La toux persistante chez l'enfant est un problème courant qui est parfois confondu avec l'asthme. Cette revue remet en question la pratique courante consistant à utiliser des corticoïdes inhalés dans le traitement de la toux chez l'enfant sans autre signe d'asthme ou de trouble respiratoire chronique. Cette revue a constaté qu'il n'existait aucune preuve solide de l'efficacité du traitement utilisant des doses standard de corticoïdes inhalés.
Dans une étude, le dipropionate de béclométhasone (400 microgrammes par jour) était comparable au placebo en termes de réduction de la fréquence de la toux mesurée objectivement ou évaluée subjectivement. Une dose très élevée de corticoïde inhalé pourrait entraîner une petite amélioration mais il est peu probable que l'impact clinique de ce résultat soit significatif.
La toux sans autre manifestation clinique est connue sous le nom de toux non spécifique, une toux non productive sans maladie respiratoire identifiable ou autre étiologie connue. Chez les enfants présentant une toux non spécifique, un asthme sous-jacent (connu sous le nom d'asthme tussif) est souvent suspecté. Les partisans de l'asthme tussif proposent un essai thérapeutique de médicaments généralement utilisés dans le traitement de l'asthme.
Déterminer l'efficacité des corticoïdes inhalés dans la toux non spécifique chez l'enfant de plus de deux ans.
Nous avons consulté le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL), MEDLINE et EMBASE. Les recherches étaient à jour en mars 2004.
Tous les essais cliniques comparatifs (randomisés et quasi-randomisés) portant sur l'administration d'un corticoïde inhalé (béclométhasone (DPB), fluticasone (PF), triamcinalone (TAA) ou tout autre corticoïde) pour la toux chez des enfants de plus de deux ans ont été inclus. Deux auteurs de revue ont évalué les articles à inclure et la qualité méthodologique de manière indépendante.
Les données des essais ont été extraites par les deux auteurs de revue et saisies dans le logiciel RevMan Analyses 1.0.2 de Cochrane Collaboration.
Deux essais remplissaient les critères d'inclusion (123 participants). L'un comparait du dipropionate de béclométhasone inhalé (400 microgrammes par jour) à un placebo et l'autre comparait du propionate de fluticasone (2 mg par jour pendant 3 jours, puis 1 mg par jour pendant 11 jours) à un placebo. Ces deux études utilisaient des aérosols-doseurs avec tube d'espacement. Avec la dose la plus faible de corticoïde inhalé, aucune différence significative n'était observée entre le groupe du béclométhasone et celui du placebo. Avec la dose la plus élevée, une amélioration significative de la fréquence de la toux nocturne était rapportée au bout de deux semaines chez les enfants présentant une toux nocturne persistante. Néanmoins, une amélioration significative plus modérée était également observée sous placebo.