Il existe des données prouvant que l'addition de testostérone à l'hormonothérapie (HT) a un effet bénéfique sur la fonction sexuelle chez les femmes postménopausées. Cependant, la thérapie combinée est associée à une incidence plus élevée de la pilosité excessive et de l'acné et à une réduction du cholestérol à lipoprotéine de haute densité (HDL). Les événements indésirables peuvent varier en fonction des différentes doses et voies d'administration de la testostérone. L'addition de testostérone à l'HT n'a pas provoqué d'augmentation du nombre de femmes arrêtant l'hormonothérapie.
Il existe des données prouvant que l'addition de testostérone à l'HT a un effet bénéfique sur la fonction sexuelle chez les femmes postménopausées. Cependant, la thérapie combinée est associée à une incidence plus élevée de la pilosité excessive et de l'acné et à une réduction du cholestérol HDL. Ces événements indésirables peuvent varier en fonction de la dose et de la voie d'administration de la testostérone. On ne dispose pas de suffisamment d'éléments probants pour déterminer l'effet de la testostérone en cas d'utilisation à long terme.
La question de savoir si l'addition d'un traitement par testostérone à l'hormonothérapie (HT) postménopausique conventionnelle est efficace et sûre n'a pas été résolue. Par conséquent, nous avions pour but de déterminer l'efficacité et l'innocuité du traitement par testostérone chez les femmes postménopausées utilisant une HT.
Déterminer les bénéfices et les risques du traitement par testostérone chez les femmes postménopausées sous HT.
Nous avons effectué une recherche dans le registre d’essais cliniques du groupe Cochrane sur les troubles menstruels et de la fertilité (recherche effectuée du 21 juillet à novembre 2008), The Cochrane Library (2008, numéro 3), MEDLINE (de 1966 à juillet 2008), EMBASE (de 1980 à juillet 2008), Biological Abstracts (de 1969 à 2008), PsycINFO (de 1972 à juillet 2008), CINAHL (de 1982 à juillet 2008), et les listes bibliographiques des articles. Nous avons également contacté des compagnies pharmaceutiques et des chercheurs dans le domaine.
Les études comprenaient des comparaisons randomisées entre la testostérone plus HT et l'HT seule chez les femmes en périménopause et postménopausées.
Deux auteurs de la revue ont indépendamment évalué la qualité des essais et extrait les données. Pour les résultats dichotomiques, le rapport des cotes (RC) de Peto et son intervalle de confiance (IC) à 95 % ont été calculés. Pour les résultats continus, les données non biaisées issues d’échelles valides ont été synthétisées à l'aide d'une différence moyenne pondérée ou d'une différence moyenne standardisée. En cas d’hétérogénéité statistique, un modèle à effets aléatoires a été utilisé et les causes de l'hétérogénéité ont fait l'objet d'un examen et de discussions.
Trente-cinq essais portant sur un total de 4 768 participantes ont été inclus dans la revue. La durée médiane des études était de six mois (fourchette de 1,5 à 24 mois). La plupart des essais étaient de qualité adéquate en matière de randomisation et de secret de la séquence d'assignation. Les limitations méthodologiques majeures étaient le biais d'attrition et l'absence de période de wash out dans les études croisées. L'estimation regroupée a laissé apparaître que l'addition de testostérone à l'HT améliore les scores de la fonction sexuelle et le nombre d'épisodes sexuels satisfaisants chez les femmes postménopausées. Les effets indésirables significatifs étaient la réduction des niveaux de cholestérol à lipoprotéine de haute densité (HDL) et l'augmentation de l'incidence de la pilosité excessive et de l'acné. Le taux d'abandon n'était pas significativement supérieur en cas d'addition d'un traitement par testostérone (RC 0,99, IC à 95 % 0,83 à 1,19).