La rispéridone est le premier médicament antipsychotique atypique, ou de nouvelle génération, à être produit sous forme de préparation à action prolongée ou à effet retard. Cette revue n'a identifié que deux études, dont les résultats n'ont pas dissipé les doutes considérables des évaluateurs concernant les effets de cette nouvelle préparation. La rispéridone à effet retard pourrait être plus acceptable que l'injection de placebo mais il est difficile de savoir si elle est plus efficace pour améliorer les symptômes de la schizophrénie. Les patients déjà stabilisés sous rispéridone orale pourraient maintenir ce bénéfice avec de la rispéridone à effet retard, tout du moins à court terme.
Chez les patients stables et relativement bien portants, cela pourrait permettre d'éviter l'utilisation de doses orales régulières, mais les effets indésirables ne sont pas bien documentés. Peu de bénéfices sont observés chez les patients présentant un trouble plus sévère, mais le traitement par injections pourrait accroître l'observance par rapport au placebo. L'utilisation de rispéridone à effet retard, en particulier à des doses élevées, est faiblement associée à des troubles du mouvement.
Des études randomisées bien planifiées, documentées et bien ancrées dans la pratique clinique réelle sont nécessaires afin d'évaluer les effets de cette nouvelle préparation de manière exhaustive.
La rispéridone est le premier médicament antipsychotique de nouvelle génération disponible sous forme d'injection à action prolongée.
Examiner les effets cliniques de la rispéridone à effet retard chez les patients atteints de schizophrénie et de psychoses schizophréniformes.
Nous avons consulté le registre du groupe Cochrane sur la schizophrénie (décembre 2002) ainsi que les références bibliographiques de toutes les études incluses, et contacté des représentants de l'industrie ainsi que les auteurs des études incluses.
Les essais cliniques randomisés comparant de la rispéridone à effet retard à d'autres traitements chez les patients atteints de schizophrénie et/ou de psychoses schizophréniformes.
Deux évaluateurs ont examiné les références bibliographiques et/ou résumés de manière indépendante, obtenu les articles, procédé à une nouvelle inspection et à une évaluation des résultats et extrait les données. Pour les données dichotomiques, nous avons calculé le risque relatif (RR), l'intervalle de confiance (IC) à 95 % et, le cas échéant, le nombre de sujets à traiter (NST) sur la base de l'intention de traiter. Pour les données continues, nous avons calculé les différences moyennes pondérées (DMP).
Une étude (n = 400) comparait de la rispéridone à effet retard à un placebo, mais 56 % des participants n'avaient pas été jusqu'au bout de cette étude de trois mois, ce qui rendait la plupart des données de l'état global et mental inutilisables. La rispéridone à effet retard par rapport au placebo n'affectait pas les niveaux d'anxiété (n = 400, RR de 0,58, IC entre 0,32 et 1,05) mais pourrait réduire l'agitation (n = 400, RR de 0,60, IC entre 0,39 et 0,92). La rispéridone à effet retard n'avait pas d'effet substantiel sur les hallucinations (n = 400, RR de 1,23, IC entre 0,47 et 3,22) mais la psychose diminuait (n = 400, RR de 0,52, IC entre 0,33 et 0,83, NST de 9, IC entre 7 et 26). Le taux d'attrition était supérieur dans le groupe du placebo par rapport au groupe de la rispéridone à effet retard (n = 400, RR de 0,74, IC entre 0,63 et 0,88, NST de 6, IC entre 4 et 12). Les événements indésirables graves étaient fréquents (13 à 23 %), mais significativement plus fréquents dans le groupe du placebo (n = 400, RR de 0,59, IC entre 0,38 et 0,93, NST de 11, IC entre 7 et 70). Les données étaient cependant mal documentées, ce qui rendait ces résultats difficiles à interpréter. Les troubles du mouvement étaient aussi fréquents dans les deux groupes (n = 400, RR de 2,38, IC entre 0,73 et 7,78) mais il semblerait que les doses supérieures de médicament à effet retard tendent à encourager de tels troubles.
Une étude (n = 640) comparait de la rispéridone à effet retard à de la rispéridone orale chez des patients stables atteints d'un trouble relativement léger. Pour les critères de jugement globaux, aucune différence notable n'était rapportée entre le groupe du médicament à effet retard et le groupe du médicament oral (n = 640, RR d'absence d'amélioration globale de 1,06, IC entre 0,92 et 1,22). Les mesures de l'état mental étaient également similaires entre les groupes. Dans l'ensemble, l'observance était bonne dans cette étude (n = 640, RR < 4 injections ou violation majeure du protocole de 1,16, IC entre 0,81 et 1,67). Les effets indésirables étaient mal documentés, mais plus de la moitié des participants des deux groupes rapportaient un effet indésirable (n = 640, RR de 1,04, IC entre 0,91 et 1,18).