La myocardite aiguë est l'infiltration de cellules inflammatoires dans le myocarde, elle commence plus communément par une infection virale. Cette maladie affecte toutes les classes d'âges. Basé sur des rapports de cas multiples, et des séries de cas, l'IVIG fait aujourd'hui partie des pratiques routinières dans le traitement des patients souffrant de myocardite aiguë. Un seul essai contrôlé randomisé (ECR) a été identifié. cet essai a évalué 62 adultes souffrant de myocardite aiguë et n'a trouvé aucun bénéfice de traitement parmi les patients recevant l'IVIG.
Les preuves d'un seul essai ne soutiennent pas l'utilisation de l'IVIG pour la gestion des adultes souffrant de myocardite virale présumée. Il n'existe aucun essai randomisé pédiatrique. Des études supplémentaires de la pathophysiologie de cette entité déboucheraient sur des critères de diagnostic améliorés, ce qui faciliterait les recherches futures ;
Les rapports de cas et les séries de cas ont décrit des réponses considérables à l'immunoglobuline en intraveineuse (IVIG) chez les patients présentant des myocardites virales présumées, et son administration est devenue courante.
Pour évaluer les effets de l'IVIG chez les patients présentant une myocardite présumée.
Les bases de données CENTRAL (3ème édition, 2009), MEDLINE (de 1966 à septembre 2009), EMBASE (de 1988 à septembre 2009), CINAHL (de 1982 à septembre 2009), Web of Science (de 1975 à septembre 2009), LILACS (de 1982 à septembre 2009), les registres d'essais cliniques et les actes de conférence ont été examinés. Les auteurs des essais ont été contactés et les références bibliographiques des articles pertinents ont été vérifiées. Aucune restriction de langue n'a été appliquée.
Les études étaient incluses si : (1) Les patients avaient un diagnostic clinique de myocardite aiguë avec une fraction d'éjection ventriculaire gauche (FEVG) <= 0,45, une LVEDD >2 déviations standards (DS) au-dessus de la norme, ou une fraction réduite (FR) >2 DS en dessous de la moyenne et si la durée des symptômes cardiaques étaient inférieure à 6 mois; (2) les patients n'avaient pas d'historique de maladie cardiaque bactérienne ou non-infectieuse; et, (3) les patients étaient randomisés pour recevoir au moins 1 gm/kg d'IVIG comparé à pas d'IVIG ou un placébo. Les études ont été exclues si : (1) les patients avaient reçu des immunosuppresseurs avant les résultats d'évaluation. ou, (2) la survenue de la myocardite était à moins de 6 mois du postpartum.
Les études ont été recherchées et les données extraites de façon indépendante par deux évaluateurs. La qualité a été évaluée par deux relecteurs en utilisant l'échelle de Jadad et l’assignation secrète. La méta-analyse n'a pas été possible car une seule étude pertinente a été trouvée.
L'étude pertinente impliquait 62 adultes avec myocardite aiguë randomisée pour recevoir l'IVIG et un volume équivalent de 0,1% d'albumine à l'aveugle. Les incidences de décès ou la nécessité d'une transplantation cardiaque ou l'installation d'un outil d'assistance ventriculaire gauche ont été faibles dans les deux groupes (le RC pour la survie sans incident était de 0,52, avec IC à 95% entre 0,12 et 2,30). Le suivi de 6 à 12 mois a montré une amélioration équivalente dans la FEVG (différence moyenne 0,00, avec IC à 95% entre -0,07 et 0,07 à 6 mois, différence moyenne de 0,01, avec IC à 95% entre -0,06 et 0,08 à 12 mois). La capacité fonctionnelle telle qu'évaluée par consommation d'oxygène maximale était équivalente dans les deux groupes à 12 mois (différence moyenne -0,80, avec IC à 95% entre -4,57 et 2,97). Les effets secondaires en rapport avec la perfusion étaient plus courants dans les groupes traités, mais ils se sont avérés modérés (RC de 30,16, avec IC à 95% entre 1,69 et 539,42).