Les toxicomanes s'injectant des opiacés sont exposés au VIH et à d'autres virus transmissibles par le sang suite à l'utilisation collective d'une seringue, ainsi qu'à un comportement sexuel à risque. La présente revue examine les études originales rapportant la fréquence ou la prévalence de comportements à risque ou des informations sur le VIH liées à un traitement de substitution contre la dépendance aux opiacés afin d'évaluer dans quelle mesure ce traitement permet de prévenir la transmission du VIH. Il était impossible d'évaluer précisément l'étendue des améliorations, mais il ne fait aucun doute que le traitement oral de substitution réduit les comportements à risque, ainsi que les probabilités de transmission du VIH chez les toxicomanes s'injectant des opiacés.
Un traitement oral de substitution destiné aux toxicomanes s'injectant des opiacés diminue les comportements toxicomanes présentant des risques élevés de transmission du VIH, mais a des effets moindres sur les comportements sexuels à risque. Le manque de données dans les études contrôlées randomisées limite la pertinence des preuves présentées dans la présente revue.
Les toxicomanes s'injectant des opiacés sont exposés au VIH (Virus de l'immunodéficience humaine) et à d'autres virus transmissibles par le sang suite à l'utilisation collective d'une seringue, ainsi qu'à un comportement sexuel à risque.
Évaluer les effets d'un traitement oral de substitution chez les toxicomanes s'injectant des opiacés sur leurs comportements à risques et les taux de transmission du VIH.
Nous avons effectué des recherches dans le registre Cochrane des essais contrôlés, MEDLINE, EMBASE et PsycINFO jusqu'à mai 2011, ainsi que dans les listes bibliographiques des articles, des revues et des actes de conférence.
Des études ont évalué l'incidence des comportements à risque ou de la transmission du VIH liée au traitement de substitution contre la dépendance aux opiacés. Tous les types d'études originales étaient pris en compte. Deux auteurs ont indépendamment évalué chaque étude en vue de leur inclusion.
Deux auteurs ont indépendamment extrait des informations clés dans chacune des études incluses. Tout désaccord a pu être résolu grâce à des discussions ou à un troisième auteur.
Trente-huit études, impliquant 12 400 participants, ont été incluses. La majorité d'entre elles étaient des études descriptives ou les processus de randomisation ne concernaient pas les données extraites et la majorité des études étaient considérées comme présentant des risques de biais élevés. Les études montrent clairement qu'un traitement oral de substitution avec de la méthadone ou de la buprénorphine destiné aux toxicomanes s'injectant des opiacés diminue de façon statistiquement significative la consommation illicite d'opiacés, le nombre d'injections et le partage de seringues. Il diminue également la proportion de toxicomanes s'injectant des opiacés signalant plusieurs partenaires sexuels ou échangeant des faveurs sexuelles contre de la drogue ou de l'argent, mais il a très peu d'effets sur l'utilisation du préservatif. Il semble que les diminutions des comportements à risque par rapport à la consommation de drogues se traduisent par une baisse des cas de VIH. Cependant, étant donné les risques de biais élevés et la variabilité des différents aspects des études, les totaux combinés n'étaient pas calculés.