Il n’existe pas suffisamment de preuves pour déterminer si le misoprostol administré sous la langue ou contre la joue est sans danger pour le déclenchement du travail.
Le travail doit parfois être démarré artificiellement (déclenchement) dans les cas où la poursuite de la grossesse est préoccupante pour le bien-être du bébé ou de la mère. Un médicament dénommé misoprostol a déjà été utilisé, en étant administré par voie vaginale ou en étant avalé. Il est maintenant suggéré qu’il peut-être plus efficace en étant placé sous la langue ou contre la joue. Il n'y a pas suffisamment d'études pour déterminer s'il pourrait y avoir d'importants effets secondaires. Des recherches supplémentaires ont été demandées.
D’après seulement trois petits essais, le misoprostol par voie sublinguale semble être au moins aussi efficace que lorsque la même dose est administrée par voie orale. Il n’existe pas suffisamment de données pour formuler des commentaires sur les complications relatives et les effets secondaires. Le misoprostol par voie sublinguale ou orale ne devrait pas faire l'objet d'une utilisation clinique tant que son innocuité et sa posologie optimale n’auront pas été établies par des essais à plus grande échelle.
[Remarque : Les 17 citations dans la section en attente de classification de la revue sont susceptibles de modifier les conclusions de la revue, lorsqu'elles auront été évaluées.]
Cette revue fait partie d'une série de revues portant sur la maturation cervicale et le déclenchement du travail par une méthodologie standardisée. Le misoprostol administré par voie orale et sublinguale a l'avantage de faire effet rapidement, alors que les voies vaginale et sublinguale ont, quant à elles, l'avantage d'une action prolongée et d'une plus grande biodisponibilité.
Déterminer l'efficacité et l'innocuité du misoprostol administré par voie buccale ou sublinguale pour la maturation cervicale et le déclenchement du travail au troisième trimestre.
Nous avons effectué des recherches dans le registre d’essais cliniques du groupe Cochrane sur la grossesse et la naissance (8 décembre 2003), le registre (CENTRAL) Cochrane des essais contrôlés (The Cochrane Library, Numéro 4, 2003), et les bibliographies des articles pertinents.
Nous avons mis à jour les recherches effectuées dans le registre des essais cliniques du groupe Cochrane sur la grossesse et la naissance le 28 juillet 2009 et nous avons ajouté les résultats à la section en attente de classification.
Essais comparatifs randomisés comparant l’administration de misoprostol par voie orale ou sublinguale pour la maturation cervicale ou le déclenchement du travail au cours du troisième trimestre, à un placebo ou à l'absence de traitement ou à d'autres méthodes citées précédemment dans une liste prédéfinie de méthodes de déclenchement du travail.
Une stratégie générique a été élaborée pour traiter l'important volume et la grande complexité des données issues des essais relatifs au déclenchement du travail. Les données ont été extraites dans des formulaires normalisés, leur exactitude vérifiée, et elles ont été analysées en utilisant le logiciel RevMan.
Trois études (502 participants) ont comparé le misoprostol par voie orale/sublinguale respectivement à un schéma thérapeutique par voie vaginale (200 µg contre 50 µg) et à une administration par voie orale (50 contre 50 µg et 50 contre 100 µg).
L'administration par voie buccale a été associée à une tendance à la réduction du nombre de césariennes par rapport à la voie vaginale (18/73 contre 28/79; risque relatif (RR) = 0,70, intervalle de confiance (IC) à 95 % 0,42 à 1,15). Aucune différence significative n'a été observée pour les autres résultats.
Lorsque la même dose a été utilisée par voie sublinguale versus orale, l'administration par voie sublinguale a été associée à moins d'échecs pour obtenir un accouchement par voie basse dans les 24 heures (12/50 contre 19/50; RR = 0,63, IC à 95 % 0,34 à 1,16), à une moindre augmentation de l'ocytocine (17/50 contre 23/50; RR = 0,74, IC à 95 % 0,45 à 1,21) et à une réduction du nombre de césariennes (8/50 contre 15/50; RR = 0,53, IC à 95 % 0,25 à 1,14), mais les différences n'étaient pas statistiquement significatives.
Lorsque la dose administrée par voie sublinguale était plus faible que la dose administrée par voie orale, aucune différence n'a été observée dans les résultats.