Suppositoires pour soulager à court terme la douleur d'un traumatisme périnéal après l'accouchement.
Les femmes présentent souvent des douleurs si leur accouchement implique un traumatisme périnéal (zone entre le vagin et l'anus). Ce traumatisme peut résulter d'une épisiotomie (incision chirurgicale) ou d'une déchirure ayant nécessité des points de suture. Il existe des moyens pour réduire le risque de traumatisme, mais en ce qui concerne les femmes présentant des douleurs, la revue des essais a conclu que les suppositoires étaient efficaces pour soulager la douleur pendant une durée pouvant atteindre 24 heures après l'accouchement. Les effets à long terme n'ont fait l’objet d’aucune étude. Des recherches supplémentaires doivent être menées pour évaluer les résultats et les effets à plus long terme, le cas échéant, sur le lait maternel, le lien mère-enfant et la fonction sexuelle.
Les suppositoires d'AINS sont associés à une diminution de la douleur jusqu'à 24 heures après l'accouchement, et l'analgésie supplémentaire requise est moindre. Des recherches supplémentaires doivent être menées pour évaluer les effets à long terme et la satisfaction maternelle vis-à-vis du traitement.
La douleur périnéale résultant d'une déchirure et/ou d’une incision chirurgicale (épisiotomie) est un problème fréquent après un accouchement par voie basse. Les stratégies visant à réduire les traumatismes périnéaux et la réparation appropriée des lésions périnéales subies sont importantes pour éviter et soulager la douleur. En cas de douleur, de nombreux traitements sont utilisés dans la pratique clinique, tels que les anesthésiques locaux, les analgésiques oraux, l’ultrasonothérapie, les antiseptiques et les applications non pharmacologiques telles que les packs de glace et les bains. Cette revue évalue les éléments de preuve liés à l'utilisation de l'analgésie rectale pour soulager la douleur consécutive à un traumatisme périnéal.
Évaluer l'efficacité des suppositoires analgésiques contre la douleur d'un traumatisme périnéal après l'accouchement.
Nous avons effectué des recherches dans le registre des essais du groupe Cochrane sur la grossesse et la naissance (juillet 2002), CENTRAL (The Cochrane Library, Numéro 2, 2002), CINAHL (Mai 2002) et MIDIRS (mai 2002).
Essais contrôlés randomisés comparant des suppositoires analgésiques avec un placebo ou un traitement alternatif pour le soulagement de la douleur périnéale.
Deux auteurs de la revue ont évalué, de manière indépendante, la qualité des essais et extrait les données.
Trois essais portant sur 249 femmes répondaient aux critères d'inclusion. Seuls, deux des essais identifiés pour être inclus dans cette revue comportaient des données pouvant être saisies dans une méta-analyse, les données du troisième essai n’étant pas dans un format utilisable. Les femmes étaient moins sujettes à ressentir des douleurs 24 heures ou près de 24 heures après l'accouchement si elles avaient reçu des suppositoires d’anti-inflammatoires non-stéroïdiens (AINS), comparativement au placebo (risque relatif (RR) = 0,37, intervalle de confiance (IC) à 95 % 0,10 à 1,38, 2 essais, 150 femmes). Les femmes du groupe sous suppositoires d’AINS comparativement aux femmes du groupe sous placebo nécessitaient moins d’analgésie supplémentaire dans les premières 24 heures après l'accouchement (RR = 0,31, IC à 95 % 0,17 à 0,54, 1 essai, 89 femmes) et cet effet était encore manifeste à 48 heures post-partum (RR = 0,63, IC à 95 % 0,45 à 0,89, 1 essai, 89 femmes). Aucune information n'était disponible sur la douleur ressentie plus de 72 heures après l'accouchement ou sur d’autres résultats importants pour les femmes, tels que le retentissement sur les activités quotidiennes, la reprise des rapports sexuels et l'impact sur la relation mère-enfant.