Des études suggèrent qu'il existerait une relation entre le déclin de la fonction de la mélatonine et les symptômes de démence. Une méta-analyse a été réalisée à partir de données issues de trois essais contrôlés contre placebo et randomisés dont l'objectif était d'évaluer la mélatonine pour prendre en charge les changements cognitifs liés à la démence ; les données de deux de ces essais, qui évaluaient la mélatonine dans la prise en charge des troubles de l'humeur et du comportement, ont également été combinées. La méta-analyse a mis en évidence une amélioration significative des critères de jugement pour les scores sur l'échelle de comportement psycho-pathologique et d'analyse de l'humeur. Le traitement par mélatonine pourrait être efficace dans le traitement des troubles comportementaux psycho-pathologiques liés à la démence. Aucune preuve n'a été trouvée à l'appui de l'efficacité de la mélatonine dans le traitement des troubles cognitifs.
Les analyses n'étaient pas favorables à l'utilisation de mélatonine pour le traitement des troubles cognitifs associés à la démence. Une méta-analyse des scores de l'échelle comportementale psycho-pathologique suggérait que la mélatonine pourrait être efficace dans le traitement de ces troubles liés à la démence.
Des études suggèrent qu'il existerait une relation entre le déclin de la fonction de la mélatonine et les symptômes de démence.
La revue évaluait les preuves de l'efficacité clinique de la mélatonine dans le traitement des symptômes de la démence. Les critères de jugement principaux pertinents étaient la cognition, l'humeur, le comportement, des fonctions de la vie quotidienne et l'innocuité de l'utilisation de mélatonine ; les critères de jugement secondaires étaient la qualité de vie, la morbidité, la mortalité et la durée avant le placement en établissement et le stress des soignants.
Le 29 juin 2009, une recherche a été réalisée dans le registre spécialisé du groupe Cochrane sur la démence et les autres troubles cognitifs (CDCIG), Bilbiothèque Cochrane, MEDLINE, EMBASE, PsycINFO, CINAHL et LILACS, à partir des termes : MÉLATONINE et N-ACÉTYL-5-MÉTHOXYTRYPTAMINE. Le registre spécialisé du CDCIG contient les résultats de la plupart des grandes bases de données scientifiques (Bibliothèque Cochrane, MEDLINE, EMBASE, PsycINFO, CINAHL, LILACS) ainsi que de nombreuses bases de données d'essais et de sources de littérature grise.
La recherche de juin 2009 a permis d'identifier plusieurs études à évaluer par les auteurs.
Tous les essais contrôlés randomisés pertinents dans lesquels de la mélatonine administrée oralement, quelle que soit la dose, était comparée à un groupe témoin pour l'effet sur la prise en charge de troubles cognitifs, comportementaux (hormis le sommeil) et de l'humeur, chez des personnes atteintes de démence, indépendamment du degré de gravité.
Deux à trois évaluateurs ont analysé indépendamment la pertinence et le risque de biais des articles obtenus et ont extrait les données des études sélectionnées. Les différences statistiquement significatives des critères de jugement ou l'évolution des critères de jugement entre le début de l'étude et la fin du traitement, entre le groupe sous mélatonine et le groupe témoin, ont été examinées. Chaque étude a été résumée selon une mesure de l'effet (comme la différence moyenne) et des méta-analyses ont été réalisées lorsque cela était approprié.
Cinq études étaient conformes aux critères d'inclusion. Les estimations combinées des scores d'évolution cognitive MMSE et ADAS de trois de ces études ont révélé des effets cognitifs non significatifs avec le traitement par mélatonine. Dans deux de ces études, des améliorations significatives des comportements psycho-pathologiques (comme une baisse des symptômes d'humeur de dépression, de l'anxiété et de l'apathie et une baisse des symptômes comportementaux d'hallucinations, illusions, agitation, irritabilité et troubles de l'appétit) ont été mises en évidence par la méta-analyse des scores d'évolution des échelles NPI (7 semaines, 2,5 mg de mélatonine) et ADAS non cognitive (4 semaines, 3 mg de mélatonine). Des analyses de la sensibilité ont donné des résultats similaires à ceux des méta-analyses initiales et soutiennent donc les estimations de l'effet pour les critères de jugement cognitifs non significatifs. Des estimations d'études individuelles pour l'effet du traitement de 2,5 mg de mélatonine à un an ont mis en évidence une aggravation significative de l'humeur (par ex., réduction de l'affect positif) selon la mesure de l'échelle d'évaluation de l'affect du centre gériatrique de Philadelphia (positive). Les autres effets du traitement pour l'humeur, le comportement et la fonction dans les activités quotidiennes n'étaient pas significatifs. Aucun effet indésirable associé à l'utilisation de mélatonine n'a été rapporté.