La neutropénie (faible nombre de globules blancs) est une complication de la chimiothérapie anticancéreuse qui expose les patients à des infections à un risque vital. La prise en charge habituelle des patients neutropéniques avec fièvre est l'hospitalisation et le traitement avec des antibiotiques intraveineux. La neutropénie fébrile englobe un éventail de la maladie et les patients à faible risque peuvent être traités moins agressivement. Cette revue des essais contrôlés randomisés a montré des résultats comparables de décès et des taux d'échec d'antibiotiques par voie orale et intraveineuse pour les patients à faible risque, les patients atteints de tumeurs solides ou leucémies chroniques ou de lymphome, indépendamment de leur âge, la source de l'infection et la gravité de la neutropénie.
D'après les données actuelles, le traitement par voie orale est une alternative acceptable à un traitement antibiotique intraveineux chez les patients cancéreux atteints de neutropénie fébrile (à l'exclusion des patients atteints de leucémie aiguë) qui ont une stabilité hémodynamique, sans défaillance d'organes, et n'ont pas de pneumonie, d’infection d'une voie centrale ou une infection sévère des tissus mous. Les larges IC pour la mortalité admet utilisation du traitement oral dans les groupes de patients présentant un faible risque prévu de mortalité, d'autres recherches doivent être effectués à clarifier la définition de patients à faible risque.
La fièvre survenant chez un patient neutropénique reste une complication engageant le pronostic vital de la chimiothérapie pour des cancers. La prise en charge habituelle est l'hospitalisation et le traitement les malades de manière empirique avec des antibiotiques à large spectre par voie intraveineuse. Un traitement oral pourrait être une alternative pour les patients sélectionnés.
Comparer l'efficacité des antibiotiques oraux versus le traitement antibiotique intraveineux (IV) chez les patients cancéreux atteints de neutropénie fébrile.
Le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL) (2013, numéro 1) dans la bibliothèque Cochrane, MEDLINE (de 1966 à la 4ème semaine de janvier 2013), EMBASE (de 1980 à 2013 4ème semaine) et LILACS (de 1982 à 2007). Nous avons effectué des recherches dans plusieurs bases de données pour les essais en cours. Nous avons examiné les actes de la conférence inter scientifique d'antimicrobiens et de Chimiothérapie (ICAAC) (de 1995 à 2007), et toutes les références bibliographiques des études incluses ainsi que des principales revues.
Des essais contrôlés randomisés (ECR) comparent des antibiotiques oraux aux antibiotiques intraveineux pour le traitement des patients cancéreux avec une neutropénie et de la fièvre. La comparaison entre les deux a pu être faite au début (traitement oral initial) ou après un traitement initial antibiotique intraveineux (séquentiel).
Deux auteurs de la revue ont indépendamment évalué l'éligibilité et la qualité méthodologique et extrait les données de manière indépendante. Les données concernant la mortalité, les échecs du traitement et les événements indésirables pour les mesures des résultats ont été extraits des études incluses supposant une 'intention de traiter' lorsque cela a été possible. Les risques relatifs (RR) avec des intervalles de confiance (IC) à 95% ont été estimés pour les données dichotomiques. L'évaluation du risque de biais était également dans le cadre de la méthodologie de la collaboration Cochrane.
Vingt-deux essais (3142 épisodes de 2372 patients) ont été inclus dans les analyses. Le taux de mortalité était similaire dans la comparaison de la voie orale à un traitement antibiotique intraveineux (RR 0,95, IC à 95%, entre 0,54 et 1,68, 9 essais, 1392 patients, avec une moyenne de 0 de mortalité, allant de 0 à 8,8%). Les taux d'échec du traitement étaient également similaires (RR 0,96, IC à 95%, de 0,86 à 1,06, dans tous les essais). Aucune hétérogénéité significative n’a été démontrée dans toutes les comparaisons, mais dans les événements indésirables. L'effet était stable chez un large éventail de patients. Les quinolones seules ou combinées à un autre antibiotique ont été utilisées avec des résultats comparables. Les réactions indésirables, principalement gastro-intestinales, étaient plus fréquentes avec les antibiotiques oraux.
Translated by: French Cochrane Centre
Translation supported by: Financeurs pour le Canada : Instituts de Recherche en Sant� du Canada, Minist�re de la Sant� et des Services Sociaux du Qu�bec, Fonds de recherche du Qu�bec-Sant� et Institut National d'Excellence en Sant� et en Services Sociaux; pour la France : Minist�re en charge de la Sant�