunoglobulines orales.